Critique du premier épisode de la série Batwoman avec Ruby Rose dans le rôle principal.
La nouvelle super-héroïne de l’Arrowverse est enfin là. La CW vient de lancer Batwoman, nouvelle série dans l’univers d’Arrow, The Flash, Supergirl et les autres séries DC de la CW. Après son introduction dans le crossover Elseworlds, Kate Kane (Ruby Rose), raconte enfin sa propre histoire.
Batwoman arrive alors que l’Arrowverse est en pleine transition. Arrow s’apprête à tirer sa révérence avec une dernière saison 8 raccourcie et tout l’univers se dirige vers son plus gros crossover jamais réalisé, Crisis on Infinite Earth. Un crossover qui devrait changer la face de cet univers qui réunit les personnages de six séries DC.
Origin story
Si dans le crossover, Kate était déjà établie en tant que Batwoman, le premier épisode de la série dévoile comment elle reprend le flambeau de son cousin Bruce après sa disparition. Il y a trois ans, Batman a disparu et les habitants de Gotham City commencent à perdre espoir. Kate découvre que son cousin Bruce était Batman et elle décide de reprendre cette responsabilité. C’est donc une origin story que propose le pilote et non une continuation de ce qu’on a vu dans le crossover.
A l’image d’Arrow, la série contient des flashbacks qui montrent l’entraînement militaire de Kate et pourquoi elle a été virée. Elle a été renvoyée à cause de sa relation avec une femme, Sophie (Meagan Tandy). Si Sophie décide de se soumettre en signant une clause qui réfute sa sexualité, Kate refuse de nier qui elle est et se faire renvoyer.
Kate est la première héroïne principale lesbienne d’une série de super-héros et le pilote l’établit dès le début. Certains pointeront le fait qu’Anissa de Black Lightning et Sara de Legends of Tomorrow existaient avant Kate et c’est vrai, ce sont des super-héroïnes LGBT. Cependant, Anissa n’est pas le personnage principal de Black Lightning, c’est un second rôle et Sara est bisexuelle. On pinaille un peu, mais les mots on un sens et la représentation compte.
Un peu réchauffé
Un des gros problèmes de la série est qu’elle joue un peu trop avec les clichés du genre ou du moins, réutilise des histoires déjà vu ailleurs. Le crossover Elseworlds avait bien mis en avant le fait que Supergirl et Batwoman avaient des points en commun et ce pilote nous les rappelle. Comme Kara à ses débuts, Kate est une jeune femme qui n’est pas certaine de sa place dans le monde mais qui a aussi peur d’être dans l’ombre de son célèbre cousin.
Elle finira certainement comment Kara par se créer sa propre identité mais dans le fond, elle reste dans un moule préfabriqué par Batman. Elle a aussi un côté Oliver Queen parce que c’est une riche héritière avec un côté sombre. Elle souffre d’un traumatisme lié à l’enfance qui a son importance dans la série.
Le reste du casting suit aussi un modèle qu’on connaît déjà bien avec le petit génie qui va aider l’héroïne avec sa technologie et ses gadgets. Luke Fox est une sorte de Cisco Ramon/Felicity Smoak/Winn Schott; le père de Kate, Jacob (Dougray Scott) semble être l’équivalent de Quentin Lance, soit un père concerné pour sa fille; la belle-mère Catherine (Elizabeth Anweis) est une femme en apparence froide, avec un passé et des intentions louches à la Moira Queen et la demi-soeur de Kate, Mary, est une sorte de Thea Queen. En apparence, c’est une socialite superficielle obsédée par les réseaux sociaux mais en réalité, elle est bien plus que ça, elle semble avoir un coeur en or.
La méchante de la saison s’installe
Pour l’instant, on passe peu de temps avec les autres personnages parce que le coeur du pilote, c’est vraiment Kate et sa nouvelle mission. Elle est de retour pour sauver son ex Sophie qui a été enlevée par une certaine Alice et son gang. Évidemment, Alice est un personnage très important et le pilote dévoile sa véritable identité très rapidement. Pour éviter le gros spoiler on ne dira rien, mais les lecteurs des comics savent qui elle est.
Alice s’installe en grande méchante de la saison. Sa cible première semble être Jacob Kane mais il y a bien plus derrière son identité et Kate le réalise dès la fin du premier épisode. Et cette réalisation (qu’on ne dévoilera pas pour laisser la surprise) lance sur un autre trope vu et revu mille fois à la télévision. Tout ce qu’on espère, c’est que la série réussira à tirer son épingle du jeu et à créer une histoire captivante autour d’Alice.
La nouvelle fait son nid
Pour le moment, la série démarre doucement et même si elle n’est pas excellente, elle tient debout avec son pilote. C’est une addition intéressante et bienvenue dans l’Arrowverse, d’autant plus qu’elle a plus les pieds sur terre que les autres. Un peu comme Arrow à ses débuts, la série est avant tout à propos d’une personne qui tente de sauver sa ville et de redonner de l’espoir à ses habitants, tout en essayant de se réaliser en tant que personne. Et on est content de voir un personnage féminin comme Kate qui s’assume complètement, une femme forte avec des convictions, qui ne recule devant rien.
Batwoman arrivera-t-elle à remplacer Arrow ou même Gotham ? Probablement pas, mais elle a le mérite d’exister et on a envie d’en voir plus. Cette nouvelle héroïne devra s’installer et établir sa propre identité au fur et à mesure que la saison avance. Ruby Rose ne gagnera probablement pas d’Emmy Award pour sa prestation mais elle est convaincante en Kate Kane, elle connaît ses points forts et elle en joue intelligemment. Elle a aussi une bonne alchimie avec Meagan Tandy ce qui n’est pas négligeable parce que cette histoire d’amour sera tumultueuse et semée d’embûches.
Batwoman a encore le temps d’évoluer, il se passe des choses intéressantes dans ce pilote et même si la série démarre sur pas mal de tropes, on a confiance qu’elle se solidifie et s’améliore au fil du temps.
Batwoman, c’est le dimanche sur la CW.
Crédit ©The CW.
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