Reign saison 1 : l’Histoire de France pour les nuls

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Le Reign de Marie Stuart Reine d’Ecosse et de France saison 1 s’est achevé jeudi soir sur la CW, dans un final à l’image de sa chaîne, pour une série qui aurait presque mérité d’être décapitée. Bilan.

Reign, c’était un peu le WTF de cette saison 2013-2014 qui nous offrait un pilote comme un doigt d’honneur à notre héritage historique que l’Amérique nous envie. Une série sur l’Histoire de France qui dès son pilote confirmait toutes les craintes que l’on pouvait avoir à l’égard de cette production. L’Histoire de France « pimpée » et liftée façon CW pour une série à laquelle on prédisait un avenir très court. Et pourtant Reign a été renouvelée pour une seconde saison, malgré des audiences moyennes. On aurait pu croire à un bel œuf en porcelaine, avec une belle mise en scène pour une intrigue vide de sens. Ce qui n’est pas vraiment le cas. Si Reign a bien une qualité, c’est bien son écriture, quant à sa production, c’est une toute autre histoire.

Medieval Gossip Girl

Slaughter of InnocenceIl y quelques mois, avec ses premiers épisodes, quand il regardait Reign, le Cerveau était dépité. Une soupe bien édulcorée de tout ce que l’Amérique peut imaginer d’une France à l’époque médiévale comme un « Renaissance Fair » sur les écrans. Une série qui bien évidemment ne prend pas au sérieux son sujet, vu sa cible, mais qui fonctionne dans sa longueur. Une adaptation libre, très libre et tellement libre, avec son lot de frustrations de colère, de dépit, mais aussi de soulagement par rapport à certains moments clés de l’Histoire de ces légendes historiques du Moyen-Age, qui restent respectées : comme la mort du Roi de France dans le final de saison, Henri II, « pimpée » sur fond de trahison filiale, mais toujours dans les mêmes circonstances, à savoir blessé à l’œil suite une joute.

Souvent ahuris par les tournants de l’intrigue, les robes des courtisanes très tendances et complètement anachroniques, et surtout bien loin de la réalité de la condition de la femme à cette époque, Reign est une fiction à prendre au sens propre du terme. Le tout porté par une musique en paradoxe avec le ton épique que la série veut se donner. Mais parfois, quand on regarde Reign, et bien ça marche ! Oui, oui, vous lisez ben «  ça marche ».

Guilty pleasure

Ça marche surtout quand les scénaristes décident de mettre de côté tous les codes de la chaîne de diffusion de la série (musique prop-rock, déclarations d’amour à foison, séances de maquillages et intrigues amoureuses et sexuelles mal foutues…) pour se concentrer sur la thématique principale de la série et se donner une dimension de Fantasy épique pour ados. Une thématique aussi centrée sur la cour de France et ses rapports avec le Royaume d’Angleterre et la prise de l’Ecosse. Même les conflits religieux sont évoqués, très en surface c’est certain, prémices aux Croisades qui seront entreprises par la suite, dans l’Histoire, la vraie.

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Toujours avec beaucoup de liberté vis-à-vis de la réalité des faits, certes, mais un traitement qui tient la route et qui donne même envie de voir la suite. Et c’est bien grâce à l’écriture de la série d’une qualité indéniable, malgré les codes imposés par la cible de la CW. On aime les personnages principaux et leurs évolutions, que ce soit Mary, Francis, Bash, Henry, Lola, Catherine de Medicis ou Nostradamus qui tiennent la route au fils des épisodes.

Boulet surnaturel

Reign-Season-1-Finale-2014-Slaughter-of-Innocence-1A une époque où la Fantasy a le vent en poupe à la télévision notamment grâce au succès de Game of Thrones, Reign se veut un peu comme « GoT pour les ados », avec ses accords et alliances féodales, ses secrets, ses relations cachées, ses coups bas, trahisons et autres stratagèmes.  Mais là où Reign « part en sucette » – comme le dirait son public – c’est sur sa thématique mystique et fantastique sur fond de croyance païenne. Une volonté peut être d’emprunter certains codes de fantasy, bien évidement ratée, et résolue en fin de saison, pour peut-être laisser plus de place aux relations de ces jeunes monarques avec leurs sujets.

C’est peut-être aussi pour ça que 1,6 millions de téléspectateurs en moyenne par épisode ont été conquis par la série et permis ainsi à cette dernière d’être renouvelée pour une saison 2. Une saison 2 qui sera déterminante pour Reign et devra maintenir ses 0.6 point sur la cible 18-49 ans. Reign, l’hérésie qu’on n’aurait jamais cru exister plus d’une demi-saison. Un règne peut être trop long, au gout du Cerveau.

 Crédit photos : ©CW

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