Critique pour le pilote de The Player une mauvaise série d’action.
NBC lance la nouvelle série The Player. Une nouvelle série bourrée d’action et de testostérone, mais sans intérêt et surtout très mal exécutée. Enfin, la série tente de mettre en place de bons fils rouges et une intrigue à long terme, mais c’est si peu crédible, et si cliché qu’il est difficile de s’y intéresser. Cela ressemble à un mauvais film d’action.
Dans The Player Alex Cane est un ancien militaire ultra doué qui est devenu ce qu’on fait de mieux dans les consultants à la sécurité à Las Vegas. Il est beau, il est intelligent, il est musclé, il ne rate jamais sa cible, et est un champion de la conduite sportive. Il est aussi rongé par les remords parce que, pendant la guerre, il a exécuté des méchants terroristes au lieu de les arrêter. Parce que le héros ne peut pas avoir un passé trop noir. Bien entendu, c’est mal de tuer des gens sans poser de questions, même si ce sont des criminels. Les tribunaux sont là pour ça. Mais le public, en particulier le public américain, ne prendra pas en grippe un ancien militaire qui a tué des terroristes, même si c’était contre les ordres de ses supérieurs.
Première incohérence de la série : pourquoi Alex est-il libre ? Ne devrait-il pas croupir dans une quelconque prison militaire après être passé en cours martiale ?
Salaud de riche
Alex est aussi marié mais séparé de sa femme, Ginny. Epouse avec laquelle il se réconcilie au début du pilote. Manque de chance, elle est assassinée la même nuit de leur retrouvailles. Du moins, c’est ce qu’il croit. La fin de l’épisode laisse entendre qu’elle n’est pas vraiment morte, et que son meurtre aurait été maquillé pour mieux manipuler Alex.
En effet, un groupe mystérieux de très très riches ont créé un moyen de prédire les crimes. Et au lieu de l’utiliser pour les prévenir, ils ont décidé de mettre en place en jeu pervers, parce que ça les ennuient de parier sur les choses plus communes. Et puis, on est à Vegas, les gens parient sur tout et n’importe quoi, là-bas.
Ce jeu est simple. Ils recrutent un homme qu’on appellera le Player, ici Alex, et les très riches vont parier sur ou contre lui pour savoir s’il va réussir à arrêter le crime de la semaine à temps. Puisque ce n’est pas très moral, ils ont besoin de donner une bonne raison pour que le futur joueur accepte. Mr Johnson, un Westley Snipes qui surjoue tellement que ça en devient drôle malgré lui, représente ici les très riches et est le manager de ce jeu bizarre. Cassandra, une Charity Wakefield très froide et peu crédible, est la croupière, celle qui va aider le joueur dans ses futures missions, en lui donnant ce qu’il demande, dans la mesure du raisonnable. Alex accepte dans l’espoir de trouver ce qui est arrivé à sa femme.
Série Pop-Corn
The Player pourrait s’arrêter là, et on aurait une série de pure action, un peu stupide sur les bords, mais parfaite pour se nettoyer le cerveau en mangeant du pop-corn devant la télé. L’action tapageuse, les explosions, les poursuites en voiture, les fusillades sont très bien pour ça. Les dialogues clichés et d’un bas niveau auraient été parfaits pour cela. Les personnages sans réelles dimensions ni personnalités, aussi. Mais non, The Player se veut plus compliquée que ça, et on tombe dans une surenchère d’intrigues et de questions qui compliquent inutilement le jeu.
Car peut-être que Ginny n’est pas vraiment morte, et ça aurait été suffisant comme fil rouge. Mais en plus, elle connaissait Cassandra, et elles avaient l’air de bien s’entendre. Quel est le lien entre la femme d’Alex, Cassandra et l’obscur groupuscule de très riches ? Et qui sont ces très riches ? Pourquoi ils ont choisi Alex en particulier plutôt qu’un autre ? Qu’est-il arrivé à l’ancien Joueur ? Tant de questions, et certainement d’autres mystères à venir, qui vont bien vite rendre la série non seulement stupide mais en plus confuse.
Ne pariez pas dessus
Des questions et intrigues qui sont, en plus mises en place maladroitement, avec des scènes clichés, avec de long silence et des gros plans mélodramatiques, dans un pilote au rythme inégal. Le début est assez lent, avec pas mal de scènes inutiles. Entre les scènes d’actions, les scènes d’expositions sont ridicules et ennuient très vite. Et dans les scènes d’action, on notera là aussi beaucoup d’incohérences, de coïncidences faciles et d’un héros encore plus indestructibles que Jack Bauer, lui-même.
On peut pardonner certaines libertés artistiques avec le réalisme pour une oeuvre de fiction. Quand, pour chaque élément d’une fiction, on doit le faire, c’est beaucoup trop. Et c’est le cas avec The Player. Le Cerveau fait peut-être un mauvais pari ici, mais, pour la suite de la série, Il préfère retirer ses jetons.
Crédits Images : ©NBC
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