Rafael Albuquerque : Brainterview Comic Con Paris

0

La rédaction de Brain Damaged a rencontré le co-auteur d’American Vampire Rafael Albuquerque à l’occasion du Comic Con Paris qui s’est tenu début juillet. Compte-rendu de l’interview.

Parmi les invités comics présents au Comic Con Paris, se trouvait Rafael Albuquerque. Co-créateur de American Vampire, actuellement sur Batman aux côtés de Scott Snyder, il a parlé avec le Cerveau de son parcours, du projet American Vampire, de ses spin-offs. Puis a donné son opinion sur l’évolution du marché en faveur des comics numériques.

Pouvez-vous présenter votre parcours dans l’univers des comics ?

J’ai commencé à travailler avec une société égyptienne qui n’existe plus, AK Comics. J’ai travaillé avec eux pendant trois ans, sur des versions égyptiennes des personnages de DC et Marvel. J’ai ensuite travaillé aux Etats-Unis pour BOOM Studios. J’ai fait deux mini-séries chez eux : Jeremiah Harm et Savage Brothers. Puis j’ai fait en creator owned pour Image Comics, Crimeland. Je suis finalement allé chez DC où j’ai fait Blue Beatle et tout ce qui a suivi.

Comment êtes-vous arrivés sur le projet American Vampire ?

J’ai commencé en 2009, grâce à l’éditeur de 100 Bullets que j’ai rencontré à New York. Je lui ai mentionné que j’aimais 100 Bullets, que j’aurais aimé travailler chez Vertigo à un moment ou à un autre. A ce moment-là j’étais sur Superman et Batman, il m’a dit : « Je suis un grand fan de ton travail, je trouverai le bon projet pour toi. » Ca a pris un peu de temps, je ne pensais même pas qu’il me rappellerait. Mais six mois plus tard, Mark Doyle, qui est maintenant mon éditeur, m’a proposé de me montrer le projet traitant des vampires qui se préparait. Ils m’ont envoyé le pitch et je l’ai aimé.

L’intitulé de American Vampire a changé de “American Vampire, créé par Scott Snyder » à « par Scott Snyder et Rafael Albuquerque. » C’est une demande qui émane de vous ou qui  vous a été proposée ?

Le concept a été créé par Scott. Originellement, il était le seul créateur.  Je devais seulement être le dessinateur. Avec le temps on a fait plein de nouvelles choses, je faisais tous les designs et il a demandé à ce que je sois ajouté comme créateur. C’était très gentil de sa part, mais ça ne venait pas de moi. Il n’avait d’ailleurs pas tort comme on a créé plein de choses ensemble.

Y a-t-il des différences de travail entre American Vampire d’un côté, série que vous dessinez depuis le début et Batman sur lequel vous êtes aussi actuellement, dans les deux cas avec Scott Snyder ?

Je ne vois pas de vraie différence. Pour moi, la différence, c’est que je ne travaille pas avec mon éditeur favori, Mark Doyle. Mike Mars, l’éditeur de Batman, est aussi un type très bien, même si je n’ai pas eu l’opportunité de travailler beaucoup avec lui comme avec Mark. Mais c’est à peu près tout.

Y a-t-il des projets pour d’autres spin-offs de American Vampire ?

Il y a plusieurs numéros à venir, le premier a été dessiné par Sean Murphy et écrit par Scott. Puis il y a un autre dessiné par Mason Green. Les spin-offs donnent véritablement l’envers du décor de American Vampire, sur Alicia et ce qu’elle fait, plus un travail de détective.

Le marché des comics a évolué de telle sorte que désormais les comics sortent en simultané en version électronique et en version imprimée. Est-ce une menace ou une opportunité selon vous ?

Je vois ça comme une bonne chose. La première chose, c’est que c’est moins cher. Pour celui qui ne fait pas de collection, c’est une bonne affaire. Il peut payer un ou deux dollars, lire le livre le même jour. Et si vous voulez les collectionner vous achetez la version papier plus tard. Les livres imprimés continueront à être présents. Ce n’est qu’une option supplémentaire. Les MP3 n’ont pas tué les CD, c’est à peu près la même chose.

Quelle est la politique des studios Warner dans son travail sur l’adaptation de personnages de DC Comics ? Consultent-ils les artistes de DC ?

Bien sûr, la Warner adapte du matériel de DC, mais ils ne parlent pas vraiment avec les artistes de comics. Marvel a tendance à le faire, mais chez DC c’est plus compliqué. Nous ne savons rien du tout des films. On n’a aucun spoiler. On va faire comme tout le monde : acheter nos tickets de cinéma pour voir le film.

Quels sont les personnages sur lesquels vous voudriez travailler ?

Je ne vois pas les choses comme ça. Je pense que tous les personnages ont un bon potentiel. Mais je préfère travailler avec un bon créateur. Il y a plein de personnes avec qui je voudrais travailler : je suis un fan de Brian Azzarrello, j’adore travailler avec Scott, il y a plein de types avec qui je voudrais. Je le ferai sans doute à un moment. Ce qui m’attire le plus maintenant, ce serait d’écrire mes propres histoires. J’ai co-écrit des choses dans le passé.

Propos recueillis par Marine Glinel

Crédits photo ©Vertigo, DC Comics et Comic Con Paris. 

Partager