Avec She-Hulk Avocate, Tatiana Maslany porte une série Marvel amusante, sans prise de tête et rafraichissante. Critique.
Marvel et Disney+ continuent d’offrir des séries dans le MCU allant de l’aventure mythologique avec Moon Knight, en passant par une histoire d’adolescente en pleine croissance avec Miss Marvel, au voyage à travers le temps et l’espace avec Loki ou encore à de l’action plus terre à terre avec Falcon et le Soldat de l’Hiver. Avec toutes ses différentes séries, Marvel tente d’offrir des genres différents afin de ne pas rester bloquer dans un seul style. Avec She-Hulk, Marvel continue sa tradition et propose une comédie juridique amusante sans prise de tête portée par l’excellente Tatiana Maslany qui a précédemment brillé dans la série Orphan Black.
La série Disney+ voit ainsi Tatiana Maslany dans le rôle titulaire de She-Hulk, alias Jennifer Walters, procureure adjointe et cousine de Bruce Banner (Mark Ruffalo). Après que le sang de Bruce se soit accidentellement mélangé au sien, la vie de Jen est complètement bouleversée maintenant que des émotions extrêmes la font grandir, gagner en force et en tonus musculaire.
Cependant, contrairement à son cousin Avenger, Jen ne veut pas s’engager dans la vie de « super-héroïne professionnelle », préférant aider les gens en sa qualité d’avocate. Parce que là où Bruce avait un alter-égo « smash-smash », Jen garde toutes ses capacités intellectuelles quand elle est en Hulk.
Une vraie comédie avec un message
Sur le papier, la série a l’impression qu’elle pourrait facilement tomber dans le stéréotype d’une femme célibataire trentenaire obsédée par son travail avec une vie sociale peu active. Ce n’est pas le cas, si Jen est dévouée à son travail, elle finit par tenter de sortir avec des hommes malgré ce qui lui arrive. On a ainsi affaire à une série qui tente d’équilibrer la vie sociale, la vie professionnelle et sa nouvelle fonction d’héroïne, qui de temps à autre devient verte et mesure deux mètres de haut.
Une fois que l’histoire d’origine de She-Hulk a été couverte dans le premier épisode, la série s’installe très bien dans des épisodes qui alimentent à la fois le récit plus large et présentent également une intrigue de « cas de la semaine », tout en laissant de la place à Jen Walters pour grandir en tant que personnage.
Contrairement à d’autres séries Marvel, qui ressemblent souvent à des films de huit heures qui se divisent en plusieurs épisodes, She-Hulk ressemble vraiment à une série juridique comique, s’inspirant de série comme Ally McBeal ou Boston Justice. Ce n’est pas une série dramatique avec un peu d’humour, c’est une véritable comédie mais qui sait être sérieuse quand il le faut taclant des problèmes comme le sexisme au travail où la discrimination.
Hulk, avocate et femme
La performance de Maslany, ainsi que l’écriture soignée de la scénariste Jessica Gao et la direction de la réalisatrice Kat Coiro, l’empêchent de tomber dans la parodie pure. L’écriture remplit l’histoire de moments, à la fois subtils et clairs, qui traitent vraiment de ce que c’est que d’être une femme de nos jours – avec son corps, son apparence et ses choix de vie jugés par tous ceux qui prétendent se soucier d’elle. La série a donc un côté féministe, mais c’est surtout un discours bien tranché sur ce que s’est d’être une femme dans un monde où tout le monde vous juge.
La façon dont Jen est dépeinte montre qu’elle n’est pas recluse, que ce soit dans sa forme humaine ou dans sa forme « hulkienne ». Elle n’est pas une bourreau de travail solitaire au détriment de toutes les autres relations dans sa vie. Elle dine avec sa famille, elle passe du temps avec Bruce chaque fois qu’il est là, et c’est la meilleure amie de son assistante juridique Nikki (incarnée par une Ginger Gonzaga pleine de fraicheur). Les deux femmes se voient fréquemment à l’extérieur du bureau pour prendre un verre ou simplement passer du temps entre amies.
Cependant, la solitude de Jen apparaît d’une manière différente. Elle aimerait avoir une relation avec quelqu’un qui l’aime pour elle-même parce que les gens dans sa vie comme Bruce et Nikki ont leur propre vie en dehors d’elle. Mais cela ne rend pas la série dépressive, loin de là, c’est une comédie qui vous fera rire aux éclats avec des situations hilarantes et le fait qu’elle brise le quatrième mur apporte un véritable recul sur la situation. Jen est très consciente de l’absurdité des choses et elle nous porte avec elle parce qu’elle sait qu’elle est observée par un public.
Reste ancrée dans le MCU
La série reste complètement ancrée dans le MCU, elle en fait partie et ne cherche pas à s’en détacher, elle embrasse entièrement les choses et la présence de Bruce fait le lien avec les Avengers et les événements de la phase 3. Et ce n’est pas que du fan service, cela aide à faire avancer Jen en tant que personnage et montre à quelle point elle est différente de lui.
On ne spoilera pas la série mais il a déjà été annoncé que Tim Roth reprenait son rôle de l’Abomination /Emil Blondsky, un personnage vu dans le film l’Incroyable Hulk sorti en 2008, avant même que le MCU existe. Alors que Mark Ruffalo – qui revient en Bruce/Hulk – et Benedict Wong – qui reprend son rôle de Wong de Doctor Strange – jouent des versions plus légères des personnages que nous les avons vus habiter dans les films MCU précédents, c’est Blonsky qui est une vraie surprise. Il est assez amusant voire charmant, au point d’en être déstabilisant et on ne sait pas s’il est complètement honnête. Cela permet à Tim Roth de jouer avec son côté comique sans pour autant être une farce.
Quant à la méchante de la saison, à ce stade, Jameela Jamil est très peu apparue en tant que Titania, on attend donc de voir où cette histoire nous même. Elle fait une apparition en grande pompe qui déclenche quelque chose avant de disparaitre un moment. Il est donc trop tôt pour juger de la performance de l’actrice et du personnage en lui-même. Tout ce qu’on sait c’est qu’elle est décrite comme une « influenceuse super-héroïne »
Pour le fun
Evidemment le point négatif de la série est la CGI qui n’est pas parfaite. Cependant, nous somme dans une série télé avec un budget limité. La bonne chose est que tout n’est pas si gênant, et l’équipe de la série fait tout son possible pour s’assurer que Jen apparaissent à l’écran sous sa forme humaine le plus souvent, tout en offrant assez de She-Hulk. La performance de Maslany est suffisamment forte pour qu’on s’attache à elle en tant que Jen mais aussi en tant que She-Hulk.
Les quatre premiers épisodes de She-Hulk Avocate mis à disposition pour les critiques sont une balade délicieuse. Les performances des acteurs et l’alchimie qu’ils partagent l’emportent largement sur les plaintes que quiconque pourrait avoir à propos de la CGI. Certes le visuel est important, mais ce n’est pas tout ce qui compte. Si les cinq derniers épisodes sont aussi charmants que les quatre premiers, alors Marvel a une victoire entre les mains. She-Hulk est une série fun qui ne se prend pas trop au sérieux et doit être vue comme elle a été créée : une comédie.
Dernière chose, restez à la fin de chaque de épisode, il y a une scène post-générique mais ce n’est pas comme d’habitude. En effet, les scènes post-génériques de She-Hulk sont vraiment là juste pour la vanne, elles sont drôles et n’ont pas d’autre raison que de faire rire le public…du moins pour les quatre premiers épisodes.
She-Hulk Avocate c’est chaque jeudi sur Disney+.
Crédit ©Disney+
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