Retour sur le premier épisode de la saison 7 de Doctor Who, Asylum of the Daleks. Un épisode qui marque le retour du Docteur, d’Amy et Rory bourré de surprises comme seul Steven Moffat en a le secret. (Attention spoilers)
Nouvelle saison, Nouveau générique : changement. Steven Moffat avait promis un épisode qui démarrerait la saison sur les chapeaux de roues pour le Docteur et ses deux compagnons. Dans Asylum of the Daleks c’est le cas ! Amy et Rory, récemment séparés comme on a pu le voir dans le préquelle Pond Life, et le Docteur sont kidnappés à bord du Parlement des Daleks. Et, oh, grande surprise ce n’est pas pour le tuer qu’ils l’ont kidnappé, mais pour lui demander de l’aide. Les Daleks ont eux aussi leurs lots de parias, de fous, de lépreux et autres malades…Des spécimens encore plus dangereux et violents qu’ils ont tous parqués sur une planète transformée en Asile. Un Asile impénétrable et indestructible dont semble vouloir se débarrasser les aliens à roulettes. Et c’est ainsi que notre bon vieux Eleven et les Ponds se retrouvent propulsés dans les confins d’une sorte d’hôpital psychiatrique intergalactique effrayant dont ils vont devoir réussir à s’échapper. Voici pour résumé rapide de ce premier épisode. Un épisode qui propose une intrigue à plusieurs niveaux, comme on aurait pu s’y attendre avec le showrunner de la série, adepte des scénarii compliqués forts en surprises et suspens.
God Bless Moffat
Première surprise, au-delà de la rupture du couple de compagnon, c’est l’intégration du personnage d’Oswin Oswald, future compagnon du Docteur. Steven Moffat aime faire comme le Docteur et comme le Docteur ment toujours, lui aussi nous avait menti en annonçant la date d’arrivée de cette dernière. Jenna-Louise Coleman était sensée intégrer cette saison qu’au 5ème épisode, mais non, la voici, dans l’asile, confinée au milieu des Daleks, personne ne sait comment, ni pourquoi. Une jeune fille facétieuse, drôle, très intelligente, qui aime cuisiner des soufflés et écouter l’opéra de Carmen, même au fin fond de nulle part.
On aurait pu croire que ce premier épisode avait pour thématique centrale les Daleks et qu’il serait comme une pierre supplémentaire à l’édifice de la mythologie la plus ancienne de Doctor Who, mais très vite on se rend compte que les Daleks ne sont qu’une excuse pour permettre à Steven Moffat de présenter la prochaine compagnon du docteur. Une belle surprise, qui donne une dimension sentimentale et affective à ce nouveau personnage que beaucoup de fans avait déjà décidé de mal-aimer puisqu’elle prend la relève d’un couple auxquels beaucoup se sont attachés. Une nouvelle compagnon d’ailleurs, qui rappelle fortement l’histoire de la première rencontre entre River Song et le Docteur dans ses grandes lignes. Encore une Timeline inversée, puisque Oswin, désolé de spoiler, périt dans l’explosion de la planète-asile après avoir sauvé et libéré le Docteur de son affrontement historique et perpétuel avec les Daleks.
EXTERMINATE !
Soyons honnêtes, les Daleks n’ont jamais vraiment été des créatures effrayantes dans Doctor Who. Peut-être l’étaient elles à l’heure de leur création dans les années soixante. Mais aujourd’hui, ce ne sont plus que des monstres iconiques, très kitch, au vocabulaire très restreint qui ont surtout beaucoup de mal à rivaliser avec d’autres monstres intégrés dans la mythologie, comme par exemple les Anges, bien plus effrayants et désormais tout aussi mythiques.
Mais les Daleks, c’est la marque Doctor Who et quoi qu’on en dise, la réinsertion de ces Aliens dans la série, ennemis redoutables et mythiques du Docteur était non seulement essentielle mais surtout intelligente. Toujours kitch, mais intelligente. Ces cyborgs ont toujours permis d’introduire des intrigues fortes, que ce soit en explorant leur possible humanité dans L’Expérience finale et L’évolution des Daleks en saison 3, ou avec le retour de Davros dans La Terre volée en saison 4.
Pourtant avec l’arrivée du 11ème docteur, les scénaristes ont décidé de laisser un peu de côté ces Daleks, qu’on a aperçu en tout et pour tout que deux fois furtivement sur deux saisons et auxquels un seul épisode leur était consacré : La victoire des Daleks. La saison 7 rectifie le tir en ouvrant le bal avec un épisode entier. Car même si ces aliens cybernétiques ne sont pas très effrayants, ils font partie de la mythologie du Docteur. Et même si on n’est pas emballé car on s’attend à une bonne dose de kitch à la vue du trailer, pour cette saison qui marque les 50 ans du docteur, il était normal de revenir sur les Daleks au moins le temps d’un épisode. Et ça fonctionne du début jusqu’à la fin !
Dalek-humaine
Des Daleks upgradés avec une version d’eux en humains mutants, grande nouveauté de cet épisode. Des hommes et femmes transformés en Daleks suite à la simple exposition d’un rayon. Une mutation qui résiste même à la mort du sujet mutant, momifié ou squelette. Des Daleks d’un nouveau genre qui eux font froid dans le dos et qui apparemment sont aussi présent sur Terre (ce qui laisse présager une intrigue intéressante possible dans un autre épisode. Malin le Steven Moffat, mais le Cerveau te vois venir). L’humanité Dalek aussi explorée à travers le personnage d’Oswin, qui prouve que tout ce qu’il manque aux Daleks sont des sentiments positifs et non annihilateurs et qu’un espoir est possible. Elle qui a été transformée en Dalek, après le crash de son équipe sur cette planète, reste essentiellement humaine, jusqu’au bout, sauve le Docteur et ses amis de l’annihilation de l’Asile et va jusqu’à effacer de la mémoire de ses congénères l’existence même du Docteur. « Doctor Who ! » S’écrient les aliens robotiques les plus kitch de l’histoire de la télévision. « Doctor Who ! » Une belle manière de relancer en fin d’épisode l’intrigue élémentaire de cette saison, celle qui avait été lancée avec le final de saison précédente : la réponse à LA question, l’unique question. « Doctor Who ! » Le voici désormais tranquille, plus de Daleks dans les pattes puisqu’ils ne savent même pas qui il est. Enfin, avec Moffat, faut toujours se mefier, on est pas à l’abri de les revoir !
Rory the Roman, Rory our Savior
Une mention doit être faite pour la prestation d’Arthur Davill, dont le jeu arrive même à éclipser le Docteur sur certaines scènes et ce dès sa première apparition à l’écran. Le personnage qui a souvent été en second plan, side-kick d’Amy, devient l’élément dynamique du trio qui apporte petites pointes comiques et émotion exactement quand il faut, que ce soit dans ses échanges avec Oswin ou dans la résolution de son conflit avec Amy. Il est tendre, drôle, maladroit, touchant, s’imposant comme personnage à part entière et primordial de la fine équipe du Docteur, avec charisme et dérision. Amy et le Docteur restent fidèles à eux même, sans surprise la dynamique du duo n’a pas changé et c’est avec plaisir que le spectateur embarque dans cette saison à leurs côtés, non sans un pincement au coeur à l’idée qu’il ne reste plus que 4 épisodes avec ces derniers. Il va falloir les savourer.
DOCTOR WHO Asylum of the Dalek final Trailer
Crédits photos : ©BBC
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