Last Resort, la dernière série de Shawn Ryan, arrivait à sa fin prématurée cette semaine sur ABC.
Annulée très rapidement après son lancement, Last Resort, la série militaire de Shawn Ryan (The Shield) est allée au bout de ses 13 épisodes pour une offrir une conclusion à ses spectateurs. Malgré une bonne interprétation de son casting, mais avec une intrigue précipitée et partant dans tous les sens, la série n’a pas profité de sa fin annoncée pour peaufiner son départ.
Bonne Volonté
Last Resort se basait sur un concept et des valeurs fortes et prometteuses : comment réagir contre un ordre que l’on juge étrange et garder sa fidélité envers son drapeau ?
Dès le premier épisode, le commandant Chaplin, brillamment interprété par Andre Braugher, et son vice commandant interprété par Scott Speedman (le béguin de Felicity) refuse un ordre de leur Président et se retrouvent, ainsi que tous les membres du USS Colorado, ennemis d’état. Devant prouver que quelque chose ne tourne pas rond dans l’administration des USA, ils prennent résidence sur une île du Pacifique qu’ils déclarent leur territoire.
«Nous ne faisions que suivre les ordres» est l’une des phrases les plus répétées par les soldats allemands après la Seconde Guerre mondiale. Last Resort pose la question : est-ce qu’être militaire signifie perdre son individualité pour devenir uniquement un exécutant ? La série commençait bien et partait dans la bonne direction. Les épisodes étaient rythmés, les différentes intrigues se mettaient en place, bref c’était prometteur, entre du Tom Clancy et les révoltés du Bounty.
Précipité
À un moment, les auteurs ont entendu parler de la fin de la série et se sont dit qu’ils avaient assez de marge pour conclure l’histoire en 13 épisodes. Mais la qualité de l’écriture s’est vite ressentie à l’écran. Des intrigues ont été bousculées dans leur développement, des incohérences sont apparues. Et les personnages n’ont pas été explorés comme il se doit, à part Marcus Chaplin, qui tenait plus du vieux renégat à la fin de la série que du héros révolutionnaire. Sans parler de la femme du vice-commandant, qui a été manipulée, trompée, kidnappée, morte, rekidnappée tout ça en 13 épisodes. Sans parler de la conspiration de Washington, une intrigue n’ayant ni queue ni têtes et incompréhensible jusqu’à la dernière minute.
Cette précipitation se ressent particulièrement dans le dernier épisode où l’incohérence et le bâclage atteignent leur paroxysme et n’offrent pas une fin satisfaisante. De nombreux fils narratifs passent à la trappe, au prix de la cohérence de l’histoire et des personnages. Et le Cerveau aimerait savoir comment un Navy Seal à l’article de la mort dans les premiers épisodes peut maintenant se retrouver aux quatre coins du monde en cinq minutes, alors qu’il est recherché.
Conclusion
Last Resort tire donc sa révérence sur une mauvaise note. Mais il est difficile pour une série de boucler des intrigues prévues pour 22 épisodes en 13 épisodes, excepté peut-être pour Awake. ABC a pris un risque en choisissant une série qui sortait des sentiers battus et non produite par Shonda Rhimes, et juste cet effort mérite d’être salué.
Dommage que la série est coulée.
Crédits photo ©ABC
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