Homeland : home strict home

0

3.0

Homeland, la nouvelle série d’espionnage signée Showtime, s’annonce forte en émotion et en rebondissements. Un pilote puissant, mais trop souvent contrasté. 

Al-Qaida, des soldats américains, des services secrets, des agents spéciaux au passé douteux, une famille déboussolée : le cocktail Homeland est prêt et servi frais. La nouvelle série de Showtime joue effectivement sur des symboles et images fortes pour mieux nous plonger dans le bain. L’Irak, un sujet sensible pour des personnages tous aussi sensibles malgré leur importance et leurs fonctions. De là tout est question d’humain. Ce pilote, entre thriller et espionnage, nous montre à quel point il est possible de toucher les esprits via une histoire dévoilée patiemment, mais de manière brutale. Un grand bain d’émotions fortes, traitées avec un réalisme acéré, mais dont le but et le sens profond reste sans saveur. Sans compter que ces éléments mettent un bon bout de temps à se mettre en place, sans attiser outre mesure notre curiosité.

Une autre dimension

Dans Homeland, tout commence avec le rapatriement d’un soldat américain, Nicholas Brody (Damian Lewis), détenu prisonnier d’Al-Qaida pendant près de huit ans et laissé pour mort. A son retour parmi les siens, l’agent de la CIA Carrie Mathison (Claire Danes) essaira de déterminer, en sous-marin, si oui ou non le Marine a été détourné pas le camp des terroristes qui l’ont tenu captif. Son ancien patron et mentor, Saul Berenson (Mandy Patinkin), fera tout ce qu’il peut pour la conseiller et l’aider à mener l’enquête dans le plus grand secret. Des agents doubles. On ne fait pas mieux comme intrigue à rebondissements. Et c’est une autre dimension qui s’ajoute au palmarès de Showtime, grâce au travail méticuleux des créateurs Howard Gordon, Alex Gansa et Gideon Raff.

Un attachement vacillant

Bien que la trame regorge d’intérêt scénaristique, les nombreuses ramifications possibles de celle-ci ne donnent pas l’eau à la bouche. A tel point que les tranches de vie dessinées dans le pilote ne sont pas suffisamment accrocheuses pour se soucier de ce qu’il va bien pouvoir arriver aux différents protagonistes. Une dynamique de fond  qui reste plutôt terne, même si l’interprétation et la mise en scène sont criantes de justesse et d’équilibre. On pense notamment au personnage de Jessica, la femme de l’agent Brody, incarné par Morena Baccarin (VFirefly, Stargate SG-1) qui relève d’un cran l’aspect dramatique de la série. En effet, lorsque Nicholas retrouve sa famille, il ne sait pas que sa femme a refait sa vie dans les bras de Mike (Diego Klattenhoff), son meilleur ami avant sa disparition. Il est également inhabituel de voir Claire Danes dans le rôle d’une espionne, boulimique de travail, une femme forte libérée et passionnée par la vérité, au péril de sa vie.

Au final, Homeland manque, par moment, sacrément de déviance et de croustillant, comme beaucoup de séries Showtime. A suivre, mais peut mieux faire.

Copyright : ©Showtime

Partager