Wong Kar-wai revient au cinéma avec un biopic sur la vie du maitre Ip Man. Avec des combats de toute beauté aux chorégraphies millimétrées, Wong Kar-wai rappelle avec The Grandmaster qu’il en est également un. 

Synopsis

Un récit de la vie d’Ip Man, maître légendaire de wing chun et futur mentor de Bruce Lee, dans la Chine des années 1930-40, et jusqu’au début des années 1950, lorsqu’il commence à enseigner son art à Hong Kong. Bouleversé par l’invasion japonaise, le pays traverse alors une période de chaos, qui correspond pourtant à l’âge d’or des arts martiaux chinois.

Ip Man Revival 

Ip Man est une légende en Chine. Maitre de wing chun et mentor de Bruce Lee, il a le droit depuis quelques années à plusieurs films lui étant consacrés. Après les Ip Man 1 & 2 de Wilson Yip avec Donnie Yen (2008, 2010), A Legend is Born : Ip Man (2010) et Ip Man : The Final Fight (2013) tous deux d’Herman Yau, Wong Kar-wai se joint à la fête avec The Grandmaster.
Mais à la différence des autres films, The Grandmaster est un film d’Arts martiaux avant d’être un film sur la vie d’Ip Man.
Wong Kar-wai revient sur le fonctionnement de la société chinoise et des traditions entourant les arts martiaux dans la ville de Foshan avant la Seconde Guerre mondiale.
Respect, honneur et traditions sont les maîtres mots. The Grandmaster fait l’éloge du mode de vie serein de ses maîtres de temps anciens qui ne vivaient que pour leurs arts. Les ambitions des uns allant parfois à la rencontre du respect des autres.

Méticuleux

Wong Kar-wai dans ses films c’est avant tout un souci du détail qui n’échappe à personne avec un esthétisme poussé à son paroxysme. The Grandmaster en est une preuve supplémentaire. Les scènes de combats sont purement fantastiques, loin des ersatz de Matrix que l’on mange depuis plus d’une décennie. Ici ce n’est plus du combat, mais de la danse et les cadres choisis sont à couper le souffle, du combat sous la pluie battante au combat sur le quai de gare dans la vapeur des trains, The Grandmaster offre des tableaux proches d’Hero.

D’ailleurs de Hero, on retrouve Zhang Ziyi dans le rôle d’une fille de maitre en soif de revanche. Froide et mortelle, elle donne la réplique à l’acteur fétiche de Wong Kar-wai, Tony Leung (In the Mood for Love, 2046) qui interprète un Ip Man tout en finesse et en retenu. Les deux acteurs aux parcours larges et diversifiés confirment que le cinéma Hong kongais et l’un des plus versatiles. Ce n’est pas demain la veille qu’on verra Audrey Tautou ou Jean Dujardin s’illustrer par les arts martiaux ou Jason Staham dans une comédie romantique. Bien que ces acteurs soient des acteurs de talent, les acteurs chinois peuvent semble-t-il, tout faire.

Pour les spécialistes

Malgré sa beauté et son interprétation, The Grandmaster reste un film pour deux catégories de personnes : les fans de Wong kar-wai et les fans Kung-fu. Le film souffre de longueur propre au cinéma asiatique et d’une narration par moment déséquilibré.
The Grandmaster devient vite un film sur le personnage de Zang Ziyi, plutôt que sur Ip Man, et c’est certainement pour cette raison que son titre international est The Grandmasters avec un s, car il rend hommage à tous les Kung fu.

The Grandmaster – Bande Annonce

Crédit Photos : ©WildBunch