Brainterview : « C’est la participation du public qui permettra de lancer Geekopolis »

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Le Cerveau a rencontré Cyril Villalonga, co-fondateurs de la nouvelle messe dédiée à la culture de l’imaginaire, Geekopolis.

Pour assurer la pérennité du projet, il fait aujourd’hui appel au financement participatif. Brainterview décontracté d’un passionné venu expliquer sa démarche aux futurs investisseurs/visiteurs de Geekopolis 2014.

Comment avez-vous eu cette idée de Geekopolis ? Y a t il eu un élément déclencheur particulier ?

On a mis 3 ans à monter ce projet. C’est parti de la réflexion : “Je ne trouve pas mon bonheur dans les autres salons”. Un autre qui participait à la discussion a rajouté qu’il ne ferait pas un salon mais un festival dont l’objectif serait que chacun ai plein de rendez-vous et des ateliers pour apprendre à confectionner des armures par exemple ou coder un jeu vidéo. C’est donc parti de cette envie de créer un événement où on aurait aimé être participants et on s’est dit que le meilleur moyen c’était encore de l’organiser.

Comment vous est venue cette idée des 5 univers ?

On voulait partir sur quelque chose de très immersif. Et le mieux pour nous, c’était de faire une ville. Il fallait que ça y ressemble avec ses rues, ses quartiers. C’est en partant de ce concept qu’on a commencé à réunir des grands spécialistes de la culture geek. On a fait plus d’une trentaine de réunions en France rien que pour définir ce qui était geek. On avait pas la prétention de définir ce qui l’est ou ce qui ne l’est pas. On avait envie de rassembler le plus d’univers possibles, même peu connus. Par exemple, on avait le dessinateur du manga City Owl et les visiteurs sont venus dans le quartier steampunk pour le rencontrer en ont profité pour découvrir l’univers. Plein de gens qui ne connaissaient que le manga ont fait la passerelle et ont découvert le steampunk plus en détail. 

Quel a été le bilan pour cette première édition alors ?

festival geekopolisOn a eu plus de 9000 visiteurs. Le retour média et public a été assez dithyrambique. D’un point de vue qualitatif, il y a 2 choses qui sont ressorties. Une phrase m’est restée longtemps : “c’est quand même un évènement fait par des geeks, pour des geeks”. C’est une des peurs que beaucoup ont, surtout pendant une première édition qui s’adresse à une niche avec des vrais passionnés au sein de l’équipe.

Ca, c’était le premier point de la part du public. Le second retour qui était intéressant, c’était sur l’intéractivité. Les intervenants étaient ravis parce que pour une fois, ils ont fait autre chose que de la dédicace et de la conférence. Prenez le book-meeting par exemple. On avait un petit panneau avec un pitch dessus qui résumait le livre préféré de la personne et on allait vers les autres en fonction du pitch qui vous plaisait le plus. Après, vous aviez 1 minute pour donner envie à votre interlocuteur de lire le livre, sans le spoiler. Il y a beaucoup d’intervenants qui y ont participé, notamment des auteurs. Rien que ça, on a eu des retours super positifs de la part du public.

On a eu des artistes qui ont fait une fresque steampunk en live et qui a eu un succès phénoménal. Elle a d’ailleurs été vendue avant même qu’elle soit terminée sur Geekopolis. Quand tu participes à une Game Jam, tu rencontres un Marcus mais aussi un Philippe Ulrich. On se retrouve dans une relation privilégiée avec les artistes. Ca c’est la partie qualitative, que les médias ont bien retranscrit puisqu’ils ont été étonné par la démarche peu commerciale. C’est le principe de Geekopolis. Malheureusement, le résultat financier a été négatif. On a eu moins de visites que prévu et quelques déboires avec le propriétaire de la salle. A partir de là, on s’est demandé comment faire pour avoir une seconde édition ? On a commencé à signer auprès de partenaires et on a décidé de faire appel au crowdfunding pour permettre aux gens de pouvoir participer au financement de l’évènement. On ne voulait pas que ça soit de la donation alors on a inclus la billetterie à l’intérieur. Pour ceux qui veulent aider davantage, ils peuvent prendre un billet et déjeuner avec les auteurs, avoir un sac rempli de goodies physiques et virtuels, avec lequel ils pourront avoir les dédicaces de leur choix auprès des artistes qu’ils veulent…

Et puis ce crowdfunding, ça permet aux visiteurs de s’impliquer pleinement dans le développement de leur festival, de pousser l’intéractivité au maximum ?

