Retour sur la première partie de la saison 1 de The Get Down, nouvelle série Netflix qui plonge dans les années 70, au moment de la naissance du Hip Hop.
Après Stranger Things en juillet, Netflix a lancé The Get Down, une autre série qui fait appel aux souvenirs et qui plonge dans le passé, mais dans un genre complètement différent. Ici, The Get Down, série musicale supervisée par Baz Lurhmann, se déroule durant l’été 77, à New York, en plein Bronx.
Une jeunesse rêveuse
The Get Down suit le jeune lycéen Ezekiel alias Zeke (Justice Smith). Un orphelin avec une histoire tragique, doué avec les mots mais qui manque de gâcher son talent. Il est fou amoureux de Mylene (Herizen Guardiola), une jeune fille qui rêve de devenir la prochaine reine du Disco mais son père pasteur (Giancarlo Esposito) est contre cette idée. Mylene va se tourner vers son oncle, Francisco (Jimmy Smits), un homme politique qui a pour ambition de reconstruire le Bronx. Aussi, The Get Down fait le portrait de Shaolin Fantastic (Shameik Moore), un jeune homme féru de kung-fu et graffeur qui souhaite marcher sur les pas de Grandmaster Flash (joué par Mamoudou Athie), célèbre DJ pionnier du scratching et d’une nouvelle forme musicale appelée le « get down » qui deviendra plus tard le hip-hop. Surnommé Shao, il est aussi lié à des criminels qui règnent sur le club Les Inferno.
S’il y a une autre série avec laquelle on pourrait comparer The Get Down, c’est Vinyl. Les deux séries se déroulent à la même époque, dans la même ville, traite du crime et ont pour sujet la musique même si ce n’est pas le même genre. Mais la comparaison s’arrête ici parce que The Get Down se concentre avant tout sur une bande de gamins avec des rêves artistiques et elle se concentre aussi sur la naissance d’un nouveau genre, d’une nouvelle culture : le Hip Hop. Une culture qui a vu le jour dans ce quartier défavorisé de New York à la fin des années 70. Parce que le hip-hop c’est non seulement une musique mais c’est aussi la culture du tag et de la danse. Tous ces arts différents se retrouvent ici et on découvre leurs débuts à travers la jeunesse noire et latino du Bronx.
Un pilote trop long, désordonné et magique à la fois
Le premier épisode de The Get Down est un ovni. Un ovni typique de son réalisateur, Baz Lurhmann. Si vous êtes familier de son travail (Moulin Rouge, Gatsby le Magnifique) cela ne vous étonnera pas. Le pilote est cependant trop long (1h30), il met du temps à démarrer et n’offre pas grand-chose en terme d’exposition de personnages. Il faut donc s’accrocher dès le départ. le premier épisode se détache complètement des suivants qui ont ensuite été réalisés par d’autres réalisateurs. Il fait du pur Baz Lurhmann avec des séquences un peu surréalistes, du mélange d’images d’archives, des effets spéciaux et une imagerie presque psychédélique empruntée aux films de kung-fu et de la blaxploitation.
Si le pilote est un peu désordonné, il est aussi un peu magique et donne le ton notamment dans sa photographie sublime et ses costumes très 70’s, pour le reste de la saison. Les autres réalisateurs ont été plus sobres que Luhrmann donnant plus de place à l’histoire et aux personnages qui finissent par se mettre en place petit à petit. Les choses sérieuses démarrent à partir de l’épisode 4 puis les épisodes 5 et 6 resserrent l’histoire en lui donnant plus de consistance. Cependant, il y a un vrai souci dans les dialogues qui sont très souvent simplistes et légèrement à l’eau de rose, surtout quand il est question de la relation entre Zeke et Mylene, sorte de Tony et Maria des 70’s pour ne pas dire Roméo et Juliette. Mais Mylene a le côté positif de ne pas être qu’une fille amoureuse. Elle a de l’ambition et ne souhaite pas que Zeke l’empêche d’avancer.
Il y a aussi un problème de sous-titres français anachroniques avec des expressions qui n’étaient pas utilisés à cette époque… mais ça, c’est un tout autre problème.
Une musique extra et des jeunes acteurs talentueux
Si dans son ensemble la série a quelques défauts et met du temps à décoller, on ne peut rien dire de sa musique impeccable qui habille la série de bout en bout et lui donne son rythme. Entre chansons originales et musiques à l’ancienne, les numéros musicaux tiennent la route et donnent envie de danser pour la plupart. La musique fait partie intégrante de la série sans casser le rythme et la chanson Set Me Free vous restera dans la tête.
En dehors de Giancarlo Esposito et Jimmy Smits, le casting de la série est composé en grande partie de jeunes acteurs débutants. On connait bien évidemment Jaden Smith (qui en gros joue Jaden Smith dans les années 70) et le reste du casting est frais et talentueux. Avec une meilleure direction globale et de meilleurs dialogues, ces acteurs iront très loin.
Un vrai potentiel
The Get Down a clairement ses hauts et ses bas mais avec des consultants comme Grandmaster Flash ou encore l’historien musical Nelson George, il y a une véritable authenticité qui se dégage de la série et on ne peut pas la nier. La série a du potentiel et on espère que la seconde partie sera plus solide maintenant qu’on en sait plus sur les personnages et leur détermination à réaliser leurs rêves.
Qui sait, peut-être que l’idée de The Get Down aurait mieux fonctionné en film, cependant les idées sont là et la musique fait plaisir à écouter. Le résultat est peut-être cacophonique par moment mais The Get Down offre des personnages touchants et attachants et on finit par vouloir connaître leurs destins. Aussi, les fans de hip-hop et de musique en général, apprendront peut-être une chose ou deux sur la genèse d’un genre que beaucoup pensaient éphémère et qui pourtant perdure encore aujourd’hui.
La première partie de la saison 1, composée de 6 épisodes a été mise en ligne sur Netflix vendredi 12 août. La seconde sera disponible courant 2017.
Crédits ©Netflix
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