Pluribus saison 1 : Le choix de Carol dans un final atomique (spoilers)

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4.5

Bonnes fêtes ! Le final de Pluribus est arrivé avec quelques jours d’avance, histoire de donner de quoi s’occuper aux fans pour ce réveillon Noël. Critique du final de la série Pluribus qui offre un choix à Carol entre « la fille » et « le monde ». Spoilers.

Deux univers se réunissent dans le final de Pluribus. Après neuf épisodes passés à chacun l’autre bout du monde, Carol Sturka (Rhea Seehorn) et Manousos Oviedo (Carlos-Manuel Vesga) se rencontrent enfin. Et sans grande surprise, la rencontre est explosive.

Mais avant de nous intéresser à eux, ce final, intitulé « La Chica o El Mundo » (ou « La Fille ou le Monde ») s’ouvre sur Kusimayu (Darinka Arones), la jeune Péruvienne parmi les treize personnes non infectées, que Carol a rencontrée dans l’épisode 2. C’est elle qui a exprimé le désir de rejoindre les Autres et l’on découvre ici que l’esprit collectif a enfin trouvé le moyen d’y parvenir sans lui faire du mal physiquement.

Elle inhale simplement le virus vivant, ce qui la transforme en l’une des leurs. C’est un processus très simple mais effrayant. La façon dont ils retournent tous à leur occupation une fois qu’ils ont obtenu ce qu’il voulait fait froid dans le dos. Kusimayu était une proie facile et la « hive mind » à du pain sur la planche avec Carol et surtout Manousos.

Carol défaitiste ?

Ces huit derniers épisodes, qui se sont déroulés sur une période d’environ soixante jours dans la chronologie de la série, ont été marqués par un long dialogue entre Carol et l’esprit collectif. Dans l’épisode précédent, les deux camps ont intensifié leurs efforts pour mieux se comprendre.

Carol et Zosia ont chacune déployé une stratégie de charme, tentant de convaincre l’autre que leur philosophie était la bonne pour le monde. Il s’avère que l’esprit collectif est peut-être un peu plus habile à ce jeu. Après que Carol ait cédé et couché avec Zosia, le cours de la bataille bascule considérablement en faveur des extraterrestres.

Face à face compliqué

Après un périple dangereux, Manousos arrive enfin à Albuquerque pour discuter stratégie avec Carol, malgré la barrière de la langue et leurs différences. Evidemment, ces deux-là ont chacun leur manière de voir des choses, même s’ils sont dans un sens très similaire (très têtu) et ont un but commun. Ils sont deux des 13 dernières personnes sur Terre à avoir un libre arbitre et sont peut-être les seuls a encore chérir ce concept. Mais Carol ne voit pas le collectif comme malveillant contrairement à Manousos.

Carol est méfiante surtout face à l’exigence de Manounos et ses méthodes pour le moins radicales. Maintenant qu’il est en ville, Manousos entreprend ses propres expériences pour découvrir comment séparer la fusion, n’hésitant pas à repousser les limites. Il est parano, froid et violent, n’hésitant pas à faire du mal physiquement à cette entité qui a envahi l’humanité.

 

Le plus drôle, c’est que Manousos est peut-être sur le point de trouver la solution pour défaire tout ça, ou du moins, sa théorie est bien meilleure que celle de Carol. Son plan mystérieux de fréquence radio et de persuasion pour ramener les individus est certes interrompu par le fusil de Carol, mais l’approche semble aussi valable qu’une autre. Et il a bien pris soin de les prévenir avant de commencer.

Mais cela conduit aussi à un moment crucial pour la mission de Carol contre l’esprit collectif, aussi douloureux soit-il : Zosia lui révèle que le groupe, et par extension Zosia elle-même, aiment Manousos autant qu’ils l’aiment elle. Et ce n’est pas seulement cette affirmation qui est si pénible pour Carol, mais aussi la désinvolture avec laquelle Zosia la lui annonce. Comme si c’était une évidence.

Escapade romantique

Après ça, Carol parcoure le monde et mène une vie aux apparences parfaites avec Zosia (qui, on le rappelle, ressemble de très près à Raban, le lead romantique des livres de Carol). La fille ou le monde ? Carol semble avoir fait son choix… ce qui est très inhabituel pour elle.

Peut-être en avait-elle tout simplement assez. Peut-être aspirait-elle à une vie « normale » avec une compagne aimante. Déteste-t-elle tellement Manousos et ses méthodes qu’elle est prête à fermer les yeux sur ce qui se passe ? On a bien compris que Carol se sent extrêmement seule et que la compagnie de Zosia la rassure. Le collectif le sait et profite de cette solitude, surtout que Carol est devenue très possessive avec Zosia.

Mais Carol, qui même si elle passe son temps avec Zosia et refuse de rejoindre la horde, réalise que rien a changé et qu’elle est manipulée. Elle se rend compte que même si elle ne les laisse pas volontairement prendre son ADN, ils ont un autre moyen de le trouver : ses ovocytes qu’elle a congelé il y a des années avec Helen.

Après cette révélation, à la fois déchirante et terrifiante pour Carol, elle prend une décision. Le temps presse pour elle avant qu’ils ne trouve la solution avec ses ovocytes et elle n’a d’autre choix que de rentrer chez elle… auprès de son seul allié, qu’elle le veuille ou non : Manousos. Oh, et elle se pointe aussi avec une bombe atomique, littéralement. Carol et Manousos sont les seuls à pouvoir sauver le monde.

Réflexion sur le monde

La saison 1 de Pluribus se termine en apothéose, entre humour et horreur. L’épisode s’ouvre sur une scène glaçante avec la jeune Kusimayu, dont le destin préfigure non seulement celui de Carol, mais aussi ce que toute la culture humaine a déjà perdu. « La Chica o El Mundo » réunit enfin Carol et Manousos… et, sans surprise, l’étincelle est explosive. De plus, la relation de Carol avec Zosia prend fin brutalement lorsqu’on apprend que la Fusion a trouvé le moyen de l’infecter, qu’elle le veuille ou non, préparant ainsi le terrain pour une saison 2 qu’on attend avec impatience.

Dans l’ensemble, Pluribus est une série fascinante, pleine de questions existentielles. Oui elle est lente mais c’était à prévoir quand on connait le travail de Vince Gilligan (Breaking Bad, Better Call Saul) qui aime prendre son temps et est fan de moments contemplatifs. La série fait grandement penser sur l’humanité et sur ce qui la rend intéressante. Entre individualisme et collectivisme, où se trouve le bon équilibre ? Sommes-nous condamnés à oublier qui nous sommes individuellement pour le bien de tous ? Doit-on sacrifier notre libre arbitre afin de vivre dans une certaine harmonie ? C’est l’une des questions principales de cette série brillamment menée par Rhea Seahorn qui fait un travail fabuleux, plein de nuances pour ce personnage de Carol qui est clairement torturée et perdue.

Pluribus est dores et déjà assurée d’une seconde saison. On attend ainsi avec impatience de voir comment Carol et Manousos arriveront à mettre leurs querelles de côté pour le bien de tous.

Pluribus est disponible sur Apple TV.

Crédit ©Apple TV

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