Le 21 avril 1989, Nintendo sortait le Game Boy. Retour sur une success story qui changea l’univers du jeu vidéo.
25 ans déjà… 25 ans de jeux exceptionnels, 25 ans d’évolutions technologiques, 25 ans de sessions interminables aux toilettes… S’il y a bien quelque chose qu’on ne pourra pas retirer au Game Boy, c’est que malgré son statut de « console portable », il a vraiment eu l’étoffe des plus grandes. Bilan d’une carrière riche en innovations et hommage à la plus emblématique des consoles de la cours de récré.
I have a dream
Comme n’importe quelle révolution, tout a commencé avec un homme : Gunpei Yokoi. Bricoleur de nature, cet employé de Nintendo depuis déjà un certain temps a connu de nombreuses réussites avec des créations telles que l‘Ultra Machine ou le Love Tester, deux petits jeux de société déjà bien farfelus. Puis vinrent les années 80 avec le revirement de Big N vers le marché du jeu vidéo. Yokoi s’intéresse de près à ce nouveau média qu’il voit déjà comme la nouvelle étape de l’évolution des jeux pour enfants. Il sera à l’origine des premières consoles portables de Nintendo : les Game & Watch, des devices à double écrans ne possédant qu’un jeu. Mais c’est après avoir travaillé sur la Famicom (version japonaise de la NES) qu’il a l’idée révolutionnaire du Game Boy. Une console portable 8-bit avec un écran monochrome et une autonomie à piles. Idée d’autant plus farfelue que Sega, le grand concurrent de Nintendo en cette fin de décennie 80, sortait lui aussi sa console portable avec écran couleur rétro-éclairé : le Game Gear. Et pourtant, l’Histoire se rappellera du Game Boy comme étant le grand vainqueur de cette guerre des portables.
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Pourquoi faire compliqué alors qu’on peut faire simple ?
Malgré la supériorité technologique de son concurrent direct, le Game Boy a su séduire les foules. Les principales raisons ? Sa ludothèque estampillée Nintendo (seul constructeur de l’époque à vérifier consciencieusement ce qui sortait sur ses consoles avec le fameux « Nintendo Seal of quality »), son autonomie (largement économisée grâce à l’écran monochrome) et son prix dérisoire par rapport à la concurrence (le Game Gear coûtant presque le double à l’époque). Tout cela a été capable grâce au génie sus-nommé. Yokoi, dont la philosophie était d’utiliser au mieux la technologie pour assurer le meilleur divertissement possible, avait compris que pour que le Game Boy fonctionne, il fallait qu’il soit accessible. Donc pas de grosse avancée technologique, mais juste ce qui faut pour s’amuser au moindre coût. Et c’est ainsi que la légende du Game Boy est née. Plus de 118 millions d’exemplaires des deux premiers modèles ont ainsi trouvé preneurs à travers le monde.
Les 2 sauveurs
Petit arrêt cependant sur 2 jeux très importants parmi la foultitude de hits qu’a eu le Game Boy : Tetris et Pokémon. Le premier a été créé par Alexey Pajitnov en URSS en 1984. Pour la petite histoire, le bon Alexey, ravi du concept de jeu qu’il avait inventé s’en est retrouvé dépouillé par la Mère Patrie. Il trouva quand même un moyen de le vendre outre-Atlantique pour les ordinateurs de l’époque et le succès fut immédiat. Quand les japonais de chez Nintendo achetèrent le concept et fournirent le jeu en package avec la console en 1989, cette dernière se vendit comme des petits pains. Mais arrivé dans les années 90, la source commence à tarir et les chiffres de ventes commencent à baisser. C’est sans compter sur une autre personnalité, Satoshi Tajiri. Ce dernier est à l’origine de la franchise la plus juteuse a ce jour pour Big N : Pokémon. Sorti en 1996 et divisé en deux cartouches avec chacune des spécificités, le jeu pousse à la collectionnite et à l’échange grâce au cable link et devient viral, relançant ainsi les ventes de la console.
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Une console en adéquation avec son temps
Mais Big N ne s’est pas arrêté là. Malgré le décès de Gunpei Yokoi le 4 octobre 1997, la firme de Kyoto continua son œuvre en multipliant les déclinaisons de la console portable : Game Boy Pocket (même puissance mais plus petite), Game Boy Color (même taille mais avec écran couleur) et enfin, Game Boy Advance, la version 32-bit. Avec cette petite dernière, c’est un véritable revival des années Super Nintendo qui s’est opéré. Outre la légion de nouvelles licences à succès comme Advance Wars, Mario & Luigi, Wario Ware Inc, Golden Sun et consorts, ce fut l’occasion de réadapter ou ressortir d’autres séries à succès, offrant ainsi à des grands noms alors tombés aux oubliettes de refaire surface. Metroid Fusion, Fire Emblem, Super Mario World, F-Zero Maximum Velocity… Une fois de plus, la ludothèque Nintendo a su porter sa console. Sans oublier la plus populaire des déclinaisons du Game Boy Advance : la SP et son écran rabattable rétro-éclairé, synonyme de longues nuits blanches sous la couette sans avoir peur de se faire attraper à cause de la lumière allumée.
Malgré toutes les années, l’héritage du Game Boy se fait toujours sentir. Certes les temps ont changé et les ventes de la 3DS ne sont pas celles de son ancêtre. Mais on peut quand même remarquer que Nintendo règne toujours en maître sur le monde des consoles portables, Sony ayant du s’incliner malgré le bijou technologique qu’était sa PS Vita. Mais à l’heure où les smartphones et les tablettes deviennent des consoles à part entière, l’ère de la console portable semble être indubitablement sur le déclin. A moins qu’une fois de plus Big N arrive à nous étonner ? L’avenir nous le dira.
Crédits : ©DR
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