Critique du double-épisode inaugurant la deuxième saison de Dallas.
Après une première saison se terminant sur la révélation de la véritable identité de Rebbeca Sutter, Pamela Rebecca Barnes, Dallas est de retour pour 15 nouveaux épisodes. Cette nouvelle saison se montre à la hauteur de la première saison et de la série classique, avec une évolution. Le rythme, hyper rapide, de la première saison, semble ralentir pour bénéficier au développement des personnages. Le passage de 10 à 15 épisodes a dû permettre ce ralentissement, qui évite qu’on se perde trop.
Changement de rythme
Si Dallas a gagné du rythme par rapport à la série originale (ça se retrouve aussi dans la nouvelle version de Hawaii 5-0), on sent une pression moindre avec un double-épisode introductif réintroduisant notamment la rivalité, vieille de 70 ans, entre les Barnes et les Ewing. Avec une nouvelle génération, on a de nouvelles raisons de se haïr. Rebecca n’a pas les mêmes motifs de haïr les Ewing, la preuve en étant son alliance avec John Ross. Si Cliff en voulait à JR, c’était avant tout parce qu’il considérait que Jock avait volé de ses droits son père Digger. On change d’optique et l’ennemi n’est plus la lignée de JR, mais celle de Bobby en raison de ce qu’elle perçoit comme une trahison de Christopher. Dallas peut avoir comme devise une citation de John Ross : « Love is for pussies. » (« L’amour c’est pour les fillettes »). Ce dernier débute la saison en couchant avec la fille d’un homme influent juste pour faire chanter ce dernier qui veut éviter un scandale. Il est le digne fils de son père.
Pamela/Rebecca se dévoile
Mais résumons d’abord ce retour. Rebecca avoue sa véritable identité aux Ewing. Christopher essaie de faire annuler le mariage, pour éviter un divorce, afin de ne devoir rien donner à celle qui est encore sa femme et aussi pouvoir épouser devant l’autel Elena. Pour promouvoir la nouvelle énergie qu’est le méthane et dont Ewing Energies veut être pionnière, Christopher et Elena créent une voiture fonctionnant avec ce système pour la faire parader dans les circuits de course de Formule 1 et de rallyes.
Sue Ellen et Ann en danger
Pendant ce temps, Ryland annonce à Anne Ewing, la nouvelle femme de Bobby, qu’il a retrouvé leur fille plus de 20 ans après sa disparition. Mais à une condition : qu’elle lui rende l’enregistrement par lequel elle le tenait pour ne pas qu’il fasse chanter Sue Ellen, qui avait corrompu un médecin légiste pour qu’il classe le meurtre de Marta del Sol en suicide. (John Ross n’avait pas commis le meurtre, mais Sue Ellen avait utilisé cette méthode pour accélérer les choses.) Elle le lui rend après qu’un test ADN ait confirmé qu’elle est bien sa fille, et Ryland se venge de Sue Ellen en lui faisant perdre les élections pour être gouverneur. Pendant que la fille d’Anne, Emma, refuse de parler à cette dernière.
Mais JR veille et réussit à faire chanter le procureur du Texas pour qu’il ne poursuive pas Sue Ellen. Lui qui lui a joué tant de tours dans le passé joue son ange-gardien et elle est la première à l’apprécier. Voir Sue Ellen se remplir un verre avant d’y renoncer, « sauvée » par le soutien de son ex-mari et de son fils a dû rappeler plein de souvenirs et montrer combien tous ont changé à ceux qui connaissent la série originale, en particulier la célèbre phrase de JR : « Sue Elle, you’re a drunk, a tramp and an unfit mother ! » (« Sue Ellen, tu es une ivrogne, une traînée et une mère indigne ! »)
L’alliance des Ewing et des Barnes contre les Ewing
John Ross, soutenu par son père JR, décide lui de s’allier (physiquement aussi) avec Rebecca -qu’on appellera désormais Pamela pour éviter la confusion avec la véritable Rebecca- pour dépouiller son cousin. Il lui apprend qu’ils ont trouvé la véritable Rebecca Sutter, prête à témoigner contre elle pour que Christopher puisse annuler le mariage, ne lui accordant aucun droit. Pamela réussit à la faire changer d’avis moyennant argent.
Mais les choses pourraient très vite changer : Frank Ashkani, le bras droit de Cliff Barnes qui n’apprécie pas la montée en puissance de Pamela, fait envoyer à Christopher un téléphone contenant deux messages sur son répondeur : des menaces de Pamela au frère de Rebecca qui a disparu (et pour cause : il a été tué par Pamela), Tommy, qui était son complice, et un autre révélant que la vraie Rebecca était au courant du changement d’identité de Pamela pour qu’elle arrive à séduire Christopher. John Ross n’est pas le seul à avoir retenu des leçons de l’ancienne génération et Christopher la force à déclarer la disparition de Tommy et révoquer son témoignage contre Pamela, sous peine de voir l’enregistrement remis à la justice texane.
Le passé qui resurgit
Pour finir, Bobby découvre que Emma, la fille d’Anne qui ne veut pas faire connaissance avec sa mère, avait été en fait kidnappée par son père et sa grand-mère paternelle et élevée en Europe. Anne ne le sait pas encore mais lorsqu’elle l’apprendra, le choc sera très grand (et sa vengeance aussi). Cette partie de l’intrigue est d’ailleurs la moins surprenante. Maintenant qu’on commence à connaître Harris Ryland, on a senti venir cette révélation dès le moment où il a parlé à Anne de sa découverte de sa fille, comme par hasard au moment où il avait besoin de récupérer l’enregistrement pour faire tomber Sue Ellen.
C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleurs soaps
Ce retour de Dallas annonce une saison intense. La dynamique entre les personnages s’annonce de plus en plus complexe, comme toujours, maintenant que les bases ont été posées lors des 10 premiers épisodes. L’extension de leur nombre cette année, de 10 à 15, se manifeste déjà par un léger ralentissement : au lieu d’avoir l’impression de voir trois épisodes de la série classique condensés en un épisode, on a l’impression d’en voir seulement deux. Les amateurs de soap operas retrouvent avec Dallas tous les ingrédients du genre avec un classique réactualisé avec brio, articulant de nombreux arcs personnels, malgré parfois un manque de surprise. Mais un soap opera conserve après tout, toujours, son lot de clichés.
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