Critique d’un excellent pilote pour la série Mr Robot.
Contrairement à ce que son titre pourrait indiquer, Mr Robot ne raconte pas l’histoire de Mr. Robot mais de Elliot. Elliot est un jeune informaticien, qui à la rage contre la société. Une société dirigée par des maîtres invisibles qui jouent à Dieu sans aucune autorisation. Ceux qui sont au-dessus même des fameux 1%. Le jour, Elliot travaille pour une boite de cyber-sécurité, qui sous-traîte pour E-Corp, que notre héros surnomme Evil Corp. Cette dernière est partout et a presque le monopole de tout ce qui est fabriqué dans notre monde. Un boulot qu’il déteste mais, il est comme tout le monde, il doit bien payer ses factures.
Le soir, Elliot devient un hacker. Un justicier du net qui espionne et collecte les informations pour piéger les criminels ou ceux qui blessent les gens qu’il aime. Dès le premier épisode, il fait arrêter un pédophile, et protège sa psy contre un homme qui se servait d’elle en la faisant croire qu’il était amoureux.
Déjà fan d’Elliot
Ce premier épisode de Mr Robot est presque parfait pour nous présenter Elliot, son univers et ses démons. Car Elliot souffre aussi d’un trouble de l’anxiété qui, pour une fois à la télévision, est très bien représenté. Le créateur Sam Esmail nous présente un personnage complexe, déjà attachant, déjà avec ses qualités et ses défauts et ceci en un seul épisode. Il a parfaitement compris qu’une série télévisée marche à la qualité de ses personnages et il fait un fabuleux travail avec Elliot. Un travail sublimé par l’interprétation parfaite de Rami Malek, qui sait tour à tour transmettre le mépris d’Elliot pour ce monde, son mal-être, sa vulnérabilité mais aussi son arrogance et sentiment de supériorité.
Et c’est via Elliot qu’on va rencontrer Mr Robot, joué par Christian Slater lui aussi très bon dans le rôle. Mr Robot est un hacker professionnel. Et il propose à Elliot son rêve : détruite Evil Corp, et avec elle, cette sphère économique et financière qu’il méprise tant, sans passer par la case crise économique pour tout le monde. Et avec pour bénéfice de venger son amie Angela, virée de son poste par un de ses patrons, aussi stupide et incompétent qu’il est riche.
Après quelques hésitations, Elliot va accepter, et s’embricade ainsi dans un monde dont on n’a pas encore idée. La suite sera au prochain épisode. C’est frustrant, mais parfait pour maintenir le suspens, et les mystères.
Fuck Society
Le pilote de Mr Robot est aussi très efficace dans sa construction et narration. Pour une fois, la voix-off est un plus et permet d’ajouter au sentiment d’oppression que la réalisation met déjà très bien en place. Dès les premières minutes, on est happé dans le monde d’Elliot, dans ses paranoïa, ses illusions, ses doutes et ses convictions. Il parvient même à convaincre de la justesse de son propos, de ses opinions. Si on aurait pu se passer des petites piques démagogues contre les cibles faciles que sont Steve Jobs ou Mark Zuckerberg, elles permettent néanmoins d’apporter une dimension très réaliste à la série et à son propos et ainsi d’interpeller directement son public.
La télévision américaine est obsédée avec les hackers ses dernières saisons. Mais Mr Robot apporte une lecture fraîche et originale au sujet, qui semble plus proche de la réalité que des séries comme CSI Cyber ou Scorpion. Et avec les hackages de sociétés qui font de plus en plus souvent la une de l’actualité, Mr Robot semble d’une pertinence qui devrait exister pour encore quelques années. La série a déjà droit à une seconde saison, et à en juger par ce pilote, c’est bien mérité.
Crédits Images : ©USA Network
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