Critique du début de la seconde saison de Masters of Sex qui s’annonce encore plus passionnante que la première.
A la fin de la saison dernière, Bill faisait sa présentation devant ses collègues médecins mais l’accueil était loin d’être celui escompté. Il s’était aussi rendu chez Virginia pour lui déclarer son amour. Un moment romantique un peu surfait mais qui remet ensuite les choses à leur place. En ce début de seconde saison, Bill ne fait plus partie de l’hôpital et Virginia est la risée du personnel. Depuis la présentation de l’étude en public, elle est harcelée par tous les hommes de l’hôpital et regardée de travers par les femmes. Malgré la situation, Virginia continue d’être forte et ne se laisse pas aller. Elle travaille désormais pour le Dr Liliane DePaul qui continue d’être un mystère. Si en apparence l’étude est morte, Bill n’a pas l’intention de l’arrêter et dans ce premier épisode, il est sur le point de trouver des personnes qui seraient prêtes à le soutenir financièrement pour relancer son travail.
L’épisode est assez bien construit avec des flashbacks qui reviennent sur la fameuse nuit où Bill a déclaré ses sentiments à Virginia. Dans un premier temps, on est sous le point de vue de Bill puis on a ensuite la vision de Virginia qui est beaucoup plus pragmatique que Bill. On apprend qu’elle a dit oui à la demande en mariage d’Ethan mais elle a finalement refuser après que Bill ait passé la nuit. Cependant, Virginia refuse non pas parce qu’elle a choisi Bill mais parce que son travail a priorité sur l’amour. Pour elle, sa relation avec Bill n’est que professionnelle, c’est le plus important à ses yeux du moins c’est ce qu’elle veut croire. Elle tente de mettre les choses au clair avec Bill lui disant que ce qu’il y a entre eux est avant tout du travail poussant Bill à lui dire qu’il n’a en aucun cas voulu lui donner de fausses idées. Ils continuent donc à avoir des relations sexuelles mais « au nom de la science ».
Le Coeur de Masters of Sex
La relation de Bill et Virginia reste au coeur de la série. On sent l’effort des scénaristes de mettre une véritable emphase sur leur lien qui va au delà de l’étude et qui est beaucoup plus personnelle qu’ils le pensent. Ils sont tous les deux très impliqués dans leur travail et se forcent à ne pas dépasser la limite du professionnel mais leur regard en dit long sur leurs véritables sentiments. Le côté trop romancé de l’histoire peut entacher la série et lui enlever une certaine crédibilité, cependant on ne peut pas s’empêcher de vouloir les voir ensemble et voir Masters se laisser aller à ses sentiments et à sa passion prouve qu’il n’est pas aussi froid qu’on pouvait le penser. Mais il y a certains moment où il est ignoble avec le bébé qu’il laisse pleurer et dans son comportement envers sa mère et Libby. Michael Sheen prouve une fois de plus qu’il sait parfaitement équilibrer son personnage entre passion, méchanceté et retenue. Quant à Lizzy Caplan, elle montre là son talent et prouve que sa nomination aux Emmy Awards est méritée. Si la relation physique de Virginia et Bill est “pour le travail” cela reste un adultère et cette pauvre Libby paie les pots cassés. C’est une femme adorable qui n’a rien fait pour mériter un mari qui l’ignore presque et la laisse avec leur bébé. En tant que téléspectateur on est nous même partagé entre les deux parce que si l’attirance de Virginia et Bill est indéniable, Libby ne mérite pas un tel traitement.
Une triste réalité
Si Bill et Virgina sont au centre l’histoire, une des intrigues secondaires donne aussi sa dimension à la série. Barton a décidé de faire son traitement d’électrochocs persuadé que cela va « guérir » son homosexualité mais il n’a rien dit à Margaret qui lui avait dit de ne pas le faire dans la saison 1. C’est triste de le voir dans un tel état mais cela reflète comment la société de l’époque traitait les homosexuels mais pas que car les traitements électrochocs étaient utilisés pour traiter d’autres conditions. Une horrible réalité qui remet plein de choses en perspective. Barton est dans une situation tellement désespérée qu’àprès avoir essayé de faire l’amour à sa femme, il tente de mettre fin à ses jours. On sait que Beau Bridges et Allison Janney (impeccables dans leur rôle) seront beaucoup moins présents dans cette saison, on espère donc que cette histoire aura une véritable conclusion et surtout, sera encore traitée avec justesse.
Cette saison commence doucement mais assez bien. On attend de voir l’évolution encore plus approfondie pour ces personnages qui sont d’autant plus fascinants qu’ils sont basés sur des gens qui ont vraiment existé et qui reprennent vie avec un casting incroyable qui rend chaque moment crédible. Masters of Sex arrive encore à traiter d’un sujet qui pourrait être grivois et vulgaire mais le fait avec classe et dignité. Et le regard sur la société de l’époque reste très intéressant.
Masters of Sex, c’est tous les dimanches sur Showtime et en US+24, tous les lundis sur OCS City.
Crédit image ©Showtime
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