Merlin saison 4 : bien mieux que Smallville !

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5.0

Bilan de la quatrième saison de Merlin qui vient de se terminer sur BBC One.

La quatrième saison de Merlin vient de se terminer. Et le bilan qu’on peut en faire est on ne peut plus positif. Après une troisième saison faisant office de transition vers la légende, celle-ci se met totalement en place. Arthur est roi, Guenièvre devient reine, les Chevaliers de la Table Ronde, s’ils ne portent pas officiellement ce nom-là, sont formés. Et Excalibur est de retour, définitivement. La légende n’est plus en marche, elle est en place.

Des personnages mûrs

La première chose que l’on peut dire est que les personnages ont tous gagné en maturité, profondeur et noirceur pour certains. Non seulement Arthur est devenu roi, mais il a pris conscience des erreurs de jugement qu’il a commises en tant que jeune roi, en faisant confiance notamment à son oncle Agravain. La présence de Nathaniel Parker dans ce rôle, pour une saison, a été l’un des ajouts de casting les plus justes. Il manquera à la saison 5 mais devrait être remplacé par un acteur de poids. Il avait pris le relais d’Anthony Head suite à la folie puis la mort d’Uther.

D’un autre côté, Merlin  montre tout ce dont il est capable dans sa confrontation finale avec Agravain qu’il doit tuer en se défendant.  On voit que lorsqu’il doit faire face à un ennemi en utilisant ses pouvoirs pleinement, il ne vaut mieux pas se trouver au milieu de sa route. Et le regard grave que le jeune sorcier porte au sortir de ce combat montre que cette première mort directe l’affecte. Mais quiconque parmi ses ennemis découvre son secret finit par mourir, sinon son avenir dans la Cour serait vite compromis. Agravain touche juste lorsqu’il lui dit qu’il a trompé Arthur pendant des années, tout comme lui. Et qu’ils ne sont pas si différents. On regrette cependant qu’Arthur n’ait jamais pu confronter son oncle sur sa trahison.

Excalibur

Les deux derniers épisodes de la saison donnent une interprétation surprenante et drôle de l’un des moments de la légende que le public attendait. Arthur sort Excalibur du rocher. Pour redonner confiance en sa destinée au jeune roi, Merlin invente une légende de toutes pièces et persuade Arthur que seul un véritable roi de Camelot peut libérer l’arme forgée au souffle de dragon. Alors que n’importe qui aurait pu la retirer pourvu que Merlin soit présent et use de magie. On rit, dans ce grave moment d’exil, quand Arthur demande à Merlin s’il n’invente pas toute cette histoire. Le plus surprenant restera le fait qu’Arthur et sa troupe campent précisément à côté de l’endroit où repose l’épée. Une facilité scénaristique que l’on regrette.

Un jeu jouissif avec le mythe

On apprécie la ruse des scénaristes. La légende d’Excalibur, tout comme la correction du fait que Merlin soit, dans la série, plus jeune qu’Arthur, sont les produits de l’astuce du jeune sorcier qui d’un côté invente la légende d’Excalibur de toutes pièces, de l’autre se transforme en vieillard pour être plus vieux qu’Arthur. Le jeu autour de la légende se remarque le mieux et est le plus réussi à ce stade de la série. Elle a acquis son identité, son humour et la légende désormais en place devrait montrer l’affrontement tant attendu entre Merlin/Arthur et Morgane. Les quatre premières saisons ont vu grandir deux adolescents que tout opposait et devenir  un roi et son ami.

La saison 5 : l’affrontement final ?

Guenièvre, simple servante de Morgane du temps d’Uther, est devenue enfin Reine de Camelot. L’hostilité entre les deux femmes à son comble, la cinquième saison devrait montrer le sommet de ces tensions. Avec une différence de taille : Morgane n’aura plus face à elle une servante, mais une Reine. Tous les personnages étaient en train de devenir adultes pendant la saison 4. Ils le sont maintenant sans aucun doute. Merlin n’est plus la version « Smallville » du mythe arthurien. Elle a désormais son propre ton avec de jeunes adultes dans l’exercice du pouvoir. Avec treize épisodes par an, la jeunesse des héros de Camelot fait bien mieux que vingt épisodes par an d’un Clark Kent éternellement adolescent. Vivement l’année prochaine !

Couronnement de Guenièvre

Crédits photo ©BBC

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