The Dangerous Book for Boys : Le deuil expliqué aux enfants grâce à l’imaginaire

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3.0

Entre féérie de l’imaginaire et thème dur et rare, The Dangerous Book for Boys et une série que le Cerveau recommande pour le jeune public

The Dangerous Book for Boys est la nouvelle série d’Amazon, créée par Bryan Cranston et Greg Mottola (Paul, SuperGrave…) à partir du livre du même nom, mais qui n’est pas un roman. Il s’agit en effet d’un guide pour jeunes enfants (garçons diront certains) pour apprendre à fabriquer le meilleur avion en papier, une cabane dans un arbre ou toutes autres activités ou jeux manuels. La marge d’adaptation était donc très grande, et c’est tout logiquement que les deux créateurs ont fait une pure série pour enfants. Entre message profond, conseils de vie et aventures, la mayonnaise prend très vite. En revanche on peine à lui trouver un goût après la première bouchée.

Pas de personnage, des archétypes.

The Dangerous Book for Boys se concentre sur une famille en deuil. Le père de la famille est mort, mais ne comptez pas sur la série pour prononcer ce mot ou le faire comprendre explicitement dès le début. Il a laissé derrière lui sa femme et ses trois enfants. Ces derniers ont bien évidemment des prénoms mais le Cerveau préfère les appeler l’Intello (Liam, pur produit Start-up nation),  le Costaud (Dash, qui n’aime qu’embêter les gens) et le Bon Geek (Wyatt, le petit héros parfait). En effet ils sont tout le temps le produit de leur archétype. A cette jeune fratrie s’ajoutent deux parasites dont on ne comprend pas bien la présence sur le long terme : Tiffany, la grand-mère qui veut avoir 20 ans, et Terry le jumeau du père décédé, l’imbécile heureux.

Comme la série ne s’appuie sur aucun fil rouge ou intrigue épisodique, c’est avec ses personnages qu’elle va composer. Problème, comme ils sont très clichés, on s’en lasse un peu. Aucun d’entre eux n’a de personnalité nuancée, comme un problème de caractérisation des héros. Les enfants ont au moins le mérite d’interpréter correctement leur personnages, ce qui reste un plus dans une série dont les héros n’ont qu’une dizaine d’année.

Le deuil soigné par une thérapie de l’imaginaire

Le père de nos héros avait préparé avant de mourir un livre, le Dangerous Book for Boys, qui offre ainsi son titre à la série. Un livre  qui guidera les enfants à travers des travaux ou aventures, les forçant à découvrir et observer pour atteindre des rêves d’enfants communs à tous : astronaute, joueur de poker, explorateur… Tout ce qui peut faire rêver un enfant d’une dizaine d’années.

Les enfants qui souffrent de l’absence de leur père, constamment rappelé par la présence de son frère jumeaux, vont grâce à ce livre appréhender plus facilement le dépat prématuré de leur  géniteur. Le livre sera presque un exutoire pour Wyatt, celui qui semble vivre le plus mal la mort de son père. Il va y trouver un refuge plein d’aides et de conseils qui vont l’aider à avancer. Comme si son père était encore à ses côtés sans vraiment l’être.

L’imaginaire à la rescousse

Au début on accroche très bien à ce concept. Les fuites mentales du jeune garçon dans son imaginaire sont belles et très parlantes. On a tous cherché – jeune ou adulte – à se réfugier dans un monde imaginaire. Et c’est tellement rassurant de voir un enfant faire ça avec un livre à l’heure du tout numérique, des smartphones et autres consoles.

Surtout, qu’on parle de deuil, un thème peu abordé dans les séries pour jeunes publics, si l’on exclu les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire. Quand le monde est triste, notre seul refuge est notre imagination. Là où l’on est maître de tout. Là où personne ne vient nous embêter. Là où l’on peut retrouver notre père décédé. Traiter aussi bien de cette thématique, avec autant de justesse est ce qui va donner à The Dangerous Book for Boys, de l’intérêt. Comme une leçon pour les enfants.

Un manque de folie

The Dangerous Book for Boys souffre malheureusement d’un manque d’intrigue autre que ces « tutoriels pour enfant ».  La série ne va avoir qu’un seul but : enchaîner les pages du livre et les mondes imaginaires dans lesquels va trouver refuge Wyatt. Cependant ces échappattoires imaginaire son assez basiques, et, sauf conversation avec le père, les aventures n’apportent pas vraiment grand-chose à la longue. L’écriture manque de folie, de fougue. Quand on voit le générique de The Dangerous Book for Boys, on ressent l’aventure, l’excitation et les univers sans limites suggérés par l’imaginaire. Malheureusement, ce n’est pas ce qui ressort des passages fantasmés. La série reste trop gentille, pas assez poussée et trop répétitive

Pour autant, cela ne rend pas la série mauvaise, ça l’empêche juste d’être complètement réussie. On se lasse un peu de ce manque de saveurs et des personnages à cause du manque de rythme, mais elle reste cependant une bonne série pour enfants avec un thème important et bien traité.

The Dangerous Book for Boys est disponible sur Amazon Prime Video.

Crédit : ©Amazon

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