Critique des premiers épisodes de la saison 2 de Doom Patrol qui reste l’une des meilleures séries de super-héros du moment.
La Doom Patrol est de retour ! Désormais diffusée sur HBO Max, après une excellente première saison sur DCUniverse (Syfy en France), la série de DC revient avec une saison 2 qui démarre sur de très bonnes bases et rappelle que c’est l’une des meilleures séries du genre du moment. Sa créativité est toujours au top, son inspiration des comics est bien équilibrée et les personnages continuent de grandir et montrent toute leur vulnérabilité.
La saison 2 commence assez bien mais elle manque de quelque chose, ou plutôt de quelqu’un : Mr Nobody (Alan Tudyk). Evidemment, au vu de la façon dont se termine la saison 1, on comprend pourquoi il n’est pas là, mais il était l’un des éléments les plus importants de la série, il était le narrateur, celui qui portait le téléspectateur au cœur de l’histoire. Le côté méta rendait les choses plus amusantes, le fait qu’il était conscient et qu’il parlait au public apportait un plus et permettait à la série de se détacher des autres. (Legends of Tomorrow n’est pas loin derrière dans le genre meta et conscience de soi).
Mais si on est déçu de cette absence, on se régale toujours des personnages et de leurs histoires personnelles. La saison 2 est ainsi plus traditionnelle dans sa narration mais elle permet d’entrer encore plus dans la psyché des personnages et dans leur traumatisme. Si la saison 1 avait déjà réussi à explorer ce qui se passait dans la tête de Jane, dans le cerveau de Cliff, derrière les bandages de Larry, sous la peau de Rita et derrière l’œil bionique de Vic, on sent que la saison 2 va continuer de creuser leurs émotions, tout en racontant une histoire sur le long terme.
Un danger permanent
Cette saison 2 reprend quelque temps après le cliffhanger de la saison 1 où Jane, Rita, Cliff, Vic, Niles et Dorothy se sont retrouvés rétrécis en sortant du tableau, laissant Mr Nobody derrière eux. Quant à Danny, la rue genderqueer s’est retrouvée réduite à l’état de brique. Larry est le seul qui était de taille normale et en ce début de saison, il aide ses camarades miniatures qui vivent dans la maquette de Cliff. Une fois redevenus grands, les protagonistes tentent de reprendre leur vie mais rien n’est facile dans le monde de Doom Patrol et chacun fait face à ses démons.
Dorothy est addition intéressante dans la bande parce que la petite fille est imprévisible. Même avec toutes les meilleures intentions du monde, elle reste un danger pour elle-même et pour les autres. Cela oblige constamment à rester sur ses gardes, on ne sait pas à quoi s’attendre avec elle. Et Abigail Shapiro fait un très bon travail dans son interprétation de l’enfant au visage de singe. Sachant qu’il s’agit d’une jeune femme de 20 ans qui incarne le personnage, c’est impressionnant, on a vraiment l’impression qu’elle a 11 ans. Le maquillage et les effets spéciaux y sont pour beaucoup mais, cela ne retire rien de sa prestation d’actrice.
Des personnages toujours brillants
Si la série n’hésite pas à creuser dans les peines de ses personnages, elle n’oublie pas d’être fun. Le second épisode Tyme Patrol est plein de moments délirants et la série rappelle qu’elle est parfois bien barrée. Même sans le sarcasme de Nobody, la série reste amusante. Mais ce qui ressort vraiment de ces trois premiers épisodes, c’est la connexion qu’on ressent par rapport aux personnages. La connexion qu’ils partagent entre eux, notamment l’amitié entre Rita et Larry ou encore le parallèle intéressant entre Jane et Dorothy mais également l’amour que le public leur porte à tous. C’est peut-être une bande d’individus étranges mais leur humanité transperce l’écran et brille de mille feux.
Et évidemment, leurs interprètes continuent d’être excellents dans leurs rôles respectifs. Rita jouée par April Bowlby est toujours un régal, Brendan Fraser joue la frustration de Cliff à merveille et la voix de velours de Matt Bomer dans la peau de Larry, accompagné du travail physique subtil de Matthew Zuk rend le personnage toujours aussi touchant. C’est sans parler de Diane Guerrero qui reste absolument fabuleuse dans un rôle qui est mentalement et physiquement drainant. Le trauma et la colère de Vic sont aussi bien incarnés par Joivan Wade qui montre ses talents. Et bien sûr, Timothy Dalton en tant que chef est également un plaisir. Il interagit un peu plus avec le reste du cast cette saison, ce qui est une bonne chose.
Une série à voir
La deuxième saison de Doom Patrol – du moins son début – n’est peut-être pas aussi pertinente que sa première année, mais basé sur ses trois premiers épisodes, c’est toujours une excellente série qui parvient à trouver de nouveaux espaces et de nouvelles histoires à explorer dans un genre qui est de plus en plus saturé.
Si Watchmen reste probablement la meilleure série du genre de 2019, Doom Patrol peut s’enorgueillir d’être très proche. Elle reste l’une des meilleures séries de super-héros à la télévision et vaut bien la peine d’être regardée. Le showrunner Jeremy Carver continue d’impressionner avec son groupe de héros peu ordinaire et il continue d’aborder des sujets qui sont socialement importants à travers ce groupe d’individus qui se trouvent en marge de la société.
Crédit ©Warner Bros TV
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