Réalisation : Tate Taylor
Casting : Chadwick Boseman, Nelsan Ellis, Viola Davis, Octavia Spencer, Jill Scott, Dan Aykroyd, Lennie James, Craig Robinson, Aloe Blacc
Titre original : Get On Up
Genre : Drame, biopic, musical
Durée : 2h19
Année de production : 2014
Distributeur : Universal Pictures International France
Sortie en salles le 24 septembre
Critique de Get On Up, biopic sur James Brown réussi réalisé par Tate Taylor avec un Chadwick Boseman incroyable dans le rôle du chanteur.
Synopsis
Vous le connaissez sous de nombreux pseudonymes: «Monsieur dynamite», «Le parrain de la soul», «Le travailleur le plus acharné du show business». Préparez-vous à découvrir l’homme derrière la légende. Né dans une grande pauvreté en Caroline du Sud, au beau milieu de la grande dépression, en 1933, James Brown a survécu à une jeunesse émaillée d’abandon, d’abus sexuel, d’écoles de redressement et de prison. Personne ne lui a jamais appris les règles du jeu. Il était destiné à les briser. De son expérience de boxeur amateur ou de chanteur de rue, il a su canaliser chaque coup dur en un rythme qui se fit l’écho de sa rage de vivre. Il est devenu un des interprètes les plus influents qui marquèrent la scène soul ou funk, et l’artiste le plus samplé de l’histoire continue d’inspirer la plupart des artistes reconnus aujourd’hui.
Get On Up , co-produit par Mick Jagger, est le troisième film de Tate Taylor qui, il y a 3 ans, réalisait La Couleur des Sentiments, film acclamé par la critique et récompensé aux Oscars. Il revient cette année avec un biopic sur James Brown réussi. C’est la seconde fois que Taylor aborde le sujet de la communauté noire américaine. La Couleur des Sentiments parlait entre autres des droits civiques et si le sujet central du film est James Brown, la question est aussi effleurée notamment au moment de la mort de Martin Luther King mais aussi par la pauvreté extrême dans laquelle Brown a grandi. Taylor a réussi à bien traiter le sujet en plus d’un biopic sur l’ascension incroyable d’un artiste parti de rien.
Une réalisation à l’image de l’artiste
Le film est réalisé de manière déconstruite, avec une narration désarticulée mais qui fonctionne. On ne suit pas sa vie dans l’ordre chronologique comme dans un biopic normal, ce qui peut dans un premier temps déconcerter. On commence avec un moment tardif dans sa période “Mr Dynamite” mais on sait à chaque fois à quel moment de sa vie on se trouve et le coté destructuré du film prend sens. Des parallèles sont fait entre plusieurs moments de sa vie depuis l’enfance, qui montre comment il est devenu l’homme qu’il était. Ce montage destructuré fait aussi un parallèle excellent avec la musique de Brown qui avait une rythmique syncopée. La musique était un refuge pour lui, elle a aidé à tenir et à s’en sortir. La réalisation de Tate Taylor rend justice à la musique de l’artiste dont ils ont eu les droits. Les scènes musicales et reconstitutions de concerts sont excellentes. La musique de James Brown est bien évidemment présente tout du long et rythme le film accompagnant chaque moment de sa vie. C’est un concert sur grand écran qui vous donnera même envie de vous lever de votre siège et de danser.
Un acteur fantastique pour un artiste fascinant
Il n’est pas facile d’incarner un personnage comme James Brown. Un homme blessé mais fort. Un homme dur mais vulnérable. Un homme qui n’a pas été un ange et qui fût violent avec son épouse. Une scène terrible dans laquelle il bat sa seconde femme renvoie à la violence insoutenable que son père avait envers sa mère.
Le film est à voir en version originale pour se rendre compte du travail incroyable de Chadwick Boseman sur la voix du chanteur. Il a l’intonation et le grain de voix. On reconnaît James Brown dans ses mimiques, sa façon de parler, de bouger et de danser. Tout est en place. L’acteur est remarquable et offre une prestation presque sans faute. On est fasciné et à la fois terrifié par la vie du chanteur qui s’est construit tout seul avec une famille qui l’a vite abandonné. Seule sa tante va lui donner un peu d’espoir et lui dire qu’il est quelqu’un d’important. Sa confiance en lui et sa force vont naître dès l’enfance. Mais James Brown ne serait pas James Brown sans son ami Bobby Byrd qui va être présent tout au long de sa carrière et même quand Brown était odieux, Bobby était présent. C’était son bras droit, son partenaire dans leur premier groupe les Famous Flames, son choriste, sa force et un homme de talent. Nelsan Ellis (True Blood) est parfait dans le rôle de Byrd. C’est la voix de la sagesse et un homme fidèle en amitié.
Un égo de taille
Get On Up n’est pas une ôde à James Brown. Il montre le chanteur parfois sous une lumière pas très reluisante et fait le portrait d’un homme avec des failles, un portrait en trois dimension. Cependant, si son rapport à la drogue est abordé, il ne l’est que légèrement. On n’entre pas complètement dans sa phase d’addict. Si vous n’êtes pas trop familier avec son histoire, on apprend énormément de choses sur sa vie et les épreuves qu’il a traversé. Mais le film montre aussi qu’il n’était pas facile parfois et que son égo sur-dimensionné lui montait à la tête. Brown reste un monument de la musique et aura clairement marqué son temps, influençant des générations d’artistes.
On ne peut pas s’empêcher de penser à Ray, un autre biopic sur un autre artiste afro-américain de talent. Les deux films sont différents mais Get On Up n’a rien à envier à Ray. Le film est passionnant. Les fans James Brown ne seront pas déçus et découvriront le vrai visage de l’artiste. Le biopic est un genre bien compliqué et avec Get On Up, Tate Talor a réussi son pari en redonnant vie a un artiste qui reste une référence.
Bande-annonce VOST
Images ©Universal
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