Torchwood : Le jour du miracle est arrivé

2

4.0

Le Cerveau se penche sur la saison 4 de Torchwood, Le jour du miracle, à l’occasion de sa diffusion sur NRJ12.

C’est ce soir que débute enfin, sur NRJ 12, la saison 4 de Torchwood. Traduite simplement Le jour du miracle (Miracle Day) c’est une nouvelle démonstration du pouvoir et des chances apportées par la TNT. On peut enfin retrouver une série étrangère rapidement après sa diffusion outre-Manche et outre-Atlantique. La saison était en effet sur Starz et BBC One entre juillet et septembre. Cette saison sera diffusée tous les mercredis, en commençant par trois épisodes ce soir.

Une saison attendue

La saison 4 a été très attendue. Il a fallu deux ans pour voir la suite  de la dissolution de l’Institut Torchwood  à cause de la crise des  456. Et une fois de plus, Jack Harkness est au cœur de l’intrigue. De la même façon qu’on découvre souvent dans Doctor Who que la menace a involontairement été provoquée par le Docteur, Jack Harkness et Torchwood sont toujours entremêlés dans l’intrigue. Avec de très grandes surprises. Mais on a eu chaud. Avant de discuter avec Starz, BBC Worldwide a d’abord discuté d’une américanisation de la série avec… la Fox. Oui, la Fox. Une chaîne grand public. Autrement dit l’assurance de voir des épisodes politiquement corrects, moins sulfureux que ne l’est la série normalement. Mais l’accord a échoué et la chaîne de Spartacus a porté son dévolu sur ce bijou rare de la science-fiction.

Un bijou rare de science-fiction

Bijou rare car depuis la troisième saison, Russell T. Davies et Julie Gardner en ont fait une vaste critique sociale des démocraties et de leur fragilité. Contrairement à ce que l’on croit, un retour à la barbarie est loin d’être exclu si des circonstances extraordinaires s’y prêtent. Système de prise de décisions politiques, protection sociale, tout y passe, tout est critiqué. C’est ce qui fait la richesse et l’identité de Torchwood. Aussi plaisantes les deux premières saisons étaient-elles, elles n’avaient pas atteint la maturité et la force que l’on connaît aujourd’hui.

Russell T. Davies  a fait appel aux plus brillants des scénaristes américains dans le monde de la science-fiction et du fantastique : Jane Espenson (Buffy, Angel, Battlestar Galactica, Caprica, Once Upon a Time), John Shiban (X-Files, Breaking Bad, Hell On Wheels) et bien d’autres. Un seul scénariste original des saisons précédentes était présent, John Fay. Les épisodes écrits par Espenson mettent encore plus en avant la critique du système de Sécurité Sociale américain. On sent de la même manière la patte de John Shiban.

Un scénario (im)mortel


Le scénario est audacieux comme pour Les enfants de la Terre (la saison 3). Cette fois, la mort a disparu de la Terre. La mort a disparu, mais les gens continuent de souffrir, d’être malades, et donc d’être en train de mourir. Une décapitation ne suffit même pas. Le souffle de vie est bloqué dans tous les corps. Ce qui plonge le monde dans une crise démographique, alimentaire et économique sans précédent. Un cauchemar pour le pauvre Malthus.

Le problème est seulement que l’Institut Torchwood n’existe plus, dissous par le gouvernement britannique. Il ne peut donc être contacté. Gwen vit dans un lieu reclus avec sa fille et Rhys, tandis qu’aux dernières nouvelles (en ce qui concerne les téléspectateurs) Jack Harkness a été aperçu pour la dernière fois dans l’espace, en train de flirter avec Alonso. Torchwood n’est plus qu’une vague légende, une rumeur dont il reste à prouver l’existence. Les agents de la CIA Rex Matheson (Mekhi Phifer) et Esteher Drummond (Alexa Havins) vont tenter de les retrouver…

Avec une conclusion surprenante, critiquée par certains, la série réussit à retrouver un nouveau souffle et même de nouvelles perspectives. Le jour du miracle se termine avec un cliffhanger ouvert dans un bon équilibre. D’un côté toutes les questions posées sont résolues, de l’autre de nouvelles apparaissent. La progression de l’arc scénaristique nous rappelle même les bons moments de 24 Heures Chrono. On regrette seulement que des personnages ne soient pas plus exploités. Mais on applaudit la prestation si effrayante de Bill Pullman en pédophile.

Quel avenir pour Torchwood ?

La production de Torchwood a une histoire atypique avec toutes ses hésitations. Comme le soulignait récemment Julie Gardner, c’est ce qui fait que si la série ne revenait que dans deux ans, rien n’aurait changé, on retrouverait le même esprit et la production serait la même.  Car la chaîne Starz n’a encore annoncé aucune commande de cinquième saison. Mais dès le début, le ton était donné par le président de Starz, pour qui une nouvelle saison dépendait de la mobilisation de Russell T. Davies. Or, ce dernier semble plus préoccupé à préparer sa sortie de la science-fiction, ayant même récemment affirmé avoir détruit et sauvé suffisamment l’univers pour refaire des séries avec « des types normaux qui parlent dans une cuisine». Il est vrai qu’il est issu des sitcoms avant d’avoir repris Doctor Who.

Bande-annonce française

Crédits photo © BBC Worldwide Limited 2011

Partager