Critique du premier épisode de la seconde saison de The Knick, série réalisée par Steven Soderbergh avec Clive Oven en chirurgien torturé.
Après une excellente première saison l’année dernière, The Knick, série médicale qui se déroule au début du 20ème siècle, est de retour avec une seconde saison qui démarre très fort toujours aussi bien réalisée, écrite et jouée. La réalisation de Soderbergh est toujours aussi parfaite. Comme pour la saison 1, le réalisateur/producteur s’est chargé de réaliser lui-même tous les épisodes. La constance est très importante pour continuer à raconter cette histoire écrite en grande majorité par les créateurs Jack Amiel et Micheal Begler. La qualité reste égale que ce soit visuellement ou en terme d’histoire. De plus le casting talentueux est aussi de retour. On retrouve donc les personnages peu de temps après qu’on les ait laissés à la fin de la saison 1.
Rongé par ses démons
La dernière fois que l’on a vu le Dr John Thackey (Clive Owen), il était complètement détruit par la drogue. Dans ce premier épisode de saison, il se trouve en cure de désintoxication mais il est encore malade et complètement accro à la cocaïne. Il va se faire enlever par Everrett (Eric Johnson) qui a besoin qu’il aille mieux pour pouvoir reprendre son poste puisqu’il refuse toujours de travailler pour Edwards (Andre Holland). Pendant l’absence de Thackery, Edwards est en charge de la chirurgie à l’hôpital et espère que son poste sera permanent. Bien évidemment, nous sommes en 1901 et avoir un noir comme chef de la chirurgie est une grande avancée mais Edwards est toujours traité comme un sous-homme, un citoyen de seconde zone, malgré son talent. Le racisme est toujours très présent et il le subit au quotidien. De plus, il commence à avoir des problèmes de vue qui pourraient lui être préjudiciables quant à son avenir de chirurgien.
Il est intéressant de voir que Thackery est toujours en souffrance. La série met un point d’honneur à montrer combien il est difficile de se remettre d’un problème de drogue. Et à partir du moment où il réalise que son addiction est une maladie, Thack est prêt à se soigner. On attend donc de voir comment il s’en sort et de voir s’il reprendra son poste à l’hôpital.
Réalisme et problèmes de société
Le réalisme de la série est toujours aussi bluffant et il vous faudra vraiment avoir l’estomac bien accroché pour regarder les procédures chirurgicales plus vraies que nature entre rhinoplastie, opération à thorax ouvert et ouverture d’abcès en règle. Ce n’est pas très ragoûtant mais ce n’est jamais complètement gratuit et ça sert l’histoire. Cependant, si la médecine prédomine, The Knick n’est pas qu’une série médicale, c’est aussi une série sociale qui continue de traiter à merveille des problèmes de société importants comme les classes sociales, le racisme, la drogue, l’avortement ou encore du sexisme de l’époque. Des thèmes qui, plus de 100 ans après, continuent de résonner avec aujourd’hui. Certes à un degré différent, mais ces sujets sont encore d’actualité.
Les personnages sont aussi complexes et tragiques (dans le bon sens du terme) ce qui sert bien à la dramaturgie de le série. Ils ont chacun leur évolution et cherchent leur place dans la société. Que ce soit Edwards en tant que médecin noir, Lucy, l’infirmière amoureuse de Thackery ou encore Cornelia en tant qu’épouse qui vaut bien mieux que le rôle qu’on lui accorde on encore les ambitions de Bertie et Everett en tant de chirurgiens. On a aussi en parallèle, l’histoire fascinante de la nonne avorteuse qui risque la prison. On sent que les scénaristes s’éloignent un peu plus de l’hôpital qui est le cœur de la série pour se concentrer encore plus sur la psychologie des personnages, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Et si Thack est le personnage principal, Amiel et Begler ont rééquilibré le temps d’antenne pour que chacun ait son moment et son histoire personnelle.
On est constamment dans le gris avec The Knick et la caméra de Soderbegh toujours en mouvement, arrive à capter l’ambiance et l’atmosphère très particulières de la série, qu’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’hôpital. Les décors sont aussi toujours très représentatifs de l’époque. On sent que rien n’est laissé au hasard. Le début du 20ème siècle est une époque riche en changements et la série arrive à saisir la réalité de cette période.
The Knick est diffusée le vendredi sur Cinemax aux Etats-Unis et le samedi en US+24 sur OCS City. La série est à ne pas manquer.
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