Bandes originales : la sélection du mois

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Ce mois-ci, Brain Damaged a penché son oreille sur trois bandes originales importantes : celles de Frankenweenie, Skyfall et Twilight 5.

Frankenweenie (Danny Elfman)

Comme la plupart du temps, Tim Burton fait appel à Danny Elfman pour la musique d’un de ses films. Le compositeur est de retour et fait ici un bande originale classique, dans la veine des compositions orchestrales des débuts du cinéma, mais avec sa griffe et féerie inimitable pour Frankenweenie. La pièce centrale en est bien entendu Re-Animation, correspondant au moment clef du film où Sparky revient à la vie. Ce n’est donc pas étonnant que ce soit la plus longue, la plus majestueuse et la plus symphonique de l’album : tout le film repose dessus. On part d’une mélodie douce au violon qui accélère son rythme crescendo  avec une reprise du thème de la piste précédente, Electricity pour commencer. Très vite, instruments à vent et piano s’ajoutent, avec une tonalité paranormale faisant penser à Mars Attacks ! Les autres titres les plus forts et représentatifs de l’ensemble, très orchestraux et « old school », aidés d’un orgue, sont Making Monsters et Pool Monsters Attack. Mais on trouve aussi d’autres pistes très intéressantes avec Final Confrontation, très symphonique dans laquelle on retrouve le style inimitable du compositeur. Frankenweenie est du très grand Danny Elfman aussi réussi que le film lui-même.

Electricity


Skyfall (Thomas Newman)

Pour Skyfall son nouvel opus des aventures de James Bond, la MGM a fait appel à du sang neuf, ne rappelant pas David Arnold mais plutôt Thomas Newman, à qui l’on doit les musiques de Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire, Wall-E, L’agence, La Dame de Fer ou bien encore de Six Feet Under et The Newsroom. L’auteur a su intégrer parfaitement les thèmes de l’espion britannique le plus célèbre au monde. Sa maîtrise du sujet s’entend avec Grand Bazaar, Instanbul, dès la première composition, reprenant l’action en plein Istanbul. Mêlant de manière très moderne rythmes orientaux ethniques en les fusionnant avec le thème de 007, il montre que le choix n’a pas été fait au hasard. Brave New World est un autre exemple de ce mélange des genres réussi. On apprécie aussi la rencontre avec la musique électronique dans Shanghai Drive. Close Shave est un délice à écouter avec ses morceaux de xylophone, véritablement reposante. Thomas Newman a le grand avantage, comparé à certains autres compositeurs, de ne pas reposer sur la même mélodie, ou le même thème revenant de manière répétitive le long de la bande, et se montre digne de la franchise vieille de 50 ans.

Grand Bazaar, Istanbul


Twilight (Carter Burwell)

Carter Burwell, compositeur du premier film Twilight qui avait laissé sa place à Alexandre Desplat puis Howard Shore avant de revenir pour le dyptique finale rempile pour clore le dernier chapitre musical de la franchise. Un retour qui marque une bande originale solide mais sans originalité. L’un des plus beaux titres est le quatrième de l’album, Meet Renesmee, tout en douceur mêlant guitares, flûtes et mélodie légère. La plupart des titres respectent l’esprit de la franchise, Burwell en étant à l’origine de ses thème les plus marquants. Sparkles at Last, titre symphonique, est tout aussi porteur. Les chœurs de The Immortal Children, inquiétants, jouent très bien leurs rôles, couplés à une musique orchestrale forte. The Amazon Arrives mêle musique ethnique d’un côté, flûtes de l’autre, rappelant la place que la nature a auprès des alliées d’Edouard et Bella. Burwell multiplie les instruments et les genres, sans cependant être jamais bien audacieux : A Yankee Vampire est un titre pas véritablement rock mais dans lequel la guitare électrique a beaucoup d’importance tandis qu’un morceau, au piano, est parfaitement harmonieux : At Bedtime A Child Asks About Death.

Mais si Burwell sait conjuguer sa musique aux sentiments, un morceau tragique au titre spoilerisant n’arrive cependant pas à convaincre : Irina Loses Her Head, qui est sans doute trop classique ou du moins sans personnalité. Parmi les derniers titres, le choeur et la musique solennelle, ponctuée de percussions avec un orchestre hyperprésent de Exacueret Nostri Dentes in Filia sont par exemple bien plus efficaces. Si Burwell ne se surpasse pas, avec une bande originale inégale,  on tient là une composition intéressante pour les Twihards mélomanes.

Exacueret Nostri Dentes in Filia

Crédits photo ©Droits réservés

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