Critique du début de la saison 3 de The White Lotus qui offre un retour intriguant en Thaïlande.
Après Hawaii et la Sicile/Italie, c’est au tour de la Thaïlande d’être le décors paradisiaque au centre de la série satirique The White Lotus qui revient plus de deux ans après la saison 2. La saison 3 accueille évidemment un nouveau groupe de riches touristes pour une semaine de vacances balnéaires qui risquent rapidement de tourner au cauchemar.
Et comme à son habitude, si le thème de chaque saison est différent (la spiritualité semble être le mot d’ordre en saison 3 même si clairement la plupart des personnages en manque cruellement) le créateur Mike White continue sa satire et critique des riches dépourvus de profondeur qui s’offrent des vacances de luxe dans des lieux à fort sens culturel.
Contrairement à Ryan Murphy qui dans son approche de l‘anthologie a préféré constituer une troupe récurrente et fait revenir les mêmes acteurs dans des rôles différents, White a suivi le chemin inverse. On a ainsi le plaisir de regarder de nouveaux acteurs arriver dans cet univers pour jouer ces nouveaux personnages. On trouve ainsi de nouveaux visages, mais la série a toujours un personnage (ou deux) de retour, faisant ainsi le lien avec les saisons précédentes, rappelant que nous sommes dans le même univers.
Une fois que la série a établi qu’à un moment donné, il y aura des coups de feu et qu’un corps flottant sera (probablement) retrouvé, nous revenons rapidement en arrière pour rencontrer les clients qui ont réservés leur séjour pour une semaine au spa de bien-être thaïlandais ultra-exclusif de White Lotus.
Les suspects débarquent
Nous voyons ainsi arriver par bateau la famille Ratliff avec le patriarche financier Timothy (Jason Isaacs), la matriarche anxieuse Victoria (Parker Posey), le fils aîné prétentieux Saxon (Schwarzenegger), le jeune frère lycéen Lochlan (Sam Nivola) et Piper (Sarah Catherine Hook), l’enfant du milieu étudiante, dont la thèse adjacente au bouddhisme était la motivation du voyage.
Ensuite, il y a la star de la télévision Jaclyn (Michelle Monaghan), qui retrouve pendant une semaine ses amies d’enfance Laurie (Carrie Coon) et Kate (Leslie Bibb). Aussi présent, Rick (Walton Goggins) et sa petite amie Chelsea (Aimee Lou Wood), cliché d’un couple où l’homme est un ronchon beaucoup plus âgé qui commence à perdre ses cheveux et la petite amie est une jeune femme qui se sent délaissée.
Les personnages ne sont pas tous riches ou vénaux. Belinda (Natasha Rothwell), revient comme un rayon de soleil, éclairant les coins sombres de la série avec une lueur de décence générale. Elle n’est pas seule puisque son fils adulte va bientôt la rejoindre. Elle assure la continuité de la première saison, durant laquelle elle s’était rapprochée de Tanya (Jennifer Coolidge), mais n’a jamais entendu parler de la promesse d’un soutien financier pour son propre spa.
Nous savons ce qui est arrivé à Tanya dans la saison deux, mais à priori, Belinda n’est pas au courant. Elle arrive en Thaïlande dans le cadre d’un programme d’échange mondial du White Lotus pour en apprendre plus sur les méthodes des employés du spa et s’enrichir spirituellement après un burn-out.
L’ADN reste présent
Pour le moment, la saison commence assez bien mettant en place des personnages qui ne devraient pas laisser le public indifférent. Mike White a le don de créer des histoires et des personnages intrigant, des personnages qui parfois mettent mal à l’aise (clairement une histoire d’inceste se met en place avec les frères et sœur). Le premier épisode prend son temps en termes d’intrigue et tout n’est pas encore clair, mais la présence d’un personnage connu des saisons précédentes (qui n’est pas Belinda) va probablement faire hurler les fans de White Lotus qui demanderont justice pour Tanya. Ce personne dont on taira le nom est accompagné d’une jeune femme jouée par la française Charlotte le Bon.
Si le lieu change, l’ADN de The White Lotus est très présent. Mike White est conscient des échos qu’il crée dans l’univers élargi de White Lotus, mais on ne peut pas toujours dire quand cet écho est une prémonition, quand il s’agit d’une fausse piste exprès ou quand il s’agit d’un auto-plagiat. C’est probablement les trois.
Les dialogues de Mike White sont toujours autant aiguisés, éviscérant pour créer du suspense mais aussi jouer avec cet humour noir qu’il maitrise si bien. On est clairement dans une saison qui s’annonce plus sombre, plus cynique et plus diabolique que jamais.
The White Lotus, c’est chaque lundi sur Max.
Crédit ©HBO/Max
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