Critique de Dexter Les Origines, la série qui revient sur les débuts de tueur en série de Dexter Morgan. Spoilers.
Après ses débuts aux Etats-Unis sur Showtime et Paramount+ en décembre dernier, la série Dexter Original Sin (Dexter Les Origines en VF) débarque enfin sur Canal+ et honnêtement, elle vaut le coup d’œil si vous êtes fans de la série originale, qui a été diffusée entre 2006 et 2013.
Les Origines fait suite à Dexter New Blood, sorti en 2021 qui suivait Dexter Morgan (Michael C. Hall) et son fils Harrison (Jack Alcott) après le final original. New Blood s’était terminée alors que notre tueur en série préféré a été abattu par son fils. Alors est-il vraiment mort ? La nouvelle série commence juste après ce moment avec Dexter adulte (Michael C. Hall) qui s’accroche d’une manière ou d’une autre à la vie alors qu’il est soigné pour ses blessures. Il est donc bien vivant pour le moment, ce qui permet un cadre narratif utile pour justifier son retour dans les années 90. « C’est vraiment comme on dit », nous dit la narration familière de Hall. « Votre vie défile devant vos yeux. »
Alors que Dexter est entre la vie et la mort en 2021, la série fait un bond de trente ans en arrière pour se retrouver en 1991 à Miami. Ici, dans la nouvelle préquelle, se trouvent tous les personnages que nous connaissons et aimons, sauf qu’ils sont plus jeunes (15 ans avant les événements de Dexter). Il y a Dexter Morgan (Patrick Gibson) lui-même, diplômé de la faculté de médecine et qui lutte pour garder son « Dark Passenger » sous contrôle. Il y a son père policier bien intentionné (et toujours en vie !), Harry (Christian Slater), et sa sœur à la langue bien pendue, Debra (Molly Brown). Il existe aussi des versions juniors de nos vieux amis du service de police de Miami, Angel Batista (James Martinez) et Vince Masuka (Alex Shimizu). (L’inspectrice Maria LaGuerta incarnée par Christina Millian arrive plus tard dans l’épisode 3).
Trouver sa voie
Si au départ on doute de la nécessité de cette série, au fur et à mesure que la saison avance, on se rend compte qu’elle n’est pas complètement inutile. Évidemment, le créateur Clyde Phillips joue énormément sur la nostalgie et place pas mal d’Easter Eggs ça et là pour les fans les plus avides, mais il est au final assez intéressant de voir les débuts de tueur de Dexter, de voir à quel point il était maladroit et aussi comment les choses auraient pu tourner différemment pour lui. En effet, le plan de Harry était que Dexter assouvisse sa soif de sang en étant médecin mais ce n’est pas ce qui apaise le jeune homme, il a besoin de plus.
Harry fait de son mieux pour empêcher Dexter de tuer des gens, bien que Dex reconnaisse que découper des cadavres et partir en chasse ne suffit pas vraiment à réprimer ses pulsions. Nous connaissons une grande partie de cette histoire grâce à la série originale qui était riche en flashbacks, mais Gibson et Slater font du bon travail en gardant la dynamique père-fils fraîche, et Gibson incarne le personnage avec une extrême précision, allant jusqu’aux mimiques parfaites de Michael C. Hall la plupart du temps. C’est fascinant et plus la saison avance, plus on le voit naitre sous nos yeux, la ressemblance est troublante.
Debra est un personnage avec lequel il est plus difficile de se connecter au départ, ce qui a été assez constant dans cette franchise. Cependant, c’est un personnage qui a toujours été incompris et le reste de la saison va montrer une jeune fille vulnérable, qui a perdu sa maman et qui ne demande que l’affection de son père et son frère. Elle se sent invisible dans sa propre famille et va se rebeller comme l’ado des 90s qu’elle est.
Bienvenue au poste
Alors que Harry réalise que des études supérieures de médecine ne sont pas pour son fils, il accepte de le laisser commencer à travailler au commissariat, au service de médecine légale. Le Miami Metro de 1991 nous apporte ainsi de nouveaux personnages, dont le partenaire et meilleur ami de Harry, Bobby Watt (Reno Wilson), et le capitaine de police pragmatique Aaron Spencer (Patrick Dempsey). Nous rencontrons également Tanya Martin (Sarah Michelle Gellar), présentée par Masuka comme « la boss de la scientifique ». Évidemment, il y a un tueur en série qui court dans la ville, massacrant des familles et la police de Miami est sur le pond pour résoudre l’affaire.
Dexter Les Origines comblent certains trous dans la série et donne une certaine clarté sur qui est Dexter, permet aussi de comprendre Deb un peu mieux et montre que même s’il a fait de son mieux, Harry n’est pas le père parfait. On a aussi un meilleur aperçu de Laura Moser (Brittany Allen), la mère biologique de Dexter, très présente dans des flashbacks remontant aux années 70. La série revisite aussi des moments clés, notamment le premier meurtre commis par Dexter, l’infirmière Mary, offrant plus de contexte. On ne rentrera pas dans les détails pour ne rien gâcher, mais il est fascinant de revenir à ces moments qui ont formé celui qui sera plus tard connu comme le « Boucher de Bay Harbor ».
Les deux premiers épisodes replongent bien dans cet univers (que ce soit la musique ou les personnages) et Clyde Phillips arrive parfaitement à recréer l’ambiance de la série originale tout en réussissant à apporter quelques surprises avec des révélations, notamment sur le passé de Harry. Il n’est jamais facile de réussir un préquel parce que tout doit se goupiller parfaitement et correspondre avec les informations déjà connues tout en apportant quelque chose de nouveau. Dexter Les Origines pose bien les basses et nous rappelle pourquoi on a aimé Dexter au départ.
Dexter Les Origines, c’est chaque jeudi à 21h sur Canal+ et dès à présent sur MyCanal. A notez que les deux autres séries de la franchise, Dexter et Dexter New Blood, sont aussi disponibles sur la plateforme de Canal+.
Crédit ©Showtime
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