Critique de la saison 2 de Orange Is The New Black aussi drôle, dramatique et plaisante que la première saison.
Vendredi 6 juin, Netflix mettait en ligne la seconde saison de sa série Orange Is The New Black, très attendue après le succès de sa première saison l’an dernier. Le cerveau a passé son week-end a “binge-watcher” la série et peut vous dire que la saison 2 est aussi bonne que la première.
Au tout début de la saison, après trois semaines passées au trou à cause de la bagarre avec Pennsatucky, Piper est temporairement transférée dans une prison à Chicago pour témoigner dans le procès du dealer pour lequel elle travaillait. Elle retrouve Alex qui doit aussi témoigner. Cette dernière lui demande alors de mentir à la barre. Piper refuse mais fini tout de même par le faire. Cependant, Alex va finalement décider de dire la vérité et va être relâchée. A cause de son mensonge sous serment, Piper repart en prison, à Lichfield. Les scénaristes ont donc trouvé la parade pour qu’on voit moins Alex qui n’est que dans 4 épisodes. Cependant, son absence ne se fait pas trop sentir, surtout si on regarde les épisodes assez rapidement. On découvre que Pennsatucky n’est pas morte et surtout on découvre exactement ce qu’il s’est passé ce soir là.
De nouveaux enjeux
Cette saison, les pouvoirs ont changé de mains. Red a perdu le contrôle de sa cuisine suite à la découverte du trafic l’an dernier. Très tôt dans la saison, on découvre Vee (Lorraine Toussaint) nouvelle détenue qui est en quelque sorte la mère adoptive de Taystee aka Tasha. En effet, la petite Tasha orpheline rencontre Vee, une femme dealer qui se sert d’enfants pour son trafic. Avec l’arrivée de Vee dans la prison, les loyautés et les amitiés sont mises à rude épreuve. Vee a clairement mis la pagaille dans la prison et les cartes sont redistribuées. Elle débarque comme si de rien n’était et reprend vite les choses en mains. Ce n’est pas sa première visite en prison, elle connaît bien Red puisqu’elles se sont rencontrées il y a quelques années sous les verrous. Vee est manipulatrice, froide, sans pitié et prête à tout. On pourrait presque croire que le dicton “Diviser pour mieux régner” a été inventé pour elle. Rien ne l’arrête pour arriver à ses fins, elle écrase tous ceux qui se mettent sur son chemin et trahit les siens. En gros “Don’t f*** with Vee!” mais comme on dit aussi “Karma is a Bitch” et elle va bien le sentir. C’est une terreur, probablement le plus dur personnage de la série à ce jour et elle est merveilleusement bien interprétée par Lorraine Toussaint. Elle va remettre des amitiés en questions créant une nouvelle dynamique entre les détenues.
Excellent développement de personnages
Orange is The New Black possède un énorme casting. Beaucoup de personnages s’entremêlent et il est souvent difficile de faire de la place à tout le monde dans ce cas. Si Piper est le personnage principal, la série n’en n’oublie pas pour autant les autres. Elle prend le temps de s’attarder sur chacune de ces femmes. La plupart ont été établies dans la saison 1, on les connaît mais cette fois, celles qui n’ont pas eu de flashbacks ou très peu la saison dernière ont droit cette année à un regard plus approfondi sur leur passé. Taystee, Lorna, Crazy Eyes, Black Cindy, Poussey, Gloria, Rosa, Soeur Jane et d’autres ont eu droit à leur moment.
Et ces flashbacks ne sont pas toujours à propos de la raison pour laquelle elles sont en prison, c’est surtout pour savoir qui elles sont et d’où elles viennent. Ces retours en arrière en disent long sur leur personnalité et expliquent beaucoup de choses sur leur vie. Les flashbacks, en particulier ceux dans l’enfance ou dans leur jeunesse sont intéressants et servent vraiment à les définir. En plus de ça, le personnel de la prison a aussi ses moments dans l’établissement mais aussi en dehors. Il est agréable de voir que chacun a du temps pour développer son personnage. Plus on avance dans la série et plus on apprend à connaître ces personnages fascinants. Des femmes de toutes sortes, de toutes races, de sexualités différentes, de parcours différents. Un panel incroyable qui s’étoffe sans que d’autres est moins de place. Le tout servi par un casting d’exception qui nous fait croire en ces personnages.
Série tragi-comique
Jenji Kohan et ses scénaristes savent écrire des personnages en profondeur. Kohan est une dialoguiste hors paire et trouve toujours le bon mot ou la réplique qui tue. L’écriture est drôle, bien sentie avec des termes et des trouvailles qui lui sont propres. Elle arrive aussi toujours à trouver l’équilibre entre le drame et la comédie. Orange Is The New Black reste très drôle mais la série fait en même temps ouvrir les yeux sur plein de choses comme la situation des femmes en prison bien sûr mais aussi comment le système éducatif américain a failli sur plein de choses. On découvre que peu de femmes connaissent leur propre anatomie. Et c’est Sophia, la transgenre, qui va les éduquer sur la question. On a aussi un regard sur une des détenues plus âgée qui souffre de la maladie d’Alzeimer ou encore d’une malade du cancer, Rosa. C’est à briser le coeur mais c’est une réalité qui existe dans les prisons. Un reproche qu’on peut lui faire c’est que parfois, on sent quelques situations arriver (notamment avec Larry à l’extérieur) à grands coups de sabots mais Kohan arrive aussi à créer quelques surprises. Sans révéler quoi que ce soit, on pense notamment aux dernières minutes de l’épisode 13.
Wentworth vs OITNB
En ce moment, la télévision australienne diffuse Wentworth, une autre série sur le monde carcéral féminin, remake de Prisoner : Cell Block. Beaucoup plus sombre et plus sérieuse, Wentworth en est aussi à sa seconde saison. C’est une véritable série coup de point mais qui a tendance à se prendre un peu trop au sérieux, surtout en saison 2, ne laissant pas trop de respiration. Orange Is The New Black a beaucoup plus de recul et d’humour mais quand il s’agit de traiter de sujets graves, elle arrive à le faire sans problème. Le fait qu’il y ait un balance avec l’humour rend les moments tragiques encore plus forts. Cependant, pour avoir un autre regard sur la prison au féminin, Wentworth est aussi une très bonne série à voir.
Images ©Netflix
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