Tout à fait. Geekopolis, c’est le festival dont VOUS êtes le héros, il ne faut pas oublier. Mais ce qui est vraiment important pour nous c’est que ça ne s’inscrive pas dans le cadre d’une donation mais réellement dans une billetterie en amont. Chacun peut prendre son billet à 15€. Pour ceux qui veulent devenir Docteur et avoir leur nom affiché parmi les Docteurs, c’est possible.

Des nouveautés sont-elles prévues pour la prochaine édition ?Interview Villalonga Geekopolis Astier

Il y a plein de choses de prévues mais pas encore validées. Par exemple, axer sur certaines sphères plutôt que d’autres. On a rebondi sur les morts-vivants qui étaient très peu présents lors de la première édition sauf pour évacuer les gens à la fin du festival. On avait fait tout un scénario dans lequel des morts-vivants avaient investi Geekopolis le dimanche après-midi et dans lequel des annonces sonores indiquaient qu’un virus avait contaminé l’événement. Un cinquantaine de personnes avaient joué le jeu et s’étaient jetés sur le public dans le cadre d’un jeu, comme un role play. Il y avait plein de thèmes comme ça qu’on avait pas pu aborder l’année dernière, comme Harry Potter aussi. On suit aussi avec intérêt une éventuelle suite de Kaamelott ! On avait déjà engagé l’année dernière de très très bons rapports avec Alexandre Astier et on aura sûrement la chance d’avoir une exposition Kaamelott sur Geekopolis. Mais une fois de plus, il n’y a rien de certain. Ce qu’on peut dire, c’est qu’il y aura un quartier dans le quartier puisqu’ Ankama a décidé cette année d’installer un mini-village Wakfu. On va aussi fêter les 10 ans de Dofus à cette occasion.

 

Et si le crowdfunding réussit et que Geekopolis 2 se passe bel et bien, quel avenir pour l’évènement ?

Pour information, si le crowdfunding réussit, l’événement se déroulera. Mais c’est la participation du public qui permettra de lancer Geekopolis. On préfère faire participer les entreprises tout en gardant notre autonomie mais si le crowdfunding réussit, on fera Geekopolis. Ca nous permettra de lancer les avances nécessaires mais le modèle économique ne sera pas totalement viable. Il le sera pour la 3ème édition. Aujourd’hui on a une démarche passionnelle. Pour la suite, continuer Geekopolis bien sur, mais aussi agrandir sa qualité, pas forcément sa supérficie et organiser une manifestation dans le Sud de la France, à Marseille et pourquoi pas après à Lyon. On est convaincu que ça répond à une demande, que ça contribue aux rêves d’autres donc on va continuer dans cette mentalité. On pense aussi organiser des soirées dans l’esprit geek avec des jeux, de l’interactivité, des chansons geek… On a pas mal d’activités connexes comme mettre en place des plateformes web de culture geek.

festival geekopolis les 25 et 26 mai à paris

Avez vous d’autres projets ?

Rien de concret. Mais des réflexions. Comme un marché de Noël geek par exemple. Ca serait passionnant d’en avoir un rempli de produits geek pour les gens qui ne veulent pas se retrouver dans des grandes surfaces. Des espaces à l’extérieur pour tous ceux qui ont oublié de faire leurs courses de Noël. On aura sûrement pas le temps de le faire cette année mais on travaille sur ce genre de thématiques et on y réfléchit activement.

Crédits : ©DR

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