Kenneth Branagh est de retour pour trois nouveaux épisodes de Wallander, actuellement sur BBC One. Verdict d’un Cerveau enthousiasmé.
Il est des séries télévisées dont chaque épisode est un travail d’orfèvre. Visuellement, du point de vue de la réalisation, narrativement. Dans cette catégorie on trouve de nombreuses séries anglaises reconnues, comme Dowton Abbey ou bien encore Luther, justement récompensée aux Golden Globes en janvier dernier. Wallander, produit et interprété par Kenneth Branagh entre dans cette catégorie. La série est de retour sur BBC One pour trois nouveaux épisodes. Le premier, intitulé An Event in Autumn, y a été diffusé dimanche soir. On y retrouve le policier torturé, en perpétuel mal-être de la ville d’Ystad, créé par Henning Mankell. Adaptant les romans sous format 90 minutes, ceux-ci se retrouvent épurés, débarrassés du superflu, pour se consacrer à l’essentiel.
Un homme tourmenté et complexe
Kenneth Branagh interprète un personnage complexe. Il a énormément souffert dans sa vie et vient de perdre son père. Alors qu’une nouvelle vie s’offre à lui dans sa nouvelle maison, la mort se présente chez lui à nouveau. Dans son intimité même : un cadavre vieux de plusieurs années est découvert dans sa nouvelle propriété. Son domicile devient un lieu d’insécurité alors qu’il avait commencé à trouver un équilibre personnel.
A son habitude, l’acteur réussit parfaitement à mettre en avant la complexité du personnage. Dans une interview accordée à Radio Times, l’acteur souligne que « Wallander est une personne joyeuse. C’est juste qu’il n’en a pas l’opportunité. » Au vu de la transformation du personnage dans cet épisode, on ne peut qu’être d’accord avec lui. Au-delà de cette mélancolie, cette souffrance, Kenneth Branagh arrive à manifester cela avec un jeu captivant. Les rares moments de colère ou d’apparition d’un semblant de bonheur n’en sont que plus choquants. Kurt Wallander n’est pas seulement cet homme mélancolique, posé.
Réalisation maîtrisée
Qu’en est-il de la réalisation de An Event in Automn, l’épisode inaugural de cette saison ? L’homme derrière la caméra, pour cet épisode, n’est autre que Toby Haynes, présent à Paris ce week-end au Comic Con pour son travail sur Doctor Who. Mais on lui doit aussi l’épisode final de la saison 2 de Sherlock. Maîtrisant d’une main de maître chaque seconde et chaque plan, il arrive à saisir tout ce qui fait la spécificité de ce décor nordique, à laquelle sont associées les ambiguïtés de ce personnage à qui la Faucheuse rappelle son existence quotidiennement. On regrette seulement quelques facilités : les filles venues de Pologne sont forcément des prostituées, le paysan voisin (Donald Sumpter) est un vieux pervers qui cache de noirs secrets.
Un récit bien mené
Pour finir, le récit en lui-même est très bien mené. Un public trop habitué aux séries américaines procédurales classiques pourrait trouver cela ennuyeux. Car les silences, à l’image de ces vastes espaces froids, sont présents partout. Mais ce n’est pas de la lenteur. Le rythme est simplement posé, reposé, de manière justifiée. Le retour de Wallander ne déçoit donc pas : avec un niveau égal aux précédentes saisons, l’attente n’a pas été inutile. Et on a là un sérieux candidat aux BAFTA 2013.
Crédits photo ©BBC
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