Critique du très réussi premier tome d’une saga en BD consacrée à l’explorateur britannique Richard Burton.
Les Editions Glénat viennent de publier le premier tome d’une saga très intéressante consacrée à Richard Burton. Non pas le célèbre mari de Liz Taylor mais l’explorateur. Au scénario, on trouve Alex Nikolavitch, assisté de Christian Clot qui a servi de consultant. Au dessin, Dim-D. Une oeuvre ambitieuse et satisfaisante sur de nombreux points.
Synopsis
C’est auréolé de la gloire de ses expéditions précédentes que le Capitaine Richard Francis Burton se voit confier la direction d’une expédition en quête des fameuses Sources du Nil, recherchée depuis plus de mille ans. Mais cet homme au caractère trop trempé, peu conventionnel, érudit et provocateur fascine autant qu’il rebute. Aux trente langues qu’il manie parfaitement il n’en manque qu’une pour se faire accepter de la société londonienne, la langue de bois. Aussi, lui impose-t-on le fils d’une bonne famille, le Capitaine John Hanning Speke, comme partenaire pour conduire durant près de deux ans la plus grosse expédition africaine que l’Angleterre n’ait jamais lancée. Une aventure qui va alimenter l’imaginaire du monde entier et dont les résultats vont diviser l’Angleterre pour des décennies. Et remettre en cause l’ensemble de la carrière et les récits de Burton…
Le conflit de deux hommes
Le grand défi posé par le traitement en bande dessinée d’un tel sujet est de rendre la complexité du personnage et une expédition qui a duré deux ans en un album. La solution et réussie et astucieuse : à l’image du journal d’un explorateur, on voit ce qui s’est passé à des dates précises et clefs de ce voyage. Le scénariste a fait un très bon choix et les évènements relatés, basés sur les faits réels, arrivent à montrer la personnalité de Sir Richard Francis Burton et la façon dont il s’est confronté à Hanning Speke. Ce dernier, à qui il avait sauvé la vie en Somalie, l’a trahi en revendiquant pour lui seul la découverte des sources du Nil.
Représentation de l’expédition
On remarque aussi la qualité du dessin, encore plus des couleurs : avec une représentation réussie de la nature et des personnages représentés finement, on retrouve à la fois l’Angleterre Victorienne et le monde africain avec fidélité, dans un mélange entre bande dessinée classique et dessin de journal d’exploration. Le deuxième tome traitera du voyage, antérieur chronologiquement, à la Mecque. S’il est aussi réussi que le premier, on tient là une série passionnante.
Crédits photo ©Editions Glénat
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