Kaleidoscope : Un casse-tête qui se regarde dans le désordre

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Critique de Kaleidoscope, la nouvelle série de Netflix qui offre un concept intéressant avec des épisodes qui se regardent dans le désordre, portée par Giancarlo Esposito.

Pour démarrer la nouvelle année, Netflix a dévoilé la mini-série Kaleidoscope, une série de casse pas tout à fait comme les autres, qui a la particularité de pouvoir être visionnée dans le désordre, de manière non linéaire, tout en racontant une histoire complète. En effet, les sept premiers épisodes (nommés par couleurs) peuvent être vu dans n’importe quel ordre avant le final (Blanc alias le Casse).

Du Vert de l’évasion de prison au Jaune d’un braquage de diamants, du Violet des souvenirs en passant par le Rouge de la trahison, jusqu’au Blanc du dénouement, la palette de couleur mène les téléspectateurs dans ce kaléidoscope avec un gimmick intéressant sur papier, mais qui reste un gimmick.

Un homme avec une vengeance

Kaleidoscope (vaguement basée sur une histoire vraie) suit l’excellent Giancarlo Esposito (Breaking Bad) dans le rôle de Leo Pap, un criminel de carrière avec une vengeance en tête. Pour son plus gros coup, il rassemble une bande qui va l‘aider au casse du siècle : le contrebandier Stan (Peter Mark Kendall), la chimiste spécialiste des explosifs Judy (Rosaline Elbay), l’armurière (et avocate) Ava (Paz Vega), le pirate de sécurité Bob (Jai Courtney), et le chauffeur RJ (Jordan Mendoza).

Et puis il y a la mystérieuse Hannah (Tati Gabrielle), la femme de l’intérieur, qui, sans spoiler, a une longue et difficile histoire avec Leo. Ensemble, ils vont tenter le braquage parfait, celui de voler 7 milliards de dollars aux « triplés », un trio de banquiers européens vagues mais néfastes, et surtout, se venger de et humilier le consultant en sécurité, Roger Salas (Rufus Sewell). Mais tout n’est pas tout à fait comme il semble – et la clé pour déverrouiller le spectre complet des couleurs pourrait résider dans le passé trouble de Leo.

Un visionnage hasardeux

Pour référence, on a vu la série dans l’ordre proposé par Netflix (il varie selon les comptes) : Vert (7 ans avant le casse), Jaune (6 semaines avant le casse), Violet (24 ans avant le casse), Orange (trois semaines avant le casse), Bleu (5 jours avant le casse), Rouge (le lendemain du casse), Rose (6 mois après le casse) et Blanc (le jour J). C’est un ordre intéressant, mais chacun peut expérimenter la série différemment.

La seule vraie recommandation donnée par Netflix est de regarder l’épisode Blanc en dernier, dans ce cas il y a 5040 manières possibles de regarder la série. Cependant, si vous jouer les rebelles et aimé le chaos, il y a 40320 manières différentes de la regarder. On notera aussi que l’épisode Rose est une bonne fin à l’histoire, il est aussi très bien en avant dernier, mais le regarder trop tôt pourrait ruiner l’expérience. Un visionnage en ordre chronologique pourrait aussi être intéressant.

Concept intéressant mais pas abouti

Au final, Kaleïdoscope se perd un peu derrière son concept et n’offre rien de plus qu’un casse avec une histoire qui par moment manque de profondeur. L’idée est pas mal et on salut l’effort de Netflix qui n’hésite pas à tenter d’innover. Comme avec ses jeux de quiz interactifs et ses séries d’aventures « choisissez votre propre fin », il est clair que le streamer tente de produire des projets qui n’ont jamais été vus dans les médias auparavant. Mais comme pour toute expérience, il y a des problèmes et à cet égard, Kaleidoscope en possède quelques-uns.

C’est une bonne idée en théorie ce que cette série en 8 parties tente d’exploiter. À certains égards, cela est réussit, car oui, on peut la regarder dans n’importe quel ordre sans vraiment perdre le fil de l’histoire, mais vous allez avoir une expérience très différente avec elle en fonction de l’ordre dans lequel vous regardez les épisodes.

Il y a des points d’intrigues révélés plus tard qui rendent les incidents antérieurs dans la chronologie redondants et ainsi, certains éléments finissent par manquer de tension. De même, il y a un certain manque de développement de personnages pour quelques-uns des membres du groupe de braqueurs. Mais la série se laisse regarder, elle divertit et le casting est très bon.

Bien sûr, cela vaut la peine de jouer avec Kaleidoscope et c’est certainement une idée nouvelle. En fin de compte, cela ressemble à une version bêta d’une idée qui nécessitait un peu plus de temps pour murir. La série a clairement une accroche unique et il sera intéressant de voir ce que Netflix fera avec ce concept à l’avenir.

Kaleidoscope est disponible sur Netflix.

Crédit ©Netflix

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