Game of Thrones saison 3: Valar Dohaeris, season premiere bien servi (Spoilers)

1

5.0

On l’attendait  depuis près de 10 mois, la saison 3 de Game of Thrones est revenue sur les écrans de HBO hier soir  avec Valar Dohaeris pour ouvrir le bal. Au menu : Dragons, magie, trahisons et cachotteries : une recette traditionnelle pour le nouveau hit de la chaîne câblée.

Valar Dohaeris, qui dans la langue de Valery veut dire « Tout homme doit servir », reprend exactement l’intrigue de Game of Thrones là où on l’a laissée. Pour être servi, le spectateur l’est bien comme il faut avec ce début de saison qui démarre sur les chapeaux de roues dès ses premières secondes. Une fois n’est pas coutume ce premiere s’offre une séquence pré-générique, comme dans le pilote, qui donne suite à la dernière scène glaçante du final de saison 2 où l’on découvrait les Marcheurs Blancs, ou les Autres (white walkers), pour la première fois au-delà du Mur dans une scène de clôture de saison qui faisait froid dans le dos. Le froid et l’effroi sont de mise dans cette séquence qui envoie du lourd dès sa première minute puisque Sam peine à se défendre contre l’un de ces zombies médiéval. Sauvé de peu, le ton est donné pour la suite : « Winter is coming », assez rigolé, ca va ch*er cette saison.

Famille je vous aime

La séquence la plus marquante de cet épisode est sans nul doute celle qui oppose Tyrion à son père Tywin. Un échange père-fils cinglant délivré par un Peter Dinklage au meilleur de sa forme et toujours aussi grandiose dans la peau de ce petit Seigneur rejeté et abattu. Game Of Thrones c’est une histoire de famille, de clan, d’identité et de reconnaissance tribale où l’on doit constamment prouver son allégeance. Une allégeance envers cette institution suprême, qui n’a rien à voir avec la structure politique monarchique de Westeros. Le trône de fer n’est qu’une belle métaphore de cela. Cette institution est bien évidemment la Famille illustrée par chaque maison où les liens filiaux ou fraternels sont protéiformes.

Chez les Lannister, la famille est bien évidemment sacrée, voire beaucoup trop. Surtout avec Cersei, sa relation incestueuse avec son frère, sa personnalité en tant que mère et ses rapports avec ses enfants. Chez les Lannister, peu importe les moyens tant que la famille (ou les biens, puisque les deux vont ensemble) est sauve. Mais tout est relatif quand il s’agit de Tyrion, la brebis galeuse, le monstre défiguré de cette famille parfaite sous toutes les coutures, responsable malgré lui de la perte matriarcale. Tyrion n’a aucune chance dans cette famille, malgré la grandeur de son intelligence, sa stature, son amour profond pour son clan ou son génie tactique. Quoiqu’il fasse il ne sera jamais à la hauteur du nom qu’il porte pour ceux qui partagent son sang. Un discours universel de tragédie familiale élevé à un autre niveau, un niveau fantastique et médiéval.

Qui suis-je ?

Tyrion, ce personnage rejeté que tout le monde aime, est en quête identitaire constante. Conscient des enjeux pour que la famille reste au pouvoir, il joue le même jeu dans le faible espoir d’être un jour reconnu comme membre à part entière du clan. Et c’est ce qui touche le spectateur. Oui, Game Of Thrones est une peinture comportementale d’un mal-être identitaire qui se retrouve dans tous les clans et quasiment tous les personnages, avec cette soif de pouvoir et cette course à l’accession du trône.

Dès sa première saison et encore plus dans la seconde, la définition identitaire est au cœur de la trame narrative. La Khaleesi en est le parfait exemple. Sa course effrénée vers le pouvoir et la récupération de son statut de Reine des 7 Royaumes est une quête identitaire avant tout. Dernière de son clan, celui des Targaryan, Daenerys cherche à reprendre ce qui représente pour elle son héritage familial, et donc renouer avec l’essence de son identité. Dans cet épisode, la jeune femme avec ses dragons adolescents vogue vers Astapor pour se construire un corps d’armée. Là-bas, la suivra une armée de 8000 « unsullied » (« Immaculés»), ces soldats que rien n’arrête ni ne touche, dont le rite d’initiation est marqué par le meurtre d’un nouveau-né. Mais ils ne seront pas les seuls à suivre la Mère des Dragons vers King’s Landing. Souvenez-vous de Barristan Selmy, Chef de la Garde Royale qui a été congédié par Cersei en saison 1. Ce dernier ici sauve Daenerys d’un assassinat planifié (et magique) qui fait froid dans le dos avant de se mettre au service de cette dernière. Une séquence qui clôt cet épisode sur les chapeaux de roues, comme il a commencé.

Jeu suspicion et mensonges

Dans Valar Dohaeris, on reprend ce qui fait le succès de la mythologie de Game of Thrones, les mêmes, et on recommence. Jeu, suspicion et mensonges sont toujours au rendez-vous dès ce début de saison. Beaucoup de séries ont utilisé la devise « Ne faites confiance à personne ». Dans Game of Thrones, cette idée prend tout son sens. Chaque personnage n’est animé que par sa propre survie et ses intérêts, le reste ne vient qu’en second.

Au-delà du mur, Jon Snow joue son rôle de rebelle à fond face à Mance Rayder. Même si l’on imagine que Snow va devoir faire ses preuves auprès des Wildlings (Sauvageons), il reste convaincant dans son rôle d’agent double. Lord Baelish lui tente de convaincre Sansa de fuir à ses côtés dans une courte scène qui lui est dédiée. A Harrenhal, découverte macabre : Robb Stark en marche vers King’s Landing découvre avec douleur les ravages causés par Gregore Clegane, la Montagne à Cheval. Ce qui ne l’empêche pas d’enfermer sa mère Catelyn Stark dans un donjon pour avoir laissé fuir Jaime Lannister. La famille c’est sacré, mais avec une certaine limite. Toujours chez les Stark, aucune nouvelle d’Arya ou de Bran et Rickon, l’une tentant de rentrer à Winterfell, les autres se dirigeant vers le Mur. Pour cela il faudra attendre l’épisode prochain. On ne peut pas tout faire en 55 minutes.

Parfait

On peut dire que ce season première rempli parfaitement les attentes du spectateur, en tenant le rythme de croisière proposé la saison dernière  et surtout en gardant autant d’intensité dès son ouverture suite au final époustouflant de la saison précédente, notamment sa dernière scène. L’intrigue est relancée avec la même force sans baisse de régime ni lenteur, ce qu’on aurait pu redouter malgré la qualité de la série. Pour les premiers chiffres d’audience et savoir si la Game of Thrones saison 3 a été encore plus plébiscitée que la saison dernière, qui avait à son ouverture enregistré des scores d’audience vertigineux, il faudra attendre les premiers chiffres en soirée.

 

Game Of Thrones Saison 3: Trailer #2

Crédit photos : ©HBO

Partager