Agent Carter : excellente banalité

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4.0

Critique d’une excellente première saison pour Agent Carter, malgré un vrai manque d’ambition pour la série.

Agent Carter a terminé sa courte première saison, hier soir sur ABC, avec un excellent dernier épisode. Un épisode qui conclut parfaitement les intrigues de la première saison, avec de l’action, de l’intelligence et sans oublier l’émotion et l’humour qui ont toujours accompagnés la série.

4_595_STV Main White TVCette première saison de Agent Carter était particulièrement bien écrite. Les éléments d’intrigue étaient très bien distillés pour encourager le téléspectateur à revenir chaque semaine, sans jamais le frustrer en lui en donnant que trop peu. Les scénaristes ont aussi évité de prendre leurs téléspectateurs pour des idiots. Ils n’ont donc pas jouer sur le suspens de la culpabilité de Stark, que nous savions tous innocent, connaissant le futur, mais sur comment il a été piégé et comment Peggy et Jarvis vont réussir à l’en sortir. Si l’intrigue en elle-même est plutôt convenue, elle a été très bien exécutée et les réponses apportées sont plus que satisfaisantes, cohérentes non seulement avec la série elle-même, mais avec tout l’univers Marvel. Sans compter la dernière scène, en lien parfait avec Captain America Le Soldat de l’Hiver et Agents of S.H.I.E.L.D.

Personnage Nuancé

Mais Agent Carter c’est plus qu’une bonne série d’espionnage. C’est aussi une excellente exploration du personnage de Peggy Carter après la perte de Captain America. Beaucoup la prendront pour une icône féministe. Ils n’auraient pas tort. Peggy est forte, indépendante, ne se laisse pas faire, loin de là, et sait trouver sa place dans ce monde d’homme, même si elle doit le forcer. Mais elle est plus nuancée que ça. Sa mission n’est pas idéologique ou politique, elle est personnelle. Un fait très bien souligné lorsque Peggy indique à Sousa qu’elle n’a que faire de la reconnaissance de ses pairs ou même du président, elle sait très bien ce qu’elle vaut et c’est bien suffisant.

Elle n’est pas non plus la dure à cuire sans faille et sans faiblesse, qui n’a besoin de personne. Elle a ses moments de faiblesses et d’émotions, elle n’est pas toujours rationnelle, et parfois un peu trop indépendante pour son propre bien, alors qu’il a toujours été clair qu’elle ne pourrait sans sortir sans le soutien de ses amis, qu’ils soient hommes ou femmes, que se soit pour un soutien logistique ou moral.

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Agent Carter a su présenter ici un personnage à plusieurs dimensions, et, enfin, un vrai personnage féminin loin du cliché de la bad-ass hyper sûre d’elle à la limite du robot dans lequel aucune femme ne peut se retrouver, ou de la victime qui a toujours besoin d’un homme, et de l’approbation d’un homme, pour se sentir bien dans ses pompes.

Vers une seconde saison ?

24_595_STV Main White TVAgent Carter a aussi pour qualité une excellente réalisation, un jeu très bon de la majorité des acteurs et très peu d’anachronismes. Si la série pèche parfois dans ses effets spéciaux, elle se rattrape dans l’action. Les scènes de combats sont toujours très bien chorégraphiés, même si parfois Peggy Carter prend le dessus un peu trop facilement sur son adversaire, au point où cela en devient parfois peu crédible, en particulier contre Dottie.

La fin de cette première saison est bien menée car elle laisse l’option d’une seconde saison, où on peut encore mieux explorer le monde après la seconde guerre mondiale à travers le SSR qui deviendra le S.H.I.E.L.D.. Si ABC décide de donner une seconde saison, les scénaristes n’auront aucune difficulté à repartir. Et si la chaîne choisit d’en reste là, les fans auront eu droit à une histoire complète, avec un début, un milieu et une fin, sans trop d’éléments laissés sans réponse.

Manque d’envergure

23_595_STV Main White TVAlors que manque-t-il à Agent Carter pour devenir une grande série ? De l’ambition, un vrai budget, des personnages secondaires masculins moins caricaturaux et un peu d’originalité. Certes l’intrigue sur Howard Stark a été bien menée et était intéressante, mais souvent prévisible et vue et revue plusieurs fois dans les séries d’espionnages. On l’a vu dans Agents of S.H.I.E.L.D., cet univers peut se permettre et est fait pour des méchants et des menaces de plus grandes envergures. Le côté un peu plus intimiste était agréable, mais fait de Agent Carter un très bon divertissement mais une série banale dans son ensemble, malgré toutes les qualités qu’elle possède.

Crédits Images : ©ABC

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