La main de Dieu tome 1 : Edgar Hoover et les rouges

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5.0

Critique du premier tome de la saga de Marc Vedrines consacrée à John Edgar Hoover, La main de Dieu.

Le 12 septembre marque la sortie du premier tome d’une fresque de cinq tomes sur la vie du fondateur du FBI John Edgar Hoover : La main de Dieu. Elle est écrite et dessinée par Marc Vedrines, auteur français à qui l’on doit plusieurs séries historiques (Islandia, 2005) ou d’anticipation (Phenomenum, 2001). Un travail sur lequel s’est penché Brain Damaged, montrant tout le potentiel de la saga. En bonus, les premières pages en galerie.

Synopsis

L’histoire commence en 1971. Depuis près de 50 ans, le directeur du F.B.I. est en place et ce grâce aux rumeurs qu’il a engrangées dans ses fameux dossiers secrets. 50 ans de règne, 50 ans de vie de l’Amérique…
Pour ses nombreux ennemis, c’en est trop : l’heure est venue de se débarrasser de lui. Une mystérieuse organisation décide ainsi de l’éliminer. Mais le risque est finalement jugé trop élevé. Les commanditaires ont alors une meilleure idée : employer la propre méthode d’Hoover, le discrédit, pour enfin l’obliger à partir.

Une série audacieuse

Il est des sagas dont la lecture, dès le premier tome, enthousiasme et rende impatient de lire la suite. La main de Dieu en fait partie. Marc Vedrines travaille depuis plusieurs années sur cette perspective sur la biographie du fondateur du FBI John Edgar Hoover, un homme qui a eu la main sur la politique américaine pendant un demi-siècle. Les premiers résultats convainquent avec un travail extrêmement documenté et un trait réussi.

Narration intéressante

Le mode narratif choisi par Marc Vedrines est intéressant car il se prête à une adaptation cinématographique, ou du moins télévisuelle. Les chaînes de télévision en mal d’inspiration et d’audace pourraient adapter La main de Dieu en gardant sa structure tant l’ensemble est travaillé. Passer par la perspective d’un complot décidant de débusquer les secrets les plus sombres de Hoover est digne des méthodes qu’il utilisait pour garder le pouvoir, fichant tous ses ennemis. Et surtout très judicieux, adapté au personnage historique.

Recherches approfondies

Le traitement de la matière historique, réussi, permet d’apprendre de nombreuses choses sur les débuts de Hoover et sur le contexte politique des années 20 aux Etats-Unis, de la liberté dont il a profité en raison de la maladie du Président Wilson à sa nomination à la tête du bureau d’investigation. La roublardise dont il a fait preuve, jouant contre toutes les peurs, s’adaptant aux circonstances, résistant à la chute des différents gouvernements, montre combien le personnage peut fasciner et fascine, a marqué son siècle avant même de créer le FBI 20 ans plus tard. Le dessin met pour finir en valeur cette époque, cette dynamique, capable de rendre visibles les différents milieux, des bureaux feutrés des ministères aux milieux ouvriers.

Le premier tome de La main de Dieu augure d’une saga qui pourrait être l’un des meilleurs travaux de Marc Vedrines. Ce travail, fruit de plusieurs années de recherches, est une lecture qui n’est pas réservée aux passionnés de la politique américaine.

Crédits photo ©Editions Glénat

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