Critique du début de la saison 2 de Luke Cage qui revient avec un nouveau méchant puissant.
Il est toujours difficile de réussir une saison 2, surtout pour les séries Marvel de Netflix. Si les saisons 2 de Daredevil et Jessica Jones ne sont pas mauvaises, elles sont moins solides que leurs premières saisons. Avec Luke Cage, si les choses commencent un peu lentement, la saison 2 démarre assez bien et pose les bases d’une saison qui s’annonce intéressante avec de nouveaux ennemis contre le héros à l’épreuve des balles. La saison 2 gère aussi les répercussions des événements de Defenders, notamment l’était de Misty qui a perdu son bras.
Après une saison 1 très Shakespearienne à base de drame familiale, la saison 2 garde le thème de la famille. C’est le centre de tout et les personnages restent définis par leurs familles même s’il veulent s’en détacher, qu’ils soient héros ou villain. Luke doit toujours faire face à son passé, il a encore des comptes à régler avec son père, le révérend James Lucas, incarné par Reg E. Cathey dans sa dernière performance brillante avant son décès.
De son côté, Mariah (Alfre Woodard) qui a tué son cousin Cortnell dans la saison 1, tente de s’éloigner de son héritage Stokes et souhaite se rapprocher de sa fille Tilda, avec qui elle a perdu contact. Mais dans le fond, sa fille est plus un accessoire pour redorer son blason et devenir la Reine de Harlem.
Un symbole
Quand on y regarde de plus près, si la série a un message important et qu’elle arrive à le faire passer dans les grandes lignes, elle a un souci avec son héros qui est plus un symbole qu’un personnage à part entière. Ce n’est pas une mauvaise chose d’être un symbole, mais Luke a besoin d’être aussi un être humain parce que c’est la partie humaine à laquelle le public peut s’identifier. Le talent de Mike Colter apporte tout de même une certaine nuance ce qui évite de tomber dans la caricature du personnage.
La série tente ainsi de montrer un peu plus la vulnérabilité de Luke, qu’elle soit physique ou personnelle mais on revient toujours au symbole qu’il représente plus que sa propre personne. Luke est un blason sur des vêtements, les gens le suivent à la trace grâce à une appli, “Luke Cage” le nom d’une drogue. Le personnage est parfois déshumanisé et tente ainsi de se rapproprier qui il est, son identité propre.
Réinvention de soi
La série joue ainsi beaucoup sur l’identité, sur la réinvention de sa propre personne. C’est le cas de Luke qui réfute son nom de naissance Carl Lucas, mais aussi celui de Mariah qui refuse le nom Stokes. Un patronyme bien trop sali et préfère être une Dillard, un nom avec moins de stigma.
Mais dans le fond, elle reste une Stokes, une chose que le nouveau méchant Bushmaster (Mustafa Shakir) rappelle constamment. Si Alfre Woodard est une force, son personnage est frustrant parce que sa caractérisation n’est pas aussi forte et est inconsistante d’un épisode à un autre. Elle est tout de même une méchante qui fascine.
La saison offre un nouveau méchant qui a beaucoup de points commun avec Luke et qui, dans un autre contexte, pourrait être un allié mais Bushmaster, de son vrai nom John McIver, a des plans. Le jamaïcain est animé par une vengeance intense contre les Stokes mais il est aussi très malin et sait où frapper. Les premiers épisodes donnent vraiment envie d’en savoir plus sur lui, sur ses origines et ses motivations. On a ainsi un méchant qui a énormément de potentiel et qui domine la saison.
Dans l’air du temps
Luke Cage reste une série importante dans l’univers Marvel, avec un héros noir qui est là pour protéger les siens et son quartier en phase d’embourgeoisement. Il reste un héros qui n’est pas là pour sauver le monde mais pour aider son prochain, sa communauté.
Et bien évidemment, la série continue de creuser le racisme, la violence, la corruption policière et les problèmes qui divisent l’Amérique. Pour cela, le showrunner Cheo Hodari Coker fait passer son message sans jamais être prêchi-prêcha ou trop moralisateur.
Musiques au coeur
Dans sa forme, la série est toujours aussi stylée que dans la saison 1 et continue d’apporter des scènes de combat bien chorégraphiées. La musique est aussi un point fort de la série, c’est un personnage supplémentaire qui sublime chaque scène et est utilisée avec intelligence.
Les moments musicaux au Harlem’s Paradise s’entremêlent parfaitement avec le reste de la série et lui donne son rythme. KRS-One, Ghostface Killah, Gary Clark Jr., Faith Evans,Jadakiss, Stephen Marley ou encore Esperanza Spalding sont parmi les figures musicales qui font une apparition dans la série. La musique lui donne son impulsion.
Le Cerveau a hâte de binger la suite.
La saison 2 de Luke Cage est disponible sur Netflix.
Crédit ©Netflix
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