Burning Tattoo : Meet the Ink Fighters.

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Emmanuel Nhieu propose de découvrir son nouveau manga, Burning Tattoo, une aventure prometteuse et originale parue aux éditions Ankama, le 8 avril 2016.

Que feriez-vous si vos tatouages pouvaient prendre vie pour vous octroyer des capacités surnaturelles?

L’idée est alléchante. Cependant, avant de vous lancer dans des projets de domination du monde, sachez d’abord que, quoi qu’il advienne, Zombie Boy sera toujours plus fort que vous. Sachez par ailleurs que le Cerveau n’est pas une revue spécialisée en avancées scientifiques et autres expérimentations génétiques, mais bel et bien en Bande Dessinée. Aussi, séchez vos larmes, rangez vos plans de construction de robots géants vindicatifs et agressifs dans une boite, et filez plutôt chez votre libraire pour vous procurer Burning Tattoo.

On avait pu découvrir l’univers d’Emmanuel Nhieu avec sa première série Nocturnes Rouges, une bande dessinée d’Heroic Fantasy qui traite du mythe vampirique, ou encore au travers de Post Mortem Pacific !!!, une bande dessinée en deux tomes dans un style Western Fantasy mélangeant zombie, cowboy, robot et train à vapeurs ; parues respectivement en 2007 et 2001 chez Soleil.

En ce début Avril 2016, on le retrouve chez Ankama éditions, aux commandes du premier tome de son nouveau manga, Burning Tattoo, qui retrace les aventures de Tatau, un jeune garçon atteint de la maladie des os de verre, de son amie Ink, la fille de son professeur Mister Big, et de leur rencontre avec un tatoueur excentrique et ses encres un peu spéciales…

Une aventure Epic et Originale.

BT_IMG1Burning Tattoo part d’un fantasme, celui de voir nos tatouages prendre vie et s’exprimer en nous conférant des habilités nouvelles. Un point de départ intéressant, puisqu’en l’occurrence, le héro de cette aventure est un garçon fragile physiquement.

Et pour cause : Tatau est un jeune adolescent atteint de la maladie des os de verre. Son ossature étant friable au moindre choc. Il s’intéresse à la culture geek et notamment aux jeux vidéo, où il peut sans danger s’évader et explorer de nouveaux univers, à défaut de pouvoir s’échapper de son petit village, entouré d’une barrière de corail infranchissable. Mais bien que protégé et entouré par ses amis, Tatau se retrouve victime d’un grave accident, le conduisant entre les mains d’un improbable personnage : Buse Bizarre, un tatoueur qui travaille des encres magiques conférant au tatoué des pouvoirs exceptionnels. Afin de le sauver, Tatau se fait donc tatouer sur l’avant bras les coquillages réputés indestructibles qui entourent son village, réparant ainsi son corps meurtri. Cependant, ce tatouage lui réserve une autre surprise : sa console portable, la PS12, prend vie sous l’effet de l’encre! Dès lors, Tatau, Ink, Anton et la fameuse PS12, rebaptisée Holo, se lancent dans un quête aussi dangereuse qu’excitante : passer la barrière de corail et visiter le monde d’ « en-bas ».

Un propos sur la jeunesse rafraîchissant et universel.

Au-delà de son scénario principal, celui d’une aventure fantastique d’un groupe d’amis soudé dans un univers aux décors entre terre et mer très inspirés, Burning Tattoo est un manga qui parle de l’envie de liberté, de découverte et d’évasion, typiquement adolescente, qui anime ses protagonistes.

Qu’ils soient enfermés dans un village dont ils ne peuvent sortir, ou prisonnier d’un corps qui les restreints à une vie casanière, Tatau, Ink et Anton sont des jeunes privés d’une liberté dont ils ont terriblement envie, mais aussi besoin pour se construire. En particulier Ink, qui s’ennuie profondément dans son village natal et rêve d’aventures, tandis que Tatau cherche à s’émanciper de son « corps de verre ».

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Ainsi, bien que le manga nous entraîne dans un univers fictif et fantastique, ce premier tome porte en lui un propos capable de toucher n’importe quel lecteur, qu’il soit avide d’aventure, ou simplement qui est – ou fût – un adolescent cherchant à s’émanciper de sa famille pour vivre sa vie dans un ailleurs, tant convoité et pourtant pavé d’embûches.

Un thème d’autant plus mis en avant par la construction des dialogues et des expressions utilisées par le personnages. Emmanuel Nhieu ne cherche pas à parler « comme un adolescent », évitant certains clichés éculés sur cette période de la vie, rendant son propos et ses protagonistes d’autant plus intéressants. Et s’il se permet parfois de dresser quelques portraits caricaturaux, l’ironie et la dérision ne sont jamais très loin, l’empêchant ainsi de tomber dans le déjà vu stigmatisant et insultant.

Une patte graphique dynamique et un univers haut en couleurs.

BT_IMG3Dans Burning Tattoo, on retrouve avec plaisir le coup de crayon impactant et précis de Emmanuel Nhieu, qui s’épanouit tout à fait dans le format manga. Comme souvent chez Ankama édition, on retrouve cette capacité à proposer des dessinateurs variés et au style graphique « métissé », construit sur une culture éclectique qui s’inspire tantôt de la Bande Dessinée franco-belge, tantôt du Manga ou du Comics, mais également d’artistes contemporains de tout horizon.

Avec une mise en page assez classique, mais très agréable, Emmanuel Nhieu nous donne le loisir de se familiariser avec un village bucolique entouré d’une barrière de coquillages infranchissable qui annonce pour les futurs tomes la découverte d’un monde bien plus vaste. Le design accordé aux habitations et aux tenues des personnages sont raccords avec l’environnement, ce qui permet de rentrer dans son univers et de s’y attacher.

En conclusion, Burning Tattoo est un manga sympathique, très agréable à lire et surtout prometteur. Les personnages sont attachants, excentriques sans être caricaturaux, et le ton comme le propos parviennent à nous proposer une escapade adolescente intéressante, évitant les clichés habituels de certains shonen. On ressort de ce premier tome avec l’envie de connaître la suite de cette aventure naissante, que le Cerveau vous recommande.

Bande-annonce


Crédit : ©Ankama

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