Les dix premiers épisodes de Vegas sont à l’image du pilote : classiques mais intéressants, avec des personnages à l’alchimie forte au cast porteur.
Le pilote de Vegas avait laissé une bonne impression avec des personnages principaux charismatiques forts. Le duo autour duquel la série est centrée, Michael Chiklis et Dennis Quaid, y est pour beaucoup. Les deux acteurs arrivent non seulement à trouver le ton juste pour leurs personnages du Shérif Lamb et de Jimmy Savino, mais on voit que l’alchimie entre les deux, réelle, arrive à soutenir la série. Les personnages secondaires sont aussi bien développés malgré les craintes qu’on pouvait avoir au début. Que ce soit Carrie-Anne Moss, Jason O’Mara ou son intérêt amoureux, la fille du mafieux Johnny Rizzo, campée par Sarah Jones, vue l’an dernier dans Alcatraz, on a une équipe solide et consistante qui apporte beaucoup, si ce n’est tout, à la série. Le seul maillon faible, inexistant, est pour le moment le fils de Ralph Lamb, interprété par Taylor Handley. On regrette qu’il n’ait pas été beaucoup travaillé à ce stade.
Structure inversée
Sous la forme apparente d’une série procédurale classique, ce qui fait la force de Vegas est le développement très important des personnages. Si on craignait de voir une version 60s des Experts, avec le papa de Grissom et de Catherine dans le coin, cet écueil est évité. Vegas n’est pas tant une série policière classique, procédurale, sur fond du Las Vegas des années 60 qu’une série sur le Las Vegas des années 60, avec l’affrontement entre le Shérif et la mafia locale (et ses ramifications nationales) sur fond de série procédurale. Une inversion salutaire qui a cependant un revers : on a beaucoup plus d’intérêt pour les personnages, leur histoire personnelle, que pour les enquêtes qui sont très classiques. Le décalage d’époque a dans ce contexte un avantage : les spectateurs n’étant pas forcément familiers avec le mode de vie et les traditions des années 60, on peut avoir quelques surprises qu’on n’aurait pas si la série se déroulait à notre époque.
Casting de haut vol
Le centre de Vegas n’est pas le bureau du Shérif mais le Savoy, le casino de Vincent Savino. Tout tourne autour de lui. Y compris le coeur du frère du Shériff, qui tombe amoureux (et le sentiment est mutuel) de Mia Rizzo, la fille du propriétaire du Savoy. Un officier des forces de l’ordre et une fille de mafieux : l’histoire ne pourra que mal finir, mais le jeu de Sarah Jones et Jason O’Mara, dans une situation à la Roméo et Juliette assez clichée, arrive à être suffisamment intéressant. Quant à Quaid et Chiklis, chacune des scènes entre eux est un régal, les acteurs ayant une véritable complicité entre eux. L’épisode où tous deux sont cloîtrés chez Lamb quand on cherche à assassiner Savino est l’un des plus drôles et illustre au mieux leur relation. Le duo de Dennis Quaid et Carrie-Anne Moss est aussi réussi.
Enquêtes trop classiques
Vegas est pour le moment une série solide, mais avec un grand défaut. Avec un casting dont rêvent beaucoup de showrunners, une trame de fond intéressante, on regrette seulement que les enquêtes ne soient pas plus originales. Si on peut être passionné par son cadre, l’aspect procédural pourrait gagner en plus grande inventivité. Sans compter que ce côté plan-plan peut avoir tendance à déborder sur l’histoire de fond.
Crédits photo ©CBS
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur