The Crowded Room : Tom Holland surprend dans un thriller psychologique lent

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Critique de The Crowded Room, nouvelle mini-série thriller psychologique avec Tom Holland et Amanda Seyfried, disponible sur Apple TV+.

Ce vendredi, Apple TV+ a lancé The Crowded Room, une mini-série basé sur le roman non-fictif de Daniel Keyes, The Minds of Billy Milligan (Les Mille et Une Vies de Billy Milligan), publié en 1981. Si le titre, qu’on peut traduire en français par « Une pièce encombrée » donne un certain indice sur la série, les trois premiers épisodes sont très lents et donnent très peu d’indication sur ce qui se passe réellement.

Dans The Crowded Room, Tom Holland incarne Danny Sullivan, un jeune homme (enfin un adolescent même si Holland a 27 ans) accusé d’une série de crimes horribles. Mais est-il vraiment coupable ? C’est la question qu’on se pose dès le début de la série qui, dans sa séquence d’ouverture, dévoile Danny, accompagné de la mystérieuse Ariana (Sasha Lane), en train de pourchasser quelqu’un avec une arme à feu et tirer sur lui en plein Rockefeller Centre à New York.

Une narration lente

Comme pointé plus haut, la série semble déterminée à en dévoiler le moins possible dans les premiers épisodes, même si le titre (et même le générique) fait allusion à ce qui nous attend. Les téléspectateurs sont donc plongés dans l’histoire personnelle de Danny Sullivan, un artiste calme en apparence, aux cheveux longs, actuellement détenu par la police de New York. C’est là qu’il rencontre la psychologue Rya Goodwin (Amanda Seyfried), qui a été chargée de démêler la vie complexe de Danny. « Je suis juste ici pour parler », dit-elle et c’est ce qu’ils font, ils parlent, surtout lui, qui raconte son histoire en revenant deux ans en arrière, quand il était au lycée.

Face a Rya, Danny explique comment il a fait la connaissance d’Ariana lorsque son propriétaire israélien Yitzak (Lior Raz de la série Fauda) l’a sauvé alors qu’il se faisait frapper par des brutes de son lycée et que Danny a fini par emménager comme autre locataire. Il parle aussi de comment lui et ses deux meilleurs amis, Jonny (Levon Hawke) et Mike (Sam Vartholomeos) se sont impliqués dans un trafic marijuana à l’école. Et il se confie également sur la relation qu’il a eu avec une camarade de lycée appelée Isabel (Emma Laird) qui est maintenant partie à l’université, comme il aurait pu le faire si la vie s’était mieux passée pour lui.

Un narrateur non fiable ?

Cet interrogatoire est entrecoupé de flashbacks sur des scènes qui entrent en contradiction avec ce qu’il dit et suggèrent un récit plus sombre au travail. Même sans eux, nous avons le sentiment que quelque chose – beaucoup de choses – ne va pas. Pourquoi ce garçon sans prétention est-il soupçonné de plusieurs crimes odieux ? Pourquoi est-il interviewé par une professeure en psychologie ? Pourquoi les choses ne s’additionnent-elles pas de manière plausible ? Nous avons clairement affaire à un narrateur non fiable et il est difficile de prendre sa parole pour argent comptant.

Ce sentiment diffus de malaise et de confusion est bien fait. Mais ça dure longtemps, très longtemps. The Crowded Room est une série de 10 épisodes qui prend son temps, qui joue énormément sur l’évasion, sur les allusions, sur les non-dits. Au fur et à mesure, on apprend l’existence d’un frère jumeau disparu, on comprend qu’il y a eu des abus de toutes sortes, un potentiel caché de violence et on espère que ces informations données au compte-goutte vont finir par payer parce qu’il faut de la patience en regardant la série.

Un casting solide

Ce qui est certain, c’est que The Crowded Room est une série intrigante. Cependant, elle n’est pas très généreuse et le scénario d’Akiva Goldsman est parfois un poil cliché dans les dialogues et dans sa construction. On saluera tout de même le jeu des acteurs qui s’en sortent à merveille, notamment Tom Holland, (même s’il est trop vieux pour rôle), qui rappelle qu’il a du talent et qu’il peut s’aventurer dans d’autres genres en dehors des super-héros et des films d’action. Il est à fleur de peau et offre une performance crédible et subtile d’un personnage complexe, qui clairement, fait face à des problèmes mentaux. Sasha Lane est aussi brillante dans le rôle d’Ariana.

Amanda Seyfried, qui était bluffante dans The Dropout, est plus sur la réserve ici mais c’est le rôle qui le veut. Elle fait du bon travail face à Holland. Et à ce stade, après trois épisodes, Emmy Rossum (Shameless), qui joue la (jeune) mère de Danny, est très peu présente. Cependant, les scènes qu’elles partagent avec Holland sont intenses, même si peu de mots sont échangés. Elle est clairement sous l’emprise d’un mari violent et tente comme elle peut de protéger son fils.

La série est loin d’être finie, il reste 7 épisodes, on attend donc de voir comment cette affaire se démêle, même si dans le fond (sans avoir lu le livre), on en a une petite idée. On ne dira rien pour éviter de spoiler.

The Crowded Room est disponible le vendredi sur Apple TV+.

Crédit ©Apple TV+

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