Ray Donovan termine son excellente seconde saison de manière bien destructrice. Attention Spoilers.
La saison deux de Ray Donovan se termine sur une image fortement évocatrice. Ray Donovan est assis dans le canapé de sa maison familialle, l’air abattu, perdu même. Et même sans parole, le téléspectateur peut entendre directement ses pensées : et maintenant, que vais-je faire ? Que sera ma vie ? Bref, il pourrait faire une reprise de Gilbert Bécaud que ça ne serait pas totalement déplacée. Certes ce n’est pas une femme qui est partie, mais sa carrière entière.
Ce dernier épisode de Ray Donovan règle de nombreux comptes, au sens propre comme au sens figuré.
Jeu de Dominos
La saison deux de Ray Donovan est très bien construite avec de très nombreux éléments parfaitement mis en place pour arriver à cette dernière image. Comme pour un jeu de dominos, Ann Biderman a placé ses intrigues exactement comme il le fallait. Et lorsqu’elle a poussé le premier, tout s’est enchaîné pour provoquer de nombreuses réactions en chaîne et en arriver à ce final splendide. Un final qui semble très marqué par ce qui arrive hors-scène. En effet, Ann Biderman quitte la série. Or, ce season finale résonne avec la volonté d’envoyer la série vers un renouveau. Ou de tout saboter pour le repreneur. Car ce dernier aura besoin de beaucoup d’imagination pour repartir et garder le thème original de la série intact.
En effet, la carrière de fixer de Ray est complètement détruite. Il tue l’un de ses clients, pour protéger sa fille. En livre un autre à la police. Il trahit l’un de ses employeurs, divulgue le secret à la presse d’une autre de ses associés malgré-lui, et pour couronner le tout est trahi par l’un de ses employés. Il est désormais presque certain que plus personne ne va faire appel à lui. Il est clair que pour la prochaine saison, il va falloir lui trouver une autre occupation. Et en se faisant, il détruit aussi la carrière, ou la vie, de nombreux autres personnages.
Et même si quelqu’un faisait appel à lui, il ne semble plus en état d’assumer ce travail. Il est clair qu’il regrette beaucoup des tâches qu’il a à effectuer, avoir tué lui pèse clairement et avoir mis en danger sa famille, aussi bien sa fille, son fils que ses frères, le mine. Le retour de son père et son comportement n’aide pas Ray à se sentir à l’aise dans sa vie.
Le crime ne paie pas
Sous ses airs de série avec un anti-héros qu’il faudrait admirer, Ray Donovan souligne surtout combien le crime et l’immoralité ne payent pas. Et ce, de manière bien plus efficace qu’une série avec des bons gentils héros bien sous tout rapport. L’état psychologique de Ray, la solitude et les hallucinations que subit Mickey, et les conséquences que leurs actions ont sur leurs familles et amis sont de biens meilleures histoires pour dissuader les jeunes de vivre une vie de crimes et de choix pas très catholiques. Et c’est bien entendu particulièrement réussi grâce au jeu de Liev Schreiber mais surtout Jon Voight qui sait incarner un Mickey sur tous les tons, aussi bien bon connard, arrogant, salaud de première que dans ses rares moments plus de vulnérabilité. Sans parler de la dimension comique du personnage.
Ray Donovan n’est pas sans défaut, loin de là. Certaines intrigues étaient à éviter et les choix des personnages incompréhensibles, en particulier en ce qui concerne Abby. Jusqu’au milieu de la saison, le personnage et les conséquences de la vie que mène son mari sur elle étaient très bien dévellopés. Puis, on ne sait pourquoi, elle fait le choix de ne pas lui faire confiance quant à la sécurité de sa fille. Si bien que Biderman en a oublié d’explorer en plus de profondeur son mal-être et les problèmes qu’ils ont dans leur mariage ce qui était peut-être le plus intéressant pour elle.
Petits défauts
Ray Donovan a aussi tendance à espèrer un peu trop que les spectateurs oublieront certains points d’intrigues et se permet de les laisser sans résolution, ou, quand on a de la chance, à les résoudre d’un coup de balais, comme on cache la poussière sous le tapis. L’exemple parfait ici sont les intrigues autour de ses frères. Les deux ne sont presque plus des personnages à part entière, mais simplement des outils pour mieux faire avancer les autres intrigues ou pour montrer combien Ray ou Mickey n’ont pas été à la hauteur.
Malgré tout, la série signe une seconde saison à la narration presque parfaite, avec un jeu d’acteur impressionnant, à la tensité et tension dramatique et le tout, avec, souvent, une pointe d’humour bien sentie.
Crédits Images : ©Showtime
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