Brain Damaged a sélectionné les meilleures bandes originales de juin/juillet : Maléfique, La planète des singes L’affrontement, Dragons 2, Game of Thrones, Vikings Saison 2 et Edge of Tomorrow.
Maléfique
Pour Maléfique, Disney a fait appel à James Newton Howard. Celui-ci y est allé de main de maître dans la composition de la musique du film qui voit Angelina Jolie camper la célèbre sorcière.
Le morceau inaugural, Maleficent Suite, est le plus beau et le plus puissant de l’album. D’une durée de 6:38, il renferme tout ce qui fait la force du film entre frissons, suspense et épique grâce à une symphonie qui va crescendo et rappelle les meilleurs morceaux du compositeur, comme ceux composé pour la Fille de l’Eau qu’il rejoindra peut-être. Les choeurs de Maleficent Flies sont aussi très beaux et soulignent le côté non manichéen du personnage au centre du film.
Parmi les autres compositions puissantes, on trouve Maleficent is Captured, rempli d’action, de suspense, aussi fort que le thème principal du personnage, avec notamment ses ajouts de percussions et ses instruments à vents qui renforcent le suspense présent dans le film. Autre morceau fort, The Army Dances aux faux airs elfmanien.
Avec sa variété de mélodies et de tons (Aurora in Faerieland est magnifique en douceur de ce point de vue), la bande originale est inconditionnellement l’une des meilleures de cette année et devrait le rester. Le contraste entre les différentes mélodies de Are You Maleficent ? en est aussi un très bon exemple. A écouter absolument.
Maleficent Suite
La planète des singes : L’affrontement
La bande originale de La planète des singes : L’affrontement a été composée par un habitué des films de science-fiction, Michael Giacchino. Il fait suite à Patrick Doyle qui avait en charge le premier volet. Et le résultat est exceptionnel, se rend-t-on compte à la première écoute.
Le premier titre, Level Plaguing Field, est réussi en ce sens qu’il passe d’un moment doux et harmonieux à un avertissement sonore d’une catastrophe. Il donne le ton du film. Le morceau suivant, Look Who’s Stalking, signale très bien ce changement avec ses percussion, son air inquiétant. The Great Apes Processional est de son côté très doux et entraînant à la fois. Un titre que le Cerveau apprécie tout particulièrement, lui qui a déjà vu le film, puisqu’il offre intensité et puissance à une scène assez majestueuse au coeur de la communauté de César.
Un peu à l’image de Look Who’s Stalking, Close Encounters Of The Furred Kind est de son côté très inquiétant, avec des percussions, des instruments qui soulignent la tension, une tension qui va crescendo, prend à la gorge l’auditeur. Sa conclusion va ensuite du côté de l’épique. Il en est de même pour Gorilla Warfare, puissante, tendue, entraînante, massive tel les gorilles qui sont présents dans son titre.
Tous ces éléments se retrouvent dans les magnifiques crédits de fin du long métrage qui concentre toutes les qualités de l’album, l’un des meilleurs peut-être de la carrière de Giacchino.
Crédits de fin
Dragons 2
Après une bande originale oppressante, en voici une bien plus efficace et légère : celle de Dragons 2 de John Powell, de retour après avoir travaillé sur le premier film. Ici, on retrouve les mêmes tonalités épiques, héroïques et joyeuses. Dès le début, Dragon Racing avec son ryhtme intense, la variété des instruments, l’utilisation de musiques légères et importantes, le compositeur donne le ton de la suite. Les personnes s’amusent, font la fête, ce score sera clairement bien plus divertissant pour nos conduits auditifs grâces aux mélodies du premier film qui rappelleront des souvenirs.
La douceur de Together We Map the World a quelque chose de fascinant, le choix des instruments, l’évolution du rythme, tout est là pour enchanter l’auditeur dans une farandole de sentiments; un gamut d’émotions avec des choeurs qui jouent un rôle essentiel. Battle of the Bewilderbeast est une composition intense qui montre combien Powell sait par ailleurs saisir l’âme du film d’animation, avec un certain nombre de choeurs aussi présents.
Il est parfois difficile de choisir des morceaux particuliers tellement l’ensemble est enthousiasmant. Mais on y trouve une certaine variété par des morceaux sereins tels que Valka’s Dragon Sanctuary, qui est à l’image du lieu qu’il illustre. On est autant charmé par les choeurs de Losing Mom / Meeting the Good Alpha. Pour finir, le générique d’Alexander Rybak est entraînant, efficace, à l’image de ce long métrage que le public appréciera à tous les âges.
Dragons 2 a une bande originale qui n’a pas à rougir en comparaison de celle du premier film. John Powell continue à nous enthousiasmer. S’il est chargé du déjà prévu Dragons 3, on devrait continuer à être émerveillé par son travail.
