Critique pour le pilote de la nouvelle série de la Fox Backstrom avec Rainn Wilson.
Hart Hanson, créateur de la série à succès Bones propose une nouvelle série sur la Fox, Backstrom dont le premier épisode a été diffusé jeudi soir aux Etats-Unis. Backstrom est le nom du personnage principal, Everett Backstrom, un inspecteur de police à l’ancienne : il fume le cigare, il boit, il mange trop gras, trop salé, trop sucré, il est contre l’exercice physique. Il est bourru, ne va pas hésiter à détourner quelques règles procédures policières pour attraper les méchants. Et pour couronner le tout, il est misanthrope et s’amuse à dire les choses les plus racistes, sexistes, homophobes qu’il peut trouver. Et ça, c’est quand il est de bonne humeur, ce qui n’arrive pas souvent. Bref, c’est un policier brillant mais un connard de première. Charmant personnage.
Hart Hanson a voulu créer son House version policier. Et ça ne fonctionne pas complètement dans ce premier épisode. Tout simplement parce qu’il en fait trop, et même le talent d’un Rainn Wilson qui exagère lui aussi un peu trop, n’arrive pas à rééquilibrer tout ça. Ce manque de subtilité nuit très vite à Backstrom. Au lieu d’installer correctement le personnage, cela le plombe car rien ne semble pas naturel ou sincère. Cependant, il y a quand même un potentiel avec ce personnage. Quelques traces de vulnérabilité se font voir, de quelques petites qualités rédemptrices qui permettront de s’attacher à lui à l’avenir si elles sont exploitées. Le pilote laisse des pistes et de l’espace pour les explorer mais, malheureusement, ne le fait pas du tout lui-même. Les seconds rôles sont aussi intéressants, tous avec leurs petites excentricités, on va penser en particulier au flic ravi de crèche qui est aussi pasteur les week-ends. A l’avenir, ils pourront aussi devenir attachants s’ils sont bien utilisés et ainsi donner envie aux téléspectateurs de revenir chaque semaine.
Banalité affligeante
Blackstrom est un procedural, donc très codifié. Cela n’a pas empêché à beaucoup de séries de sortir leur épingle du jeu, voire de montrer de l’originalité et de l’audace. Si on doit en croire le pilote Blackstrom ne fera pas partie de ces séries là. La première enquête est d’une banalité affligeante, que ce soit dans son thème, dans son écriture, dans les diverses techniques et moyens que les personnages trouvent les indices et parviennent à leur conclusion. On s’ennuie tout simplement et on voit rapidement venir les divers retournements de situation ratés.
Faut-il laisser une chance à Blackstrom ? Oui, pour encore quelques épisodes. Si les suivants arrivent à mieux doser la misanthropie de son personnage principal, sa vulnérabilité et sa brillance – et ajouter des dialogues un peu plus percutants – on pourrait se retrouver face à une série certes peu originale mais agréable. Puisqu’il n’est pas rare qu’un pilote soit dans l’excès, le Cerveau décide de laisser le bénéfice du doute à Blackstrom. Cependant, il comprend pourquoi CBS avait refusé la série l’an dernier.
Crédits Images : ©CBS
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur