Shadowhunters saison 1 : niaiseries et clichés en série

3

1.5

Critique d’une première saison trop lisse et trop répétitive pour Shadowhunters.

Dès son premier épisode, Shadowhunters s’inscrivait dans la série adolescente typique, à suivre sans se prendre la tête, ni la prendre trop au sérieux. Les treize épisodes de la première saison le confirment. Quoique la série est souvent trop cliché, trop répétitive et même trop simpliste et se prend très vite au sérieux.

Shadowhunters se termine en plus sur un cliff-hanger qu’on voit arriver environ trois épisodes à l’avance, et dont on n’a pas forcément envie d’en connaître la résolution, tout aussi prévisible que le reste de la saison. Le spectateur se doute bien que Jace va se retourner contre Valentin à un moment où en un autre, l’ayant rejoint vraiment à contre-coeur. Une fin de saison décevante aussi car les retrouvailles tant attendues entre Clary et Jocelyn sont des plus décevantes.

Manque de subtilité

Shadowhunters Simon vampires et coCe final est à l’image de toute la saison. Shadowhunters a pris des chemins très longs et très détournés pour arriver à ce moment anti-climatique. Les intrigues secondaires sont souvent surfaites, en particulier la recherche du livre blanc, ou la transformation de Simon en vampire, ou encore la pseudo-relation d’Alec avec Lydia. Cette dernière n’était clairement qu’une distraction pour l’histoire entre Magnus et Alec. Une histoire qui est d’ailleurs trop rapide. On voit bien que les scénaristes ont tenté de montrer combien Alec, et Magnus lui-même grandissaient et évoluaient, mais c’est fait sans subtilité, et avec beaucoup de précipitation.

Le manque de subtilité est le grand fléau de cette série. Les buts de nos héros, les conséquences possibles de leurs actes, leurs tourments émotionnels ou encore leurs doutes et hésitations sont répétés ad nauseam. A croire que les scénaristes considèrent que leurs téléspectateurs ont une mémoire très courte, au point où ils oublieraient les choses d’une scène à l’autre. Le manque de subtilité est surtout flagrant dans les personnages.

En effet, ils ne sont que trop rarement complexes. De Clary à Jace, en passant par Valentin, Alec, Magnus et même Isabelle, ils n’ont pas de profondeurs, ils n’ont pas de face cachés. Aucune complexité. Dans Shadowhunters, on est un gentil ou un méchant, et c’est tout. Pas d’ambiguïtés possibles. Même Simon, qui s’en sort le mieux ici dans le rôle du geek qui sait parfois faire preuve de courage reste limité.

Des dialogues niais

Shadowhunters souffre aussi de ses dialogues dégoulinant de clichés et de niaiseries qu’on espérerait ne plus entendre à la télévision. Certes les scénaristes ne prétendent pas être les nouveaux Shakespeare, mais le niveau est rarement au-dessus des soap opera ou des sitcoms françaises des années 90, estampillées AB Production.

Shadowhunters team

On ajoute à cela une réalisation avec des effets spéciaux ridicules, des acteurs qui ne savent généralement jouer qu’une seule émotion (quand ils savent jouer), des retournements de situations téléphonés et des surprises qui ne surprendront personne et on obtient une série qui n’arrive pas à atteindre ses ambitions déjà très basses.

C’est dommage, le pilote annonçait un bon guility pleasure. Mais Shadowhunters cumule trop de défauts qui jettent de l’ombre au moindre plaisir qu’on peut prendre à suivre les aventures de Clary, Alec, Jace et les autres.

Néanmoins, Shadowhunters prépare bien sa seconde saison, commandée en mars dernier. Et avec Valentin en possession de la coupe, Camille la méchante vampire encore une fois libre, Jace aux côtés de son père bien malgré lui, et Jocelyne qui a repris conscience, on peut espérer une amélioration. Du moins, on ne nous répétera pas toutes les 10 minutes qu’il faut sauver la maman de Clary et empêcher Valentin de récupérer la coupe.

La saison 1 de Shadowhunters est disponible sur Netflix.

Crédits Images : ©Freeform

Partager