Dragon Racing
Game of Thrones Saison 4
Ramin Djawadi est de retour pour la saison 4 de Game of Thrones et sa bande originale est aussi réussie que les précédentes. Composée de 22 morceaux, elle comporte comme chaque année une variation de The Rains of Castamere. Cette année, c’est une reprise par le groupe Sigur Ros à l’occasion du deuxième épisode, qui voit la mort tant attendue par de nombreux fans de Joffrey Baratheon.
L’album commence fort avec Breaker of Chains, le thème de Daenerys : il est le symbole d’un côté de la libération des esclaves, de l’autre, en parfaite symétrie, de l’enchaînement de ses dragons lors du dernier épisode alors qu’ils deviennent incontrôlables. On y retrouve mélancolie et chagrin, comme si la fin d’une époque ne garantissait pas pour autant la tranquillité, bien au contraire. Oathkeeper est aussi un très bon exemple du travail de Djawadi avec l’hommage à Oathkeeper, l’épée de Brienne, pour un thème qui sera iconique.
Let’s Kill Some Crows, avec ses nombreux cors, sa tension croissante, retranscrit tout aussi bien l’effort du compositeur pour coller à une ambiance qui a conquis des millions de personnes à travers le monde.
Le morceau le plus beau, le plus émouvant reste le dernier, The Children. Avec ses choeurs, le générique du tout dernier épisode a quelque chose de poignant, comme la promesse des nouvelles aventures et de la nouvelle vie des personnages, en particulier d’Arya, mais aussi de son frère qui connaît une nouvelle étape dans sa vie avec la rencontre tant attendue de la corneille à trois yeux. Un morceau qui clôt en apothéose cette saison 4 de Game of Thrones, sans aucun doute.
The Children
Vikings Saison 2
Composée de 38 morceaux, la bande originale de la saison 2 de Vikings a été écrite comme la première par Trevor Morris, habitué des fresques historiques avec Les Borgia et Les Tudor. Il mêle ici folklore nordique et musique contemporaine beaucoup plus électronique et moderne.
Les fans de la saga retrouveront ici tout ce qui fait le charme musical de la série avec une ambiance très pesante et prenante, que ceux qui ne connaissent pas la série trouveront sans doute répétitive. Mais on a droit à quelques compositions très bien faites dont tout le monde peut reconnaître la qualité. Ainsi, Battle of Brothers combine parfaitement folklore, choeurs nordiques et électronique avec un résultat plutôt efficace et harmonique, qui pourrait servir de fond musical dans un bar tendance.
Plusieurs titres réussissent à se démarquer du lot.Vikings Mourn Their Dead est poignant et change du style général de l’album et des musiques de la saison avec des instruments de musique traditionnels. Vikings Retreat arrive de son côté à retransmettre toute une poignée d’émotions, avec ses instruments, ses choeurs, pendant plus de six minutes qui resteront coincées dans la tête.
La conclusion de Killing Horik – King Ragnar est quant à elle majestueuse, comme son nom l’indique. Loin de la violence des précédents morceaux, elle est beaucoup plus sereine, avec des choeurs en chants de victoire et l’attente de nouvelles aventures. Trevor Morris continue à nous surprendre.
Battle of Brothers
Edge of Tomorrow
Pour Edge of Tomorrow, la Paramount a fait appel au compositeur Christophe Beck. Connu dans l’univers des séries pour son travail sur Buffy et Angel, il était chargé l’an dernier de La reine des neiges. Ici, son oeuvre reste efficace, plutôt bien ficelée, même si très conventionnelle, à l’image du film de Tom Cruise.
Beck maîtrise parfaitement son sujet et cela s’entend. Il arrive à prendre possession des codes du genre avec force. Il y a un côté très mécanique mais qu’on apprécie sans pour autant avoir envie de l’entendre en boucle pendant plusieurs fois.
Le thème principal, Angel of Verdun, est ainsi l’un des seuls morceaux qui semble ne pas être issu d’une commande. Sur fond de ce qui pourrait être les palpitations cardiaques de quelqu’un en crise de panique ou en plein effort, on se laisse emporter par la mélodie symphonique. D-Day, en comparaison, annonce le jour du combat de manière angoissante, comme si l’auditeur étouffait, tandis qu’on a droit aux éternelles cornes de brume que les bandes originales et bandes-annonces utilisent de plus en plus.
Parmi les titres qui arrivent cependant à se distinguer du lot, il y a Mimics and Alphas, qui avec ses cornes de brume donne l’impression qu’une énorme créature extraterrestre est à nos côtés et respire. Again ! a une évoluton intéressante, passant d’un rythme électronique posé à quelque chose de plus violent, comme chaque scène interrompue par les morts incessantes du personnages.
Ritaliation de son côté est totalement épique, oppressant, mécanique, à l’instar de beaucoup de titres de cet album. Le générique de fin est d’ailleurs représentatif de cet album : efficace mais peut-être trop mécanique.
Ritaliation
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