Critique de la saison 1 de Betty, nouvelle série HBO sur un groupe de filles dans le monde du skateboard new-yorkais.
A partir de ce samedi 2 mai, OCS proposera Betty, nouvelle série de la chaîne HBO. Betty, c’est l’adaptation de Skate Kitchen, un film présenté au festival de Sundance en 2018 et sorti en France en 2019, réalisé par Crystal Moselle. A l’origine cette aventure a commencé par That One Day, un court métrage sur un groupe de skateuses new-yorkaises. Ce qui a démarré comme un court-métrage, puis est devenu un film, est désormais une série très sympa sur un groupe de filles skateuses.
Skate Kitchen est le nom d’un vrai collectif de skateboard et le casting du film était composé de vraies skateuses. La réalisatrice Crystal Moselle les a rencontrées dans le métro et a tout de suite été frappée par le charisme de Rachelle Vinberg qui incarne Camille et elle a voulu les suivre pour découvrir leur univers.
A l’origine, Crystal Moselle souhaitait faire un documentaire sur le sujet, mais après avoir tourné le court métrage, Kim Yutani, l’une des programmatrices de Sundance, l’a encouragée à faire une version longue scriptée. L’histoire de Skate Kitchen était alors inspirée de la vie de Rachelle Vinberg, son arrivée à New York, ses rencontres, son adolescence et sa passion pour le skateboard.
Des skateuses pas prise de tête
La série Betty reprend plus ou moins les prémisses du film mais ce n’est pas une suite, c’est une réimagination de ce monde mis en place dans le long-métrage. On retrouve ainsi en partie les mêmes personnages, jouées par les mêmes personnes mais avec des histoires différentes. On a ainsi affaire à Kirt (Nina Moran), Janay (Dede Lovelace), Honeybear (Moonbear), Indigo (Ajani Russel) et Camille (Rachelle Vinberg). Si le film était très intéressant, la série permet vraiment d’attaquer les personnages sous un autre angle et surtout de les explorer un peu plus. Il y a un meilleur équilibre entre chaque personnage.
Au cours des six épisodes de la série, nous entrons dans un univers vibrant et différent de ce qu’on peut généralement voir à la télévision, surtout avec un casting dominé par des jeunes filles. Les actrices, quasi inconnues, ont aussi un véritable naturel et n’en font jamais trop parce qu’elles sont très proches de ces personnages qu’elles incarnent. La série est basée sur elles et leurs expériences de skateuses New-Yorkaise. Elles sont simples et complexes à la fois et résonnent vraiment comme de vraies ados et pas des caricatures. Elles ont les pieds sur terre, elles sont loin des clichés et ne se prennent pas trop la tête.
Girl Power
Sachez que « Betty » n’est pas le nom d’un personnage, c’est un terme utilisé dans le monde du skate par les garçons pour se moquer des filles qui « osent » mettre un pied dans leur skate park. Mais les filles de Betty assurent, ce sont de superbes skateuses et la série se rapproprie ce terme, elle le retourne et montre que le skate n’est pas qu’une affaire de mecs. On peut être une fille et faire du skate, personne n’en a le monopole et la série fait un beau travail en rendant le pouvoir aux filles.
Betty donne une véritable liberté aux jeunes femmes. Des jeunes femmes, qui parfois sentent un regard masculin lourd sur elles. Le personnage de Camille est un bon exemple de la fille qui veut être acceptée par les garçons et qui tente de prouver qu’elle a sa place parmi eux. Mais la vérité, c’est que les garçons ne la traiteront jamais comme l’une des leurs. Les filles n’ont pas besoin de cette validation masculine et la série montre qu’en se serrant les coudes, ces filles peuvent aller loin. Betty est une série sur l’amitié et les amours féminines et elle représente plusieurs types de jeunes femmes qui peuvent s’y retrouver.
Belle écriture et superbe photo
Si Betty est une comédie, la réalisatrice Crystal Moselle et la showrunner Lesley Arfin (Love) n’hésitent pas à tacler une histoire d’agression sexuelle qui aurait pu être difficile a intégré, mais qui est vraiment bien écrite. On ne rentrera pas dans les détails pour ne pas spoiler, mais cette histoire est vraiment bien traitée et fait ouvrir les yeux au personnage concerné.
Grâce à la superbe photographie de la série, on entre très rapidement en immersion dans leur univers et le fait que ces filles soient de vraies skateuses donne une véritable authenticité au récit et aux scènes de skateboard, filmées dans les rues de New York.
Il n’y a pas besoin d’être fan de skateboard pour apprécier Betty. C’est une série très cool, qui ne se prend pas la tête et qui livre son message avec intelligence. Six épisodes, c’est court et on en redemande. Espérons que la série soit renouvelée pour une saison 2 par HBO.
Betty commence ce samedi 2 mai sur OCS.
Crédit ©HBO
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