Benjamin Béchet, la fiction dans la précarité

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Benjamin Béchet, photographe français, a mis en scène une dizaine de personnages fictifs connus dans des situations de précarité.

Benjamin Béchet, artiste français vivant à Marseille, s’intéresse dans ses oeuvres aux questions sociales. Une de ses collections de photographies récentes, intitulée Je suis Winnie l’Ourson, met en scène dans des situations de précarité des personnages fictifs comme Batman, Spider-Man, Mickey et bien plus encore. Ça se passe dans la galerie. Comme Benjamin Béchet lui-même le souligne dans sa présentation, cette série vise à poser la question de l’identité et de l’autre.

À travers une manipulation ironique de l’identité, Je suis Winnie l’Ourson veut susciter une réflexion sur la stigmatisation de l’Autre mettant en scène les peurs et les contradictions qui y sont liées. Rome, la ville où est née le projet, est un vivier de micro identitarisme qui ne manque pas de se référer à une romanitude ou à l’empire romain ; la ville est le théâtre d’une vague d’intolérance et de violence ouverte contre une partie de la population qui incarne une altérité crainte et refusée. Figures marginales, travailleurs au noir, sans papiers… Personnes invisibles ou montons noirs; sur leurs identités complexes et variées, on colle une étiquette qui simplifie et dénigre l’autre. Dans leurs vêtements, nous avons mis des super-héros, des icônes, des célébrités connues de tout le monde globalisé. Pour se rappeler qu’une personne n’est jamais ce que nous en voyons, mais toujours quelque chose de plus complexe, que chaque identité est partielle, que nous sommes tous un, aucun et cent mille.

Crédits photo ©Benjamin Béchet

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