Ce mois-ci Brain Damaged a prêté l’oreille à trois bandes originales qui valent l’écoute : trois série et trois films : The X-Files Volume two, Doctor who series 7 , Breaking Bad, Lone Ranger : naissance d’un héros, Pacific Rim et Wolverine 2 .
The X Files : Volume Two
On ne présente plus Mark Snow, l’homme derrière la musique inimitable de X-files et son générique légendaire que tout le monde connaît, consacré par son travail sur la série.
Limité, à 3000 exemplaires, voici le tant attendu second volume de la bande originale complète The X-Files : Volume Two. Une édition spéciale composée de 4 disques pour 5 heures de musique d’ambiance de la série culte The X-Files qui vient de fêter ses 20 ans d’existence. Les mélomanes seront heureux de retrouver les musiques mythiques, au-delà du générique, jusqu’au célèbre «I made this» qui concluait les crédits de fin de chaque épisode.
Les amoureux des envolées pianistiques, des chœurs et du synthétiseur du compositeur de renom seront ravis de retrouver les titres manquants à l’édition précédente très complète de 2011, The X-Files : Volume One. Une ambiance froide, noire, marquée par des percussions et autres violons pour renforcer l’effroi visuel de la série. Une architecture musicale atypique qui a sans nul doute donné plus de cachet à X-Files et de poids à son esthétique qui rivalisait déjà avec celle du cinéma. Tout comme ses lettres de noblesse à Mark Snow, que ce soit sur le grand ou le petit écran.
Certains morceaux iconiques de la série sont là pour nous replonger dans le style du compositeur, ton musical typique des années 80/90, avec ses synthétiseurs à foison. Comme la suite de La Colony (saison 2) avec Alta et Hypothermia dans son second disque. Ainsi que les suites dédiées aux épisodes Tunguska (saison 4) dans son troisième. Des titres qui nous replongent dans une époque, un style, une ambiance qui n’avait sa pareille en télévision, de sa saison 1 jusqu’à son avant-dernière (Deadalive, Saison 8).
Une bande originale à se procurer de toute urgence, si l’on est féru musique de films et de séries. Ne serait-ce que pour des morceaux comme Lil’ Cabin In Quebec [The Red And The Black] (disque 3 – Redux, saison 5) et mélodie au piano et autres cordes qui parlera aux fans les plus ardus de la série. D’autres morceaux plus spirituels et mystiques pour un effet lacrimal garanti sont aussi au rendez vous de ce second volume, qui est un must à posséder, si l’on aime les musique de films.
The X-Files: « Here We Go » (E.B.E.)
Doctor Who Series 7
La bande originale de la saison 7 de Doctor Who, avec toujours Murray Gold à la baguette , a autant de force que les précédentes. Le compositeur réussit avec toujours autant de talent à transmettre tout un gamut d’émotions qui vont des frissons à l’épique en passant par les larmes. Les musiques de l’épisode qui symbolise le plus ce mouvement sont évidemment celles de The Rings of Akhaten : God of Akhaten et la magnifique The Long Song. Celles-ci rappellent d’ailleurs The Song of Song de la saison 4 par son esprit de communion, et encore plus Vale Decem. Du côté des titres les plus marquants, on trouve aussi Together or Not At All et sa musique qui va crescendo, avec une tristesse infinie dans laquelle est plongé l’auditeur comme lorsqu’il a fait ses adieux, pour la toute première fois, aux Pond.
L’album comporte aussi des compositions épiques à l’instar des grands thèmes passés de la série : To Save the Doctor et Remember Me, que l’on avait déjà entendu dans la saison 6 et la bande originale composée pour cette saison. Des titres qui portent la patte si spécifique de Murray Gold avec le thème du Onzième Docteur. On y entend par ailleurs l’hymne de Clara, tout léger, empreint d’innocence, qui fait penser à des ballerines et diffère totalement de celui d’Amy qui reposait au contraire dès le départ sur l’émotion et au fond la souffrance : n’est-elle pas « la fille qui attendait» ?
Pour finir, on notera dans cet album le côté expérimental de plusieurs titres comme The Salvation of Kahler Jex, qui repose notamment sur l’électronique et compense avec l’aspect western et aventurier de Gunslingers, issu du même épisode. Murray Gold est fidèle à lui-même et on tient là un album aussi indispensable que les précédents.
Doctor Who Series 7 Disc 1 Track 01 – They Are Everywhere
Breaking Bad
Le deuxième volume de la bande originale de Breaking Bad, composée par Dave Porter, permet de retrouver les musiques qui accompagnent la fin de la série, même si la musique n’a pas une présence dominante dans Breaking Bad. Mise en vente quelques jours avant l’épisode final, cette bande originale contient un certain nombre de titres spoilerisants. Mais on y retrouve l’ambiance avec une musique à percussion, angoissante, sèche, à l’instar du climat d’Albuquerque. Certains sont même très inquiétants et marquent une forme de transe, tels Gas Can Rage, que les connaisseurs sauront parfaitement situer dans la série et qui retranscrit très bien la folie dont il est question.
308 Negra Arroyo Lane, du nom de l’adresse personnelle des White, est un morceau beaucoup plus doux, au xylophone, au piano, à la flûte : ça souligne le contraste entre ce lieu protégé et tous les dangers auxquels Walt s’expose et expose sa famille.
Building a Bomb, réussit avec ses percussions, ses coups lourds et perçants a instaurer un climat de peur et d’effroi chez l’auditeur et spectateur. Dead Freight est totalement dans le même esprit. Il est d’ailleurs le plus long et le plus intéressant des morceaux avec un ton de musique tribale. Les dernières minutes sont intenses, hypnotisantes avec un rythme effréné, avant les dernières secondes. L’album se termine par The Last Hat, titre qui fait clairement référence à la fin de la série. La musique garde cet aspect tribal avec ces percussions, obsédantes. Dave Porter réussit à transmettre le désarroi, l’émotion, dans cette bande originale de Breaking Bad. Les très nombreux fans de la série apprécieront. On regrettera cependant qu’aussi réussie soit-elle, la musique reste dans le même ton tout du long de l’album.
Breaking Bad Vol 2 – Hank’s Last Stand
Lone Ranger : naissance d’un héros
Lone Ranger : naissance d’un héros, l’épopée western inspirée de la célèbre série américaine des années 1950 du chevalier de l’ouest masqué et de son ami amérindien Tonto n’a pas été le rouleau compresseur espéré. Mais la bande originale du film vaut la peine d’être entendue.
A la baguette, on retrouve Hans Zimmer, le taulier des musiques de films américains. Il nous sert une bande originale dopée d’aventure. Cette dernière est un clin d’œil au genre « western » en général.
En effet, Hans Zimmer sort tous les vieux marroniers de musique du Far West : un grand orchestre, des violons, des guitares, des harmonicas, un ragtime au piano, et bien plus encore. Hans Zimmer reprend d’ailleurs le thème créé par Ennio Morricone dans Il était une fois dans l’ouest et le revisite à sa sauce.
You’re just a man in a mask apporte du rythme en suggérant l’aventure et l’action dans le film. Le résultat sonore est énergique, audacieux et riche. Certaines notes rappellent Sherlock Holmes ou encore Pirates des Caraïbes mais on se laisse happer par l’ambiance entraînante. Et on oublie les similitudes.
Même son de cloche pour Finale, qui nous donne envie d’enfourcher un cheval et de galoper à brides abattues. Quant à « Home », douceur et tristesse sont les maîtres mots de cette musique mélancolique, qui se prête parfaitement aux émotions qui assaillent notre héros. Bref, Lone Ranger a un vrai thème de cow-boy nouvelle génération. En selle !
Lone Ranger – Finale
Pacific Rim
Il fallait du lourd musicalement pour un film aussi musclé que Pacific Rim. Autre blockbuster estival, la musique est servie par l’Allemand Ramin Djawadi, ancien disciple de Hans Zimmer. On lui doit notamment la BO d’Iron Man, de Game of Throne ou encore de Prison Break.
L’orchestre fait intervenir la formation habituelle essentielle des cuivres, cordes, percussions, chœurs, auxquels viennent s’ajouter guitare électrique, synthétiseur, instruments ethniques.
Le thème principal, Pacific Rim, éponyme du titre, est marquant et revient tout au long du film. Il débute par un riff accrocheur de guitare électrique, qui nous propulse directement dans l’action. Ramin Djawadi réussi le tour de force de mettre en musique les menaces, la crainte et l’espoir sans jamais harceler l’auditeur.
Il donne un score étonnament complexe et attachant. Ecouter « The Shatterdome » et « Mako ». Les 25 titres alternent ambiance d’espoir et d’inquiétude notamment « Go big » et « Deep Beneath the Pacific ». Bref on est emporté.
Pacific Rim
Wolverine : le combat de l’immortel
Dernière bande originale à analyser mais non la moindre d’un blockbuster estival (c’est pas fait exprès), celle de Wolverine : le combat de l’immortel. Le chef d’orchestre n’est autre que Marco Beltrami, un des compositeurs américains les plus demandés de Hollywood. On doit à ce virtuose de la baguette les bandes originales de World War Z, Warm Bodies ou encore A good day to die hard.
Pour ce deuxième opus des aventures de notre héros aux mains de fer, l’ambiance musicale se conjugue parfaitement avec l’idée que l’immortalité peut devenir lassante. Catapulté au Japon, Wolverine est en proie aux doutes et semble habité par des démons.Ce qui frappe à l’écoute de ce score est la sincérité qui s’en dégage.
Et pour cause, on ne s’attend pas à genre de partition pour un film héroïque. Le score de Beltrami est très orienté sur la solitude et l »angoisse. L’ouverture de l’album, « A Walk in the Woods » , répond bien à cette atmosphère psychologique qui habite Logan. Ce qui rend la musique dramatique et envoûtante. « Dreams » est plus tendre et optimiste. « Goodbye Mariko » est le morceau le plus touchant de cette BO.
A Walk in theWoods – The Wolverine
Crédits photos : ©Droits réservés
Maimouna Barry, Asma El Mardi et Nicolas Condom
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