Amateurs de défis ardus et de gros monstres bien costauds, Lords of the Fallen est peut-être fait pour vous.

D’aucuns s’amusent à critiquer le jeu vidéo moderne pour son manque de challenges et sa facilité presque enfantine car adaptée au nouveau public arrivé depuis la démocratisation des tablettes ou de la Wii. Ces mauvaises langues feraient bien de ravaler leur ego car ce vendredi  Lords of the Fallen a débarqué sur console current-gen et PC,  un action / RPG dans la veine de Dark Souls mais pas trop.

Malédiction

Lords of the Fallen illus1Harkyn est un pêcheur. Et pas le genre qui va avec une canne sur un lac et un pack de bière. Non, il fait plutot partie de ceux qui décapitent et posent les questions ensuite. En témoignent ses stigmates tatouées de force qui parsèment son visage, preuves de ses actes répréhensibles passés. Mais dans un monde où les dirigeants tentent de banir le mal de chaque être humain, quand d’anciens démons refont surface pour massacrer tout le monde, des gens comme Harkyn sont finalement bien pratiques. Sous couvert de rédemption, il est libéré et chargé de bouter ces engeances de la surface de la terre à grands coups d’épée et de hache. Parce que Harkyn, c’est un grand diplomate et sa langue favorite, c’est celle de la salade de phalanges dans la face.

Pinage

Vous l’aurez compris chers Hannibals Lecteurs, Lords of the Fallen ne fait pas dans la dentelle. Malgré les différentes classes proposées qui restent somme toute très classiques puisqu’on va du guerrier au guérisseur en passant par le voleur ou le sorcier, les gros monstres pas beaux que le joueur sera amené à affronter sont relativement violent. Et quand le Cerveau dit ça, ce n’est pas un euphémisme. Ne s’en cachant pas le moins du monde, niveau difficulté, Lords of the Fallen va piocher du côté de la série des Souls. Les ennemis font parfois 2-3 fois la taille du joueur et leurs coups fauchent rapidement et efficacement le plus téméraire des aventuriers. Le joueur pourra esquiver ou se protéger avec un bouclier mais vu la capacité de la barre d’endurance, les manoeuvres restent limitées et à utiliser avec parcimonie. Sans compter le timing diabolique qui peut devenir votre meilleur ami ou votre pire ennemi d’une seconde à l’autre.

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David contre Goliath

Le pire ennemi du joueur dans Lords of the Fallen, ce n’est pas l’espèce d’immondice auquel il fait face au coin d’un couloir, c’est bel est bien le timing lui-même. Harkyn est lourd à maîtriser peu importe son armure, même si l’encombrement est pris en compte (armure lourde équipée équivaut à des déplacements lents) et que le joueur a la possibilité de limiter ce handicap. Et ça se ressent dans les combats où le joueur a le choix entre les coups rapides et légers et les coups lents et lourds mais qui deviennent rapidement des éléments de stratégie sur le long terme tant le joueur doit prévoir au millième de seconde le comportement des ennemis. Ainsi, un boss peut prendre un bon nombre d’essais et un temps assez long à défaire. Sans parler du fait qu’à chaque mort, le joueur perd l’expérience cumulée et non dépensée. Pour la récupérer, il doit retourner sur son cadavre et la récupérer dans un temps imparti. Donc si ce ne sont pas les ennemis de base qui arrivent à bout de Harkyn, les boss vont devenir le pire cauchemar des joueurs. Mais quel soulagement une fois vaincu ! Et la récompense est souvent à la hauteur de la tâche donc le joueur est gratifié à sa juste valeur.

Warrior of War

Lords of the Fallen illus3Ce qu’on peut reprocher cependant au reste de Lords of the Fallen, c’est son manque de liberté de déplacement. Les niveaux sont des couloirs, certes parfois larges puisque certains chemins secrets sont à débusquer, mais là où la série des Souls permettaient au joueur d’éviter les combats trop compliqués par son monde ouvert, il faudra s’armer d’abnégation car lorsqu’un ennemi bloque le passage, il va falloir l’occire. Quitte à recommencer encore et encore et encore. A savoir mourir, réapparaitre au dernier point de sauvegarde, refaire tout le chemin rapidement, récupérer l’expérience perdue si on arrive à temps et de nouveau faire face à l’ennemi qui lui aussi a recouvré toute sa vie. Lords of the Fallen est sans pitié, il va falloir s’y faire. Cependant, le joueur a la possibilité d’utiliser l’expérience cumulée par les combats à travers les points de sauvegarde pour augmenter ses capacités ou débloquer ses sorts. En plus de la modification de l’équipement et de sa modification en y ajoutant des runes afin d’en changer les pouvoirs.

Lords of the Fallen, c’est un peu comme si Dark Souls avait eu une aventure d’un soir avec Darksiders et qu’ils avaient abandonné le fruit de leur union à la naissance. Obligé de grandir par lui-même, entre héritage parental (gameplay du père, ambiance dark-fantasy de la mère) et démarcation personnelle (level design, compétences), le jeu a du mal à trouver sa place. On y préférera sûrement ses influences mais il se dégage tout de même un certain charme de ce soft même s’il ne se laisse pas dompter si facilement. Mais ce charme vient peut-être de là justement.

Lords of the Fallen : Bande-annonce

Crédits : ©CI Games