Excellent démarrage pour la saison 3 de The Americans.
La saison 3 de The Americans a débuté cette semaine sur FX avec un premier épisode fascinant. Un épisode presque parfait où les diverses intrigues de la saison sont mises en place. Doucement, sans grand cliffhanger extravagant, ni effets de surenchères, la série nous replonge dans son univers passionnant, fait d’espionnage, de trahisons, mais au-delà de tout, d’histoires de famille.
De l’avenir de Paige
L’un des thèmes de cette saison 3 de The Americans avait déjà été abordé lors du final de la saison 2 : Paige et son avenir. Le KGB souhaite qu’elle rejoigne leur rang, puisque la seconde génération déjà imprégnée de la culture américaine aurait encore plus de facilité à passer inaperçue. C’est à Elizabeth et Philip de décider, et c’est là où les problèmes font surface.
Restant parfaitement cohérent avec ce qu’on a vu des personnages, Elizabeth considère sérieusement l’idée. Elle a été toujours la plus fidèle aux idéaux de l’URSS, celle qui a toujours le plus de foi en la Mère Patrie et la justesse de son combat. Philip, lui, est le plus américanisé des deux, le plus humain, aussi. Il est pour lui hors de question de traîner ses enfants dans cette vie de sang, de mensonges et de trahisons. Il veut avant tout protéger sa fille du monde de l’espionnage. Et lorsque leur nouveau contact, Gabriel (Frank Langella), aborde le sujet, leur position respective est assez claire.
Cette intrigue va clairement se jouer sur la saison. Où les scénaristes réussissent parfaitement, et qu’ils ne transforment pas cette division de Philip et Elizabeth sur ce sujet, unE brèche complète dans leur couple. S’ils ne sont pas d’accord sur ce sujet en particulier, ils restent cependant solides et unis sur d’autres, que ce soit dans leur boulot d’espion ou avec leurs propres difficultés de couple, comme lorsqu’Elizabeth apprend que sa mère est mourante. Cette nuance est plus qu’appréciable, mais n’est pas étonnante pour The Americans. Dans le traitement de tous ses sujets, la série a toujours été mesurée et a toujours évité de voir le monde en noir et blanc.
L’Afghanistan et Brejnev
Sur un plan un peu plus large, The Americans suit l’Histoire et cette saison, on assistera ainsi à la réaction de nos espions à la mort de Brejnev mais aussi à la guerre en Afghanistan contre les Soviets. Si dans le premier épisode, Brejnev n’est que simplement mentionné, il est clair que ce n’est pas par hasard, et que cela va secouer encore plus les personnages de la série. Quand à l’Afghanistan, c’est à qui, du FBI, de la CIA et du KGB, arrivera le mieux à récupérer des informations de l’autre sur le sujet, de qui arrivera à influencer l’ISI au Pakistan qui aide à combattre les soviétiques et surtout à donner des fausses informations à l’autre. Il est agréable que The Americans ait décidé de ne pas éviter d’évoquer la responsabilité des Etats-Unis dans la formation des Talibans au début des années 80, malgré les conséquences que l’on connaît. Vont-ils oser introduire un certain Ben Laden dans cette intrigue ?
Le choix d’inclure cette intrigue aide aussi à créer cette ambivalence pour le public américain, foncièrement anti-communiste. Ce public connaît déjà les conséquences de cette guerre entre les soviétiques et l’Afghanistan aura sur les Etats-Unis en 2001, et encore aujourd’hui. C’est aussi un bon moyen de mener les téléspectateurs américains les plus patriotes ou les plus réticents à soutenir les personnages de la série dans leur combat rouge.
les méthodes pour obtenir ses informations son toujours aussi brutales, sexuelles, et de plus en plus risquées. Si bien que Elizabeh et Philip sont de plus en plus en danger d’être découverts. Elizabeth se bat même contre deux agents du FBI pour ne pas être arrêtée. Son erreur ? Faire confiance à une femme dont la motivation n’était pas la foi en un combat mais une vengeance mesquine – quoique que très compréhensive – contre la CIA et ses patrons. Très vite, elle regrette son geste.
D’autres moments de ce premier épisode sont un peu sur le même thème. Des espions qui prennent trop de risques, qui font confiance, même si ce n’est qu’un minimum de confiance, aux mauvaises personnes, et qui laissent parfois un peu trop guider par leurs émotions.
Trop d’intrigues ?
The Americans propose ainsi un premier épisode pour sa saison 3 intense avec de nombreuses intrigues, puisque à celles déjà citées, il faut ajouter les déboires maritaux de Stan, le meurtre d’Annalise qui aura ses répercussions, et la formation d’un nouveau petit espion par Elizabeth. Cela rend un premier épisode très chargé, peut-être un peu trop pour retenir toutes les informations importantes et permettre de suivre clairement le reste de la saison, sans se perdre.
Un second visionnage est donc recommandé. Mais avec un tel jeu des acteurs, une excellente réalisation et cinématographie, en plus de ce scénario très bien écrit, ce n’est pas non plus le goulag que de regarder deux fois ce premier épisode.
La saison 3 de The Americans est disponibles 24h après les USA sur Canal+Series
Crédits Images : ©FX
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