Réalisateur : David Dobkin
Casting : Robert Downey Jr., Robert Duvall, Vera Farmiga
Genre : Drame
Durée : 2h21
Distributeur : Warner Bros
Année de production : 2014
Sortie le 22 octobre 2014
Réussite émouvante pour Robert Downey Junior dans The Judge où l’acteur confirme son statut d’acteur à part entière.
Hank Palmer est un as. Grand, beau et exceptionnellement doué dans son travail d’avocat malgré les cas les plus compliqués, il est au top. Enfin du moins c’est ce qu’il aime à faire croire à son entourage car non seulement il va divorcer et a du mal à demander la garde de sa fille, mais de surcroit, il vient d’apprendre que sa mère est morte. Il part donc pour sa ville natale, Carlinville, où il va y retrouver tous ceux qui habitent son passé, ses frères mais aussi son père. Joseph Palmer est juge à Carlinville depuis plus de 40 ans et la relation avec Hank a toujours été… compliquée. Mais quand le magistrat est accusé de meurtre, son fils va tout faire bon gré mal gré pour faire la lumière sur cette affaire et innocenter son père. Seulement, à Carlinville, personne n’est vraiment innocent.
Robert sera toujours Robert
Comme tout film starring Robert Downey Junior, il n’y a que lui à l’écran. Robert Duvall a beau jouer un fantastique vieillard intègre, rien n’y fait, RDJ est le centre de l’attention. Espiègle, malin, joueur, il entraîne le spectateur de gré ou de force dans sa danse lancinante et séductrice. Mais pour une fois, il n’est pas aussi brillant que d’habitude. Non, Robert ne nous fait plus trop rire. Bon certes une fois de temps en temps quand même, il nous y a habitué depuis le temps. Mais là, Robert est triste, Robert est touchant. On pourrait presque le qualifier d’… adulte parfois. Et ce n’est pas plus mal. Le voir s’en sortir d’un sourire ou d’une galipette dans chaque film dans lequel il joue devient répétitif à la longue. Dans The Judge, Robert incarne un fils qui souffre pour expliquer l’origine de ce comportement auto-destructeur. Mais heureusement, The Judge ne se limite pas à ça.
Les parents sont immortels
Le centre de l’intrigue de The Judge tourne autour de cette relation complexe pleine de contradiction entre Hank et son père. Impertinent et talentueux, le personnage incarné par RDJ n’en est pas moins humain et cherche à tout prix, malgré l’attitude réfractaire de son père, homme droit et fier incarné par un Robert Duvall n’hésitant pas à aller jusqu’à des limites difficiles à assumer au grand écran. Et pour tenir la dragée haute à un acteur qui monopolise autant l’attention que Robert Downey Jr, il faut le faire. Hank a de qui tenir dans le film et le comportement glacial du juge Palmer (titre par lequel d’ailleurs ses fils l’appellent, par moquerie ou par respect) le rend terrible, malgré ses moments de faiblesse dus au vieillissement. Voir ses parents dégénérer n’est jamais chose facile et le spectateur n’en sera que plus touché par la performance de Duvall.
Law vs country
Si le Cerveau devait décrire The Judge, la façon plus simple et efficace serait « et si Sebastian Shark, le charismatique avocat de la série éponyme rencontrait Zach Braff pour tourner la suite directe de Garden States ? » Dans le personnage de RDJ, il y a ce côté insupportable et fascinant de l’avocat connaissant la loi sur le bout des doigts à en être trop vaniteux que l’on retrouve dans Shark. Mais celui qui revient au galop dans la tête de tous c’est bien ce bon vieux Larry, l’avocat égocentrique amoureux d’Ally McBeal. Dans l’esthétique et le traitement de la famille, le retour aux sources, le rapport aux autres, un garçon de la ville revenant dans sa ville natale pour renouer avec sa famille alors qu’il avait volontairement coupé les ponts avant de se rendre compte que c’est à cet endroit qu’il appartient….une histoire aux allures de redite, et vieille comme le monde mais pourquoi pas.. Le seul hic que l’on peut reprocher à The Judge dans sa structure, c’est son manque d’homogénéité entre ces deux thématiques. Tantôt le spectateur suit RDJ dans l’exploration de son passé et de sa famille, tantôt on est dans la salle d’audience, pendus à ses lèvres, essayant de comprendre son jargon juridique.
Marbré
Le manque de cohérence, on le retrouve tout au long de The Judge. Tant dans la structure alternant scènes chaleureuse et épisode de New York Unité Spéciale que dans le jeu de RDJ ou même l’intrigue. Durant tout le film, le spectateur a l’étrange impression que l’idée initiale reposait seulement sur le retour aux sources de l’avocat, le fait qu’il renoue avec sa famille et que par la suite, quelqu’un a demandé à faire retravailler le scénario pour y mettre du suspense pour garder le spectateur éveillé. Et c’est un peu dommage parce que chaque partie mise à part aurait pu faire un très bon film dans son genre. A la place on se retrouve avec deux moitiés de films emmêlées. Pas désagréables à regarder au demeurant, mais une fois cette dichotomie ressentie, le plaisir s’évapore un peu.
The Judge : Bande annonce
Crédits : ©WarnerBros
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