La première partie de la saison 4 de Mentalist s’est terminée jeudi dernier aux Etats-Unis. Meurtres, manipulations et tueurs en série sont au programme. Attention Spoilers.
Patrick Jane est un sociopathe. Si on le soupçonnait depuis longtemps, le diagnostic est confirmé par le nouveau chef de l’unité de Lisbon. Un gamin qui ne doit pas encore se raser tous les matins mais qui semble compétent tout de même. Est-ce une manière pour Bruno Heller de confirmer subtilement les hypothèses de certains fans : Patrick Jane EST John le Rouge ?
Parce que non, malgré le cliffhanger de la saison dernière, John le Rouge n’est pas mort. Jane n’a tué qu’un de ses multiples complices, certainement un de ses plus proches lieutenants. Heureusement, il est, pendant longtemps, le seul à être convaincu que John le Rouge est toujours vivant. Jusqu’au moment où notre tueur en série préféré réapparaît et commet à nouveau un meurtre, signé du célèbre smiley.
Et c’est là où ce début de saison pêche. Si les deux premiers épisodes s’inscrivent bien dans la continuité, si les drames et conséquences personnelles de la fin de la saison trois sont pris en compte, au niveau du fil rouge, il y a de gros manques. Si on avait déjà l’habitude que l’histoire de John le Rouge ne soit suivie qu’en pointillé, ici, cela révèle de gros problème de crédibilté. Si Jane ne passe pas par la case prison, c’est bien parce que tout le monde croit qu’il a effectivement tué sa némesis et considère que c’était un meurtre justifié. Mais lorsque, sept épisodes plus tard, John le Rouge se remet à tuer, rien, aucune conséquence. Personne ne réinterroge les témoins ou Jane. L’enquête ne semble pas être ouverte à nouveau. Pire encore, le CBI semble admettre que c’est bel et bien John le Rouge et non un imitateur. Les conséquences seront certainement abordées durant la seconde partie de la saison. Mais, revenir sur cette histoire plusieurs mois après les faits n’est-ce pas un peu tiré par les cheveux ?
Les manipulations de Jane
Malgré ce -gros- défaut, la série reste de qualité. Les manipulations de Jane pour résoudre les enquêtes sont toujours jouissives à voir et ne sont plus dénués de conséquences. C’est à cause d’une de ces manipulations que John le Rouge se remet à tuer. Jane pousse un autre tueur en série dont l’équipe ne peut prouver la culpabilité à insulter John le Rouge en direct à la télévision. Il terminera forcement sa vie prématurément dans les mains du célèbre tueur.
Le passé de Jane aussi le rattrape. Il se trouve donc confronté à l’une de ces victimes lorsqu’il prétendait être un médium, un cas de conscience qu’il a du mal à gérer. Et sa perte de mémoire provisoire permet de voir une autre facette de Jane, celle de l’homme, de l’escroc qu’il était avant les meurtres, avant même son mariage. Taquin, arrogant, dragueur, menteur sans scrupules, manipulateur, sans remord, sans foi ni loi. A peu de choses près le même homme…Sauf qu’il était heureux, insouciant, la conscience libre.
Cependant, son passage en prison l’a calmé. S’il tente toujours le tout pour le tout pour arriver à ses fins, Jane ne brise plus la loi et semble obéir de plus en plus à Lisbon. Mais qu’à Lisbon ! Qui d’autre tente de le contrôler sera bon pour une de ses célèbres ruses qui peut lui coûter sa carrière.
Mais outre Jane, c’est aussi la réaction des autres personnages que l’on étudie, surtout Van Pelt. Son leitmotiv « Mon ex-petit ami était un méchant et je l’ai tué donc je ne suis pas prête pour une relation », devient un running gag aussi noir qu’appréciable. Elle est loin d’être remise des évènements et ça fait plaisir. Lisbon, quant à elle, semble devenir plus douce, surtout lorsque l’on rencontre sa famille. Mais aussi avec toute son équipe et certains suspects, n’hésitant pas à désobéir à un ordre pour prouver l’innocence d’une ancienne gloire du jazz, devenu SDF, parce qu’elle aime bien sa musique.
Des enquêtes originales
Les enquêtes hebdomadaires savent rester originales dans leur traitement. La plus notable en ce début de saison est une course contre-la-montre pour empêcher un homme de péter les plombs et de commettre une tuerie à coup d’AK47. Prévenir une tuerie avant qu’elle ne se produise, allant jusqu’à provoquer l’homme pour qu’il tire avec son arme, chargée au dernier moment de balles à blanc, sur tout un tas de gens innocents, il n’y a que Jane pour oser ! Et Mentalist pour réussir à nous faire croire que ça peut marcher. L’humour reste très présent aussi, aussi bien par les commentaires inappropriés de Jane et ses insultes bon enfant que certains gag visuels.
Malgré les bonnes intrigues, malgré une plongée plus profonde dans la vie et le passé des personnages, y compris les personnages secondaires, la première partie de cette saison 4 reste une déception. C’est bien de ne pas parler de John le Rouge à chaque épisode, mais il ne faut pas non plus que cela jette un ombre sur la crédibilité déjà suspecte de la série.
Crédit Images : CBS
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