Matthew Perry est de retour avec la série Go On, une sitcom teintée d’humour noir.
La nouvelle série Go On, marque le grand retour de Matthew Perry sur le petit écran. Il incarne Ryan King, un animateur radio caustique qui vient de perdre sa femme dans un accident de voiture. Son producteur l’oblige à intégrer un groupe de soutien avant de pouvoir reprendre l’antenne.
Le pilote de Go On est très prometteur mais montre aussi ce qui peut devenir une des grandes faiblesses de la série. Le pathos facile, l’image, le dialogue ou le monologue qui tirent les larmes sans effort. Le début du pilote est jouissif. Go On traite du deuil d’une manière différente. La série se moque de tous ces groupes de soutien avec le personnage de Ryan.
Concours d’histoires tristes
Lui, ne veut pas parler. Il veut simplement continuer sa vie comme elle l’était avant, multipliant blagues et utilisant l’humour comme bouclier à la douleur. S’il joint le groupe contraint et forcé, il sait parfaitement détourner son but. Il organise même le concours de celui qui a l’histoire la plus triste. Une séquence drôlissime où on rit du malheur des autres. Où les malheureux sont heureux d’avoir une vie digne d’Oliver Twist, et font la fête autour de leur histoire à déprimer un Joey Tribianni sous ecsta, entouré de filles canons à Disney Land le jour de son anniversaire. Une séquence aussi qui lance une pique à l’Amérique quand la perte d’un animal de compagnie bat celle d’un être cher. Cette scène est aussi très brillante. Elle permet de présenter les membres du groupe, leurs tragédies sans faire pleurer dans les chaumières. Mieux encore, Go On arrive à faire rire avec.
La série semble aussi donner quelques coups de pied bien utiles à tous ces groupes de soutien. Les règles sont ridicules, les discours d’autant plus et la spécialiste sensée les guider n’est pas plus psychologue que le pilier de Bar du PMU du coin. Prendre au sérieux le groupe est impossible.
Malheureusement, Go On ne reste pas sur cette critique caustique. Très vite Ryan King craque, donne raison à ses chefs et rejoint, de lui-même le groupe de soutien et ouvre son petit coeur brisé par l’accident de voiture qui a tué sa femme. On souligne quand même un bel effort. C’est la femme de Ryan qui est responsable de l’accident, elle n’est pas posée en victime.
C’est bien sûr ici que l’on doit pleurer.
Bons personnages
Malgré cela Go On peut être une excellente série. Scott Silveri a créé ici une galerie de personnages qu’il sera intéressant de découvrir, tous parfaitement campés par leurs acteurs. De Ryan avec un Matthew Perry brillant aussi bien dans le rire que dans le drame, à son assistante , en passant par les membres de son groupe de soutien qui ont tous une petite particularité intéressante – surtout le pervers et le vieil aveugle – on a déjà envie d’apprendre plus et de retrouver ses personnages en semaine suivante.
Go On est à surveiller. Elle a les capacités de s’inscrire dans les sitcoms que sait si bien faire NBC du type Community ou encore The Office. Il faut juste espérer que le pathos facile de fin d’épisode n’est qu’une des habituelles maladresses d’un pilote qui veut trop montrer ce que la série est capable de faire. Mais avec 18 millions de téléspectateurs devant leur téléviseur grâce à l’excellent lead-in que sont les Jeux Olympiques de Londres, la moindre erreur peut être fatale à Go On.
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