The Last of Us saison 2 : Donner du sens au milieu du chaos (spoilers)

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Retour sur le second épisode de The Last of Us saison 2 : un épisode 2 fort en émotion qui propose un évènement tragique pour un grand moment de télévision. Attention spoilers.

S’il y a bien une série qui brille pour son écriture et sa réinvention narrative, tout en respectant le matériel originel, c’est bien The Last of Us.

L’ épisode 2 de sa nouvelle saison est disponible depuis ce lundi de Pâques. Un épisode au titre évocatoire (« Through the valley – A travers la vallée » de la mort bien sûr), qui ne manquera pas de traumatiser ses spectateurs, à l’image d’une autre série culte de HBO.

Les joueurs de la The Last of Us Part II s’y attendaient. Peut-être pas aussi tôt, mais ils le savaient. Comme ils savaient pour la fille de Joël dans le pilote, ou les évènements du final de saison 1.

L’adaptation en série TV de l’une des licences les plus cultes de Sony continue de choquer et marquer les esprits, pour un épisode qui restera dans les annales, avec la perte d’un héros dans des circonstance tragiques.

Reconstruction

Un second épisode qui reprend à la suite des évènements présentés précédemment. Alors que le calme régnait dans le lancement de cette nouvelle saison de The Last of Us, cette reprise propose énormément d’action, mais aussi une tragédie, qui vont mettre en place la suite de l’intrigue inspirée par la trame principale de The Last of Us Part II.

Alors que le premier jeu, ainsi que la saison 1, parlaient d’amour entre un père et une fille, de deuil, de reconstruction ou de connexion, cette suite aborde des thématiques bien plus lourdes, plus noires et plus profondes dans ce monde post-apocalyptique.

Des thématiques que l’on a pu voir effleurées dans l’épisode 1 de cette saison 2 de The Last of Us, notamment lors de la session entre Joel et sa thérapeute : la colère, les envies de vengeance et de rétribution, les regrets… Des émotions dures, brutales, pour une histoire qui célèbre l’importance du lien humain.

Deux femmes que tout oppose… et réuni.

Notamment concernant les deux protagonistes qui s’opposent dans cette histoire imaginée par Neil Drunkman et racontée par Craig Mazin : Abby et Ellie.

Deux femmes qui s’affrontent au sens propre et figuré, animées toutes deux par les mêmes sentiments : la vengeance, pour accepter la perte d’un être aimé, les deux pères, les deux assassinés violemment. Un épisode violent qui met en parallèle la brutalité et dangerosité des infectés face à celle bien humaine d’Abby.

Car oui, si la fin tragique de Joel était attendue par beaucoup, elle s’est faite en parallèle d’une attaque sans précédent de la ville de Jackson par les zombies cordyceps. Une attaque présagée dans le premier épisode, notamment avec les canalisations déterrées lors du chantier.

La Horde

Un assaut coordonné de la horde d’infectés et ses mutants, dans la suite logique des séquences précédentes qui présentaient les nouvelles aptitudes des claqueurs. Des claqueurs organisés, qui s’engagent vers la ville comme une armée.

Une séquence folle et pleine d’action qui ne manquera pas de rappeler les grandes heures de HBO avec Game of Thrones, qu’elle soit Bataille des bâtards ou affrontement avec les zombies des glaces. Ici, telle une forteresse face à un siège, Tommy coordonne ses hommes pour survivre face à cette menace aux allures insurmontables, dans une réalisation signée Mark Mylod, un vétéran de Game of Thrones.

Une attaque qui avait été suggérée dans le matériel originel mais jamais vue, pour mieux surprendre ceux qui savaient à quoi s’attendre. Un peu à la manière de l’épisode 3 de la saison 1, parenthèse inédite autour de Bill & Frank, les scénaristes prouvent qu’ils savent où et quand réinventer l’intrigue quand il le faut, notamment pour offrir plus d’intensité dans les moments importants de l’histoire de The Last of Us.

L’homme et le chaos

Si The Last of Us en série fonctionne toujours autant, même en adaptant et amendant son intrigue originelle – que ce soit dans la manière avec laquelle Abby coordonne et organise sa vengeance, ou qui se retrouve face à la mort de Joel – c’est parce qu’elle reste juste et fidèle dans le cœur de ce qu’elle raconte : une histoire d’hommes et de femmes qui tentent de composer les uns avec les autres dans un monde en pleine désolation comme celui-ci.

Un monde qui n’a plus de sens au-delà de celui de la communauté qu’on se créée, qu’elle soit à travers les liens du sang, l’amour filial ou fraternel, ou ceux qui partagent les mêmes convictions ou aspirations, que ce soit à Jackson, ou au Kansas, en rejoignant les milices lucioles ou WLF.

Des liens d’autant plus nécessaires, puisque tout ce qu’il reste n’est que chaos. Dans un monde ou plus rien n’a de sens, les connexions humaines prennent encore plus de place et d’importance. Un monde dans lequel Ellie ou Abby tentent de donner un but à leur vie, ainsi que leur résilience au-delà de la survie.

Une histoire de sens

Du sens pour la première avec sa capacité à résister à la menace, un don qu’elle aurait aimé offrir à l’humanité pour justifier son existence, elle orpheline dans une monde dangereux.

Du sens également à travers la recherche d’un coupable pour la seconde, par soif de justice personnelle après la perte de son père, histoire de ne pas laisser cette mort vaine.

Un sens que Joël lui-même s’est donné en sauvant Ellie et s’occupant d’elle, avec sa posture de père adoptif, après des années dans la noirceur et de colère. Un sens que l’on voit dans les échanges de regards compatissant et aimant, avec celle qui venait tout juste de renouer avec lui la veille, le suppliant de résister.

Grand moment de télévision et claque émotionnelle

Une fin tragique et dure, forte en émotion, délivrée par un trio d’acteur qui se donnent dans leur rôle, qu’il soit un Pedro Pascal touchant dans sa posture laconique et patriarchale, une Bella Ramsey suppliante et habitée, ou Kaitlyn Dever, l’interprète de Abby, à la fois touchante et détestable, notamment dans son monologue, avant l’inévitable.

Cet épisode 2 de The Last of Us aura été un grand moment de télévision. Si certains avaient pu être dubitatifs au lancement de la saison la semaine dernière pour une mise en place tout en calme et psychologie, il est certain avec cet épisode que les créateurs de la série savent proposer de l’intensité quand il le faut afin de raconter au mieux leur histoire.

Une histoire plus humaine que fantastique, qui va nous proposer de plonger dans une aventure plus psychologique et philosophique que surnaturelle. Et c’est ce qu’on aime.

La saison 2 de The Last of Us est à découvrir chaque lundi sur la plateforme Max, à partir de ce 14 avril, ou avec les abonnements chaine Max d’Amazon Prime vidéo ou Canal +.

Crédit photos : ©HBO/warner 

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