Homecoming : Julia Roberts dans un thriller stylisé signé Sam Esmail

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Découvrez la critique de Homecoming, un bijou en 10 épisodes signé Sam Esmail avec une Julia Roberts plus touchante que jamais.

Mise en ligne ce 2 novembre sur la plate-forme SVOD Amazon Prime, le cerveau a été conquis au visionnage de la saison 1 de Homecoming, nouvelle création originale du géant du e-commerce.

Dans Homecoming, programme inspirée d’une série de  podcasts thriller de Eli Horowitz et Micah Bloomberg – aussi showrunners de la série produite et réalisée par Sam Esmail (Mr Robot) – Julia Roberts incarne Heidi Bergman, une travailleuse sociale qui aidait des soldats à réintégrer la société dans une institution nouvelle nommée Homecoming.

Cette dernière exerçait pour le compte d’un établissement secret du gouvernement supervisé par un homme ambitieux et peu scrupuleux (Bobby Cannavale) jusqu’à ce qu’elle décide de tout arrêter.

Quatre ans plus tard, alors qu’elle vit avec sa mère (Sissy Spacek) et qu’elle travaille comme serveuse dans un bar de sa ville natale, un enquêteur du Département de la Défense vient à sa rencontre et l’interroge sur les circonstances de son départ. Elle se rend alors compte qu’il y a une autre histoire derrière celle qu’elle se racontait à elle-même…

Visuellement – plus que – léchée

Au côté de Julia Roberts on retrouve dans Homecoming Jeremy Allen White, Alex Karpovsky et Dermot Mulroney, dans une série stylisée au possible ; d’une esthétique plus que travaillée et recherchée. Entre les inspirations Hitchockiennes, ou celles empruntées au cinéma de Carpenter, jusqu’à certaines Twin Peaks, ou le prisonnier, Homecoming propose une intrigue bourrée de mystère dans un format visuel comme on le voit rarement en télévision.

 

Un format qui vient soutenir un storytelling somme toute classique pour un thriller – même si elle souffre de beaucoup de longueurs malgré sa durée de trente minutes par épisode –  dans une œuvre ultra-référencée qui amusera les cinéphiles avec son jeu de pistes visuel, de Hitchcock à De Palma.

Anachronisme visuel ultra référencé

Avec un jeu de format d’image passant du 16:9 au 4:3 entre chaque époque et séquences, entre anachronisme visuel et flashbacks rétros, la série est un véritable bijou oculaire qui se déguste à chaque épisode, dans des styles que l’on ne voit que peu ou plus à l’écran (tant le petit que le grand), pour une production à saluer signée Sam Esmail, très loin de son Mr Robot. Une production frisant la perfection, des décors, en passant par les sons, jusqu’à la musique originale, non sans rappeler les codes du cinéma noir des années 40.

Avec une réalisation aux semblants confuse, comme un miroir des états de l’héroïne de la série, Heidi, mais calculée au millimètre pour offrir une véritable expérience visuelle au spectateur devant son écran, Homecoming propose un voyage optique unique en 10 épisodes dans une série noire intrigante et immersive, soutenu par un véritable patchwork des influences du réalisateur et showrunner, qui offre une plus-valu non négligeable à une intrigue assez banale de mystère et conspiration.

Certes l’histoire de Homecoming n’étonnera pas nécessairement les spectateurs, puisqu’elle suit tous les codes d’écriture d’un thriller, mais elle reste unique par son style est son approche inédite.

Immersive

Elle reste avant tout plus immersive que jamais, notamment grâce au jeu d’une Julia Roberts très émouvante, dans un registre où on ne la voit que rarement à l’écran. L’histoire reste touchante, dans un format qui permet au spectateur de rester intrigué et impliqué dans cette intrigue paranoïaque, du premier épisode jusqu’au dernier. Happé par l’image et l’esthétique stylisée de Sam Esmail, on ne peut qu’adhérer à Homecoming.

Un bijou visuel qui se déguste ou se binge, tout dépend de ses habitudes sérielles, puisque la série se prête tant au visionnage épisodique qu’au binge watching. Une véritable réussite qui n’était pas gagnée à l’écriture à l’annonce de la série, car adapter un podcast n’est pas chose aisée.

Une réussite qui offre à Homecoming une seconde saison d’ores et déjà commandée par Amazon. Une saison qui sera tout aussi mystérieuse, vu la scène post-générique du dernier épisode, pour un thriller qui plaira tant aux amoureux des séries que ceux du cinéma.

Crédit photos : ©Amazon Prime Video